Les cons
brièvement de cette attirance parasite avant de me barrer de Tarbes. La sagesse aurait voulu que je garde ma gueule fermée et que je résolve mon problème en silence. Mais elle est une de mes lectrices les plus assidues.
Or passer un détail de cette importance sous silence dans ce journal serait contraire à la philosophie du projet. Comme je savais que j'aurais des blocages au moment de l'écriture, sachant qu'elle y aurait accès, je le lui ait dit. Ça me soulage de la pression de savoir qu'elle va apprendre la nouvelle dans le journal. Du coup je peux écrire plus libre. Et encore, je me suis surpris plus d'une fois à faire des euphémismes. Heureusement que j'ouvre l'œil...
Troisième variable : Si ça se trouve, le simple fait que je sache qu'elle connait l'existence de ce sentiment parasite pourrait très bien foutre en l'air cette belle amitié que j'ai justement essayé de protéger en muselant mes hormones. En plus d'être une ironie à multiple tranchant, ça donne à cette situation une valeur d'expérience. Je vais garder un œil attentif sur nos rapports futurs. Pourrais-je lui adresser la parole sans me sentir gêné de ma soumission à mon système lymbique ? Pourra-t-elle simuler l'il-ne-s'est-rien-passé-on-continue-comme-avant ? Hé hé ! Et ça dérive encore d'un degrés sachant qu'elle aura accès à ce paragraphe la aussi. À force de dériver, on va bien finir par atteindre une fonction assez simple pour l'étudier, et remonter ensuite à la source par intégrations successives (excusez la métaphore mathématique, mais je la trouve appropriée...). Sans compter la réaction de Greg, son ex, qui ne manquera pas de me faire la gueule au moins une semaine quand il lira ça.
Variable indépendante : Vous avez remarqué à quel point le fait d'écrire sa vie publiquement astreint l'auteur à une sincérité sans faille avec les gens qui parlent la langue dans laquelle il écrit. Si tout le monde faisait la même, on assisterait à la disparition pure et simple du concept d'hypocrisie. Rien que ça... Ça fait rêver hein...
Bref, pour en revenir à Anna ; maintenant il faut que je me garde d'essayer de sauver l'affaire en lui suçant la bite plus que nécessaire. Parce que j'ai encore tout le week-end avec elle à raconter. Un vrai travail d'auto-discipline dont je sortirais grandi ou mort.
Lundi 11 décembre 2006
Bon, la suite.
Samedi matin on s'est levés à 6h30. On a pris le petit dèj ensemble et on est allés à l'école ensemble. Elle est partie faire ses partiels et m'a filé son passe pour la salle internet. Je devais voir à quelle heure prendre mon train retour pour Lyon.
Une fois ça fait, j'ai décidé de rentrer au centre à pied. Une bonne demi-heure. Je m'étais chargé moi même d'une mission : La petite et ses potes de biture étaient sensés déjeuner au resto le midi précédent leur super soirée de gala. Me demandez pas pourquoi, c'est probablement encore une de ces tradition qui remontent à notre passé animal et qu'on garde vivante pour se rappeler le bon vieux temps de la savane.
Évidemment, ils s'y étaient pris comme des quiches, et ils avaient rien réservé. Pour leur éviter la honte de finir au Maquedo, j'ai décidé de prendre leur avenir en main. Arrivé au centre, je me mis en quête d'un resto pas cher et pas complet. On était une quatorzaine. Vers 10 heures j'ai trouvé une crêperie qui ferait bien l'affaire. J'ai appelé un numéro qu'elle m'avait donné pour faire mon rapport, mais le mec était pas réveillé. Le temps qu'il calme sa gueule de bois, on s'est retrouvés en ville, lui et moi, et on a conclu le deal.
Après ça, je me suis dit que la grosse, toute à ses révision, avait probablement rien prévu à bouffer pour le soir. J'ai fait un crochet au marché. Et puis je me suis mis en quête d'un supermarché où qu'ils vendraient du sucre de canne liquide, pour faire le punch, mais je suis tombé sur une cabine téléphonique et j'ai passé un coup de fil d'une demi-heure à ma mère à la place. Midi et demi a sonné je suis retourné à l'appart pour attendre en bonne ménagère, le retour de la travailleuse. C'est rare que je fasse autant de choses avant midi.
Au resto, j'ai pu tester deux trois trucs : Le niveau de qualité général des potes d'Anna (14/20), le niveau de l'inimitié légendaire entre l'école de Tarbes et celle de Metz
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