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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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chose étalé sur la paume de sa main et qu’il tendit à son ami après avoir lancé à Kypros un « Comment ça va ce matin ? » aussi spontané que s’il était tout naturel qu’elle fût là.
    — Tiens, j’ai trouvé ceci…
    — Une bague ?
    — Un sceau, plutôt. La gravure en est presque invisible. On dirait une feuille d’arbre…
    — Montrez !
    Kypros avait tendu la main d’un geste très naturel et Adalbert lui remit sa trouvaille en disant, mi-figue mi-raisin :
    — Autant que vous le sachiez tout de suite, ce n’est pas de l’or.
    — C’est du bronze, je sais. Elle date sûrement du siège : elle a dû appartenir à l’un des défenseurs. Peut-être même à Éléazar qui comptait s’en servir le jour où, Massada libérée, il signerait la paix…
    — Bravo ! applaudit Adalbert. Vous semblez très calée.
    — On le devient au fil des années. Qu’allez-vous faire de cet anneau ?
    Visiblement, elle avait envie de le garder mais Adalbert le lui reprit sans brusquerie :
    — Le porter à sir Percival Clark. Il pourra peut-être nous en dire plus…
    — Vous le connaissez ? fit Kypros d’un ton surpris.
    — Bien sûr. Comment croyez-vous que nous sommes entrés en relation avec Khaled qui était son homme de confiance ?
    La femme haussa les épaules avec un mépris absolu :
    — Confiance bien mal placée mais ces Anglais n’ont jamais eu le sens commun. Merci pour le café !
    Elle se levait mais, avant qu’elle se fût enfuie à sa manière rapide et légère d’antilope, Morosini l’avait saisie par le bras pour la retenir.
    — À votre service !… Êtes-vous si pressée ?
    — Non… mais je n’aime pas rester longtemps en société… si agréable soit-elle, ajouta-t-elle pour corriger ce que la phrase pouvait avoir de trop abrupt sans pour autant l’accompagner d’un sourire : une nuance que son visage semblait ignorer.
    — Permettez-moi au moins une question ! Où habitez-vous sur ce caillou ? Nous avons déjà parcouru à plusieurs reprises les ruines du grand palais sans jamais avoir trouvé âme qui vive.
    — Vous avez cherché ?
    — Pourquoi pas ? Vous représentiez un danger et nous n’aimons ni l’un ni l’autre ignorer d’où il vient.
    — Vous le pensez toujours ?
    — Non, intervint Adalbert, et c’est pourquoi vous pourriez nous accorder quelque confiance.
    — Je n’en accorde jamais. À personne !
    Et une fois de plus elle s’enfuit, légère et rapide sans qu’aucun des deux hommes songe seulement à la suivre. Morosini haussa les épaules :
    — Khaled m’a dit qu’il y avait des grottes sous certaines parties de l’enceinte. Elle doit habiter l’une d’elles et puis elle connaît Massada comme sa poche, elle a peut-être élu domicile à l’opposé du palais… Inutile de chercher. Elle ne reviendra peut-être plus.
    Mais elle revint encore deux fois demander une tasse de café en évitant soigneusement les jours où les fils de Khaled ou Khaled lui-même apportaient le ravitaillement. Celui-ci d’ailleurs se montrait de plus en plus curieux. Il n’arrivait pas à comprendre ce que faisaient au juste ces gens venus, à l’origine, dans une simple intention de repérage :
    — Si vous voulez fouiller, il vous faut du monde. Je vous en amènerai…
    — Écoute, finit par lui dire Vidal-Pellicorne, qui détectait une vague menace sous l’obséquiosité du ton, si nous en avions besoin, nous ferions appel à toi, tu le penses bien, mais ce n’est pas le cas. En réalité, nous somme ici pour faire plaisir à sir Percival Clark qui écrit un livre sur Massada et qui, ne pouvant plus se déplacer, nous a chargés de faire certaines vérifications. Elles ont demandé plus de temps que nous le pensions, voilà tout !
    — Et… le maître aura satisfaction ?
    — Je l’espère… sans en être certain.
    — Alors, il faut chercher encore. Est-ce que la Nabatéenne vous aide ?
    — Pourquoi le ferait-elle ? coupa sèchement Morosini que ces questions commençaient à agacer.
    Khaled s’inclina les mains sur la poitrine, s’efforçant de dissimuler un sourire énigmatique mais qui n’échappa pas aux deux autres.
    — Il n’y a aucune raison, en effet. Je pensais seulement qu’elle avait peut-être fini par venir vous parler. Qu’Allah vous tienne en paix !
    L’Arabe était reparti sur ce vœu pieux qui ne convainquit personne :
    — Dix contre un qu’il nous fait espionner par

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