Les Fils de France
« Nutrisco et extinguo » (je puis le nourrir et l’éteindre), ce qui signifiait que le roi attisait les passions utiles et décourageait les mauvaises.
10. Mme de Châtillon, dame d’honneur de la reine Éléonore et sœur du maréchal de Montmorency, s’était vue renvoyer de la Cour à la demande expresse de la reine de Navarre, qui la jugeait trop hostile à la Réforme. Ironie du sort : elle était la mère du futur amiral de Coligny.
11. C’est la mort subite du duc de Milan, Francesco III Sforza, le 1 er novembre 1535, qui avait, en ouvrant dans le duché une crise de succession, motivé l’intervention française en Savoie, sous la conduite de l’amiral de Brion. L’empereur s’opposait à la revendication de François I er , qui réclamait le duché de Milan pour son fils Henri ; mais Charles Quint pouvait admettre, à la rigueur, la candidature de Charles d’Angoulême, à condition qu’il épousât sa nièce, Christine de Danemark.
12. Si l’on en croit l’historien Prudencio de Sandoval, « un jour avant qu’il ne quitte Rome, l’empereur fut avisé que les ambassadeurs du roi de France s’en allaient se plaignant publiquement de l’empereur, disant qu’il avait promis au roi de lui donner le duché de Milan, et qu’il avait manqué à sa parole, et qu’ainsi serait plus juste la guerre qu’il pensait lui faire (...). » C’est en réponse à cette provocation diplomatique que doit être replacé l’épisode étonnant du discours devant le Sacré Collège.
13. Au jeu de paume, il est usuel que le joueur chargé du service annonce « tenez ! » en lançant la balle – ou « éteuf ». C’est de ce terme, repris par les Anglais, que viendrait le nom actuel du tennis.
CHAPITRE III
L’historiographie moderne s’appuie sur le rapport de l’autopsie du dauphin pour nier la thèse de l’empoisonnement, retenue finalement à l’époque et constamment véhiculée par la rumeur. C’est, me semble-t-il, faire assez peu de cas de certains poisons discrets en usage alors, et nier ceux dont l’effet n’est qu’indirect.
Sans accorder, bien sûr, le moindre crédit à des aveux arrachés à Montecucculi sous la torture, et loin de suivre les accusations portées par l’entourage de l’empereur contre Catherine de Médicis, il m’a paru intéressant – et psychologiquement cohérent – de laisser entendre – à défaut de pouvoir le démontrer – que la grande sénéchale ou son entourage pourraient avoir, dans ce moment décisif, aidé plus ou moins la nature...
14. Au III e siècle avant notre ère, Fabius Maximus Quintus, dit Cunctator (le Temporisateur) avait été nommé dictateur par le Sénat de Rome après le désastre de Trasimène, face aux Carthaginois. Adversaire désigné d’Hannibal, il allait éviter de l’attaquer de front et se contenter d’une guerre d’usure moins chevaleresque mais plus efficace, qui lui valut son surnom.
15. Ce roman de chevalerie, écrit en castillan par García Ordóñez de Montalvo, racontait les exploits d’Amadis, le « Beau Ténébreux ». Il avait joué un rôle essentiel dans la formation de l’imaginaire des deux princes otages, et notamment du jeune Henri de France.
CHAPITRE IV
Des travaux plus ou moins récents éclairent avantageusement certaines personnalités. Ainsi, celles de Marguerite de Navarre et de sa fille, Jeanne d’Albret, sont-elles remarquablement analysées dans deux ouvrages aujourd’hui un peu oubliés – sinon par les biographes qui s’en inspirent allégrement. Le premier s’intitule Marguerite d’Angoulême, une princesse de la Renaissance et a été publié par Pierre Jouda chez Desclée de Brouwer en 1932. Le second, Jeanne d’Albret par Yves Cazaux, est paru chez Albin Michel en 1973. Je me suis beaucoup inspiré de l’un comme de l’autre.
Pour ce qui est des premières campagnes du nouveau dauphin Henri, on en trouve d’intéressants échos chez Marc Blancpain et, bien entendu, sous la plume toujours sûre d’Ivan Cloulas.
16. Jacques V ( Seumas V en gaélique écossais) était le fils de Jacques IV d’Écosse et de Marguerite Tudor. Il n’avait qu’un an quand son père fut tué à la bataille de Flodden Field, et que la régence fut confiée au duc d’Albany. Il épousa Madeleine de France en 1537 ; celle-ci étant morte cette même année, il se remaria, l’année suivante, avec Marie de Guise, fille de Claude de Lorraine.
17. Bien que
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