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Les émeraudes Du Prophète

Les émeraudes Du Prophète

Titel: Les émeraudes Du Prophète Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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non !
    — Mais qu’en avez-vous fait ? Vous les avez perdues ? On vous les a volées ?
    — Ce serait sans doute beaucoup plus romantique mais ce n’est rien de tout cela : je les ai vendues, tout simplement !
    — Vendues ? s’écria Morosini qui n’en croyait pas ses oreilles. Le Pape lui aurait dit qu’il venait de vendre l’Anneau du Pêcheur qu’il n’eût pas été plus surpris. Il compléta d’ailleurs sa pensée : Mais n’était-ce pas le précieux trésor de Vlad, l’emblème secret mais révéré du peuple tzigane ?
    — Je vous rappelle que j’ai rejeté ce peuple qui prétendait m’imposer sa loi comme il l’a imposée à toutes les femmes de ma lignée… la lignée de Vlad et c’était cela le plus important. Avec quoi croyez-vous que j’ai pu racheter ce château qui était la demeure préférée de celui en qui je vois mon seul père ? Mes aïeules ont vécu chichement, presque dans la misère, à côté de cette fortune que les tziganes ont souvent cherché à se faire confier. Mais tant qu’on acceptait d’être livrée à leur roi, ils se tenaient tranquilles. Quand, moi, je me suis refusée, ils sont devenus menaçants. J’ai compris que je devais me protéger. J’aurais pu fuir très loin. L’homme que j’aimais voulait m’emmener mais un mariage avec lui était impossible et je ne voulais pas quitter la terre de Vlad. J’ai décidé alors de la faire revivre mais pour cela il fallait de l’argent. Mon cher Reiner n’en avait pas mais il m’a aidée tout de même en faisant venir une de ses cousines, une femme extrêmement riche et qui était habitée par la passion des joyaux…
    — Vous l’avez fait venir ici ?
    — Je me tue à vous dire que je n’avais pas encore ce château, fit-elle avec impatience… J’ai connu Reiner quand, avec la suite du roi Ferdinand, il est venu à Sighishoara en visite officielle. Ensuite il m’a autant dire enlevée et conduite dans une maison proche de Sinaïa, le palais d’été, qui n’est pas très éloigné d’ici. C’est là que nous nous sommes aimés, c’est là qu’est venue aussi la princesse de X… Elle a payé royalement. Riche désormais, j’ai organisé ma vie. Une vie qu’il s’agissait de protéger. J’ai compris que la peur serait ma meilleure arme et j’ai agi en conséquence avec l’aide des deux molosses à qui Reiner m’a confiée. On dit même que je bois le sang de mes victimes, que je suis un vampire…
    — Et vous avez… tué beaucoup de monde ?
    Brusquement, le visage qui s’était animé pendant le récit se ferma tandis qu’un sourire cruel étirait l’arc parfait de la bouche :
    — La tranquillité n’a pas de prix… et puis cela ne vous regarde pas. Encore quelque chose à me demander ?
    — Oui. Le nom de cette grande dame si généreuse.
    — N’y comptez pas, car elle pourrait me faire des reproches ! Cette dame possède, pour ce que j’en sais, une collection de joyaux anciens et ces gens-là n’aiment guère être connus…
    Sur ce chapitre, Aldo en connaissait plus qu’elle mais ce nouvel obstacle l’irrita.
    — Un nom ne tire pas à conséquences et je ferai en sorte qu’elle ne sache jamais comment j’ai pu apprendre…
    — Non, coupa Ilona. Si je donne le nom, vous demanderez aussi l’adresse.
    — Je n’en ai pas besoin. Je connais parfaitement le Gotha européen et je sais où habite qui. Donnez-moi le nom, je vous en supplie ! Vous savez qu’il me faut retrouver ces pierres à n’importe quel prix…
    — Elle ne vous les vendra jamais… et elle est sûrement plus riche que vous !
    — Que puis-je dire pour vous convaincre ?… Ou alors, dites-moi celui de ce Reiner que vous aimez tant.
    — Vous voulez rire ? Si je n’ai pu l’épouser c’est parce qu’il est marié et parent du roi Ferdinand. Parfois… il vient me rejoindre ici, en grand secret, et nous nous aimons. Si je vous envoyais à lui, vous gâcheriez tout et cela je ne le permettrai pas.
    — Vous me désespérez, madame !
    — Voilà qui m’est indifférent ! (Puis changeant brusquement de ton.) Mais puisque vous souhaitiez vous engager, vous allez me jurer de ne jamais révéler à personne ce qui me concerne et que j’ai eu la faiblesse de vous raconter en mémoire de Paolo Morosini.
    — Et si je refuse ?
    — Alors je n’aurai plus le choix. Croyez-moi, contentez-vous de ce que je vous ai dit… et estimez-vous heureux de sortir indemne des

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