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Les Derniers Jours de Pompéi

Les Derniers Jours de Pompéi

Titel: Les Derniers Jours de Pompéi Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Sir Edward George Bulwer Lytton
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périt le sage magicien, le grand Arbacès, l’Hermès à la Ceinture.

Chapitre 9
  Désespoir des amants – Situation de la multitude
     
    Glaucus se retourna avec un sentiment de joie et de terreur à la fois ; il prit de nouveau Ione dans ses bras, et courut le long de la rue, qui était encore lumineuse ; mais une ombre revint envahir les airs. Il reporta instinctivement ses regards vers la montagne, et vit l’une des deux gigantesques crêtes de son sommet divisé se briser et se balancer ; et puis, avec un bruit dont aucune langue au monde ne pourrait donner une idée, elle roula de sa brûlante base, en avalanche de feu, sur les versants de la montagne ; au même instant, un volume considérable de fumée se répandit dans l’air, sur la terre et sur la mer. Une autre, une autre encore, et puis encore une autre pluie de cendres, toutes plus abondantes qu’auparavant, vinrent renouveler la désolation dans les rues. L’obscurité les enveloppait de nouveau comme un voile ; et Glaucus, dont le courage commençait à s’abattre, le désespoir dans le cœur, se réfugia sous une arche, et serrant dans ses bras Ione, son épouse, sur un lit de ruines, se résigna à mourir.
    Pendant ce temps-là, Nydia, séparée de Glaucus et d’Ione, comme nous l’avons vu, cherchait en vain à les rejoindre. En vain poussait-elle le cri plaintif et familier aux aveugles ; il se perdait parmi les mille cris des terreurs égoïstes. Elle retourna plusieurs fois à l’endroit où elle les avait perdus ; elle ne retrouva pas ses compagnons ; elle s’attachait à chaque fugitif ; elle s’informait de Glaucus ; elle était repoussée par l’impatience de gens occupés d’eux-mêmes et non des autres. Qui donc, à cette heure, donnait une pensée à son voisin ? Dans ces scènes de désastre universel, rien n’est plus terrible peut-être que l’égoïsme dénaturé qu’elles engendrent. Enfin, il vint à l’esprit de Nydia que, puisqu’il avait été résolu de chercher le salut en s’embarquant, la chance la plus favorable qu’elle avait de retrouver ses compagnons était de prendre la direction de la mer. Guidant sa marche à l’aide du bâton qu’elle portait toujours, elle continua d’éviter, avec une incroyable dextérité, les amas de ruines qui encombraient ses pas, de traverser les rues et, sans dévier son chemin (tant cette cécité, si effrayante dans le cours de la vie, était propice alors), elle arriva au rivage.
    Pauvre fille, son courage était superbe à voir ! et le sort semblait sourire à son malheur ; les torrents enflammés ne la touchaient pas, si ce n’est par la pluie générale qui les accompagnait ; les larges fragments de scories couraient devant et derrière elle, brisaient le pavé et épargnaient sa forme fragile ; quand les ondées de cendres légères tombaient sur elle, effrayée un moment elle les secouait {97} , et se hâtait de reprendre bravement son chemin.
    Faible, exposée et pourtant sans crainte, soutenue par un seul désir, elle était l’emblème de Psyché dans ses pérégrinations, de l’Espérance marchant à travers la vallée du chagrin, de l’âme elle-même égarée, mais indomptable au milieu des dangers et des pièges de la vie.
    Ses pas étaient pourtant constamment arrêtés par la foule, qui tantôt se heurtait dans l’obscurité, tantôt se précipitait en désordre, lorsque les éclairs venaient lui montrer sa route ; enfin, un groupe de personnes qui portaient des torches, la renversa à terre avec violence.
    « Quoi ! dit une voix qui partait du groupe, c’est la courageuse aveugle. Par Bacchus ! il ne faut pas la laisser mourir ici… Lève-toi, ma Thessalienne ! Viens, viens… es-tu blessée ? non ! C’est bien ! viens avec nous, nous allons au rivage.
    – Ô Salluste, est-ce votre voix ? les dieux soient loués, et Glaucus, Glaucus, l’avez-vous vu ?
    – Non, il est sans doute hors de la cité. Les dieux qui l’ont sauvé du lion, le sauveront bien aussi du volcan. »
    L’aimable Épicurien, en encourageant ainsi Nydia, l’entraîna avec lui vers la mer, sans prendre garde aux supplications passionnées qu’elle lui adressait, pour qu’il se mît à la recherche de Glaucus ; elle ne cessait de répéter avec l’accent du désespoir le nom chéri qui, au milieu du bruit furieux des éléments déchaînés, était comme une douce musique pour son cœur.
    L’illumination soudaine, l’explosion des

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