qu'ils ratent leur bus.
Ça va, c'était pas la honte, cette dernière danse.
Jeudi 4 Janvier 2007, beaucoup plus tard.
Contexte d'écriture : Hémisphère sud, Océan Indien, Ile de la Réunion
On a un cyclone qui est passé au large et qui nous a servi un beau paquet de cumulo-pluvius. Il pleut sur tout l’ile des bonnes averses tropicales. J'avais prévu de passer la journée sur le vélo, mais je crois que ça va être écriture, lecture, letchis.
Epilogue décevant.
Une fois les potes de Londres repartis, il me restait 2 jours et demi pour boucler mes dernières affaires avant de retourner dans le monde normal. J'avais préparé un peu le terrain : Ma longboard était à Londres, j'avais donné ma basse à Yohann... J'ai rempli deux mètres cubes de poubelles, mon sac à dos de rando et un carton piqué à la boite.
Avec Paul, on a remis tous les comptes à plat. Tout ce qu'on se devait depuis le début. On est arrivé à un compromis sans se mettre sur la gueule, ce qui prouve que l'un de nous deux au moins est un être supérieur. Les négociations étaient très déséquilibrées : Je suis au chômage, il a un emploi stable d'une part et de l'autre, je suis pété de thunes (que j'ai patiemment mises de coté pendant un an de privations) et il est sur la corde raide (parce qu'il aime bien tout ce qui coute cher).
Eh oui, à force de négociations tendues avec Bigboss, une fois tous mes remboursement remboursés, je suis à la tête d'un confortable capital de 6000 €. Yep, comme prévu au départ. Je vais pas avoir besoin de travailler pendant un bon moment.
Mon dernier soir, je l'ai passé avec Audrey. On est allés voir un spectacle de drag queens au Glamourous. Beaucoup d'articulation de chansons, quelques chansons chantées, pas de stand up. Elle est là encore jusqu'en février la pauvre. Et elle en chie encore plus que moi. Je l'ai quittée d'assez bonne heure. J'avais sommeil (beaucoup de stress) et y avait un pédé qui me pistait.
Le lendemain, j'ai pris le bus pour Londres. J'y ai passé la nuit. Ils m'ont fait le meilleur repas du monde, je me suis explosé de bide. Le lendemain à midi je prenais l'Eurostar. La Britanie avait revêtu ses couleurs les plus laides pour mon départ. Un brouillard opaque était tombé sur le pays et la température avoisinait zéro. Un sac de 15 kilos sur le dos, un carton sous le bras et une longboard sous l'autre ; France, me voilà.
J'étais assis à coté d'une très jolie fille dans le train. J'ai un peu halluciné. Arrivé à Paris, j'ai été dire bonjour à ma tante Françoise, qui était chez le coiffeur. Celle là même qui avait coordonné l'opération 2000€. Une fois sa... son truc terminé, on est allé se prendre un ballon de blanc dans un petit troquet du coin. Et puis j'ai filé vers l'aéroport. Vol de nuit vers l’ile de la Réunion.
J'ai voyagé à coté d'une autre jolie fille (truc de ouf quand même). 10 heures plus tard l'avion se posait sous le soleil de plomb à l'aéroport Roland Garros de Saint Denis. 30°C au compteur.
Un pays de plus vient de sombrer dans l'océan. La Britanie n'existe plus, je l’ai passée à l’encre bleue marine sur ma mappemonde.
Le reste du Monde peut commencer à compter ses lattes de plancher.
Postface
Ce livre est distribué gratuitement en licence Art Libre, qui vous donne le droit de le partager avec vos amis, d'en utiliser des passages (tant que vous citez la source). Ne vous en privez pas.
Pourquoi gratuitement ? Parce que je n'aime pas l'idée de faire payer quelque chose qu'on ne sait pas si on va aimer. Cela dit, je ne suis pas si snob que je crache sur l'argent. Maintenant, vous savez si vous avez aimé. Il n'est pas trop tard pour « acheter » ce livre.
Vous pouvez envoyer vos fleurs à
[email protected], ainsi que vos dons d'argent (même adresse pour Paypal). Si vous n'aimez pas Paypal, ça tombe bien, moi non plus. Mon portefeuille Bitcoin est 1HusboMZjtqyBKrHSyQxagK7bmEz27Chbc