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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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sultan…
    Ibrahim Fahzi éclata d’un rire qu’Adalbert, observateur silencieux, jugea un peu forcé :
    — Ah, la vieille légende de la mort du père de Mehmed II empoisonné à cause de deux émeraudes ? Un conte pour les enfants ! Ridicule. Ne vous y attachez surtout pas ! Cela n’apporterait rien à votre ouvrage sinon une nuance d’incrédibilité…
    — Une légende ? fit Morosini doucement. J’ai toujours pensé qu’à la source d’une légende gisait souvent une vérité ?…
    — Pas cette fois ! Et je ne serais même pas capable de vous la raconter convenablement… Que pensez-vous de la ceinture que j’ai exposée en vitrine ?
    Aldo comprit que le sujet était clos et dit tout le bien qu’il pensait de la parure en question. On finit par se séparer bons amis, du moins en apparence…
    — C’est bizarre tout de même, cette conspiration du silence ! Osman agha entre en transes quand on lui parle des émeraudes et Ibrahim Fahzi rit jaune en parlant d’une légende sans importance. Ça veut dire quoi, à ton avis ?
    — Qu’on toucherait peut-être à un secret d’État ?
    — Vieux de combien de siècles ? Et alors que l’empire ottoman n’est plus qu’un souvenir ?
    — Mustafa Kemal Atatürk, le maître du nouveau régime, tient à ces souvenirs. Il s’en est pris à une monarchie tyrannique, pas à l’Histoire d’un pays dont il est fier. Tout ce qui appartient à un passé glorieux lui appartient. D’autant que son pouvoir, bâti sur sa personnalité exceptionnelle, est peut-être plus grand encore.
    En rentrant à l’hôtel, ils trouvèrent l’Honorable Hilary Dawson en proie à un vif mécontentement né d’une sévère déception : l’autorisation qui lui avait été accordée de visiter les porcelaines du Vieux Sérail lui était retirée.
    — Et sans la moindre explication ! s’écria-t-elle en brandissant la lettre officielle qu’elle venait de recevoir. On me dit seulement que dans l’état actuel des choses à Topkapi Saraï il n’est plus possible de m’y recevoir. Vous y êtes allés, vous ? Avez-vous remarqué quelque chose justifiant ceci ? Des travaux peut-être ?
    — Le palais en aurait grand besoin, fit Aldo, mais nous n’avons rien remarqué de tel.
    — Alors qu’est-ce que cela veut dire ? Que leur ai-je fait à ces gens-là ?
    Des larmes brillaient dans ses jolis yeux bleus et elle était si touchante qu’Aldo sentit ses préventions fléchir.
    — Les ambassades ne sont plus ici, hélas, mais à Ankara où Atatürk a transporté tout le gouvernement en 23. À vous de voir si votre ouvrage vaut le voyage ? Mais peut-être le consul anglais pourrait vous aider. Vous êtes la fille d’un lord et toutes les portes anglaises devraient s’ouvrir devant vous ?
    — Ce sont les portes turques qui m’intéressent et, en l’occurrence, mieux vaudrait pour moi être allemande qu’anglaise. J’avais déjà eu beaucoup de mal à obtenir cette autorisation…
    — Oh, il doit s’agir d’un malentendu, émit Adalbert avec un sourire tellement énamouré qu’il donna à Morosini l’envie immédiate de lui flanquer des claques. Je vais vous emmener voir votre consul et aussi le consul de France si vous voulez ?…
    Elle le regarda avec une moue dubitative :
    — Au fait, vous avez été reçus, vous, ce matin ? Tout s’est bien passé ?
    — Oui et non, fit Adalbert. Disons que tout a débuté assez bien mais nous avons vite compris que nous étions indésirables. Allons, ne vous désolez pas ! Rien n’est perdu et vous êtes trop charmante pour que l’on vous résiste longtemps. Nous allons bien finir par vous la faire rendre, votre autorisation…
    — Vous êtes si gentil ! C’est une chance pour moi de vous avoir rencontré, soupira-t-elle avec un si beau sourire qu’Aldo se sentit de trop.
    — Eh bien, fit-il désinvolte, je vais vous laisser vaquer à vos consulats. Moi, je vais appeler Venise pour savoir un peu ce qui se passe chez moi…
    — Fais-le donc ! fit Adalbert distraitement. Je m’occupe de miss Hilary… On se retrouve pour dîner !
    Les bonnes surprises pouvant parfois se produire même quand les choses ne vont pas bien, Aldo n’attendit qu’une heure sa communication. Ce fut Angelo Pisani qui lui répondit avec, dans la voix, un vrai soulagement…
    — Enfin ! s’écria le jeune secrétaire. Vous n’imaginez pas, don Aldo, à quel point je suis heureux de vous

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