Les Fils de France
comte d’Enghien, la colère homérique du roi, sont autant d’événements authentiques, symptomatiques de l’atmosphère « fin de règne » des derniers mois de la vie de François I er .
27. Le duel judiciaire, reconnu officiellement depuis Charlemagne au moins, avait été réglementé par Louis IX (saint Louis). Puisqu’il soumettait les parties au jugement direct de Dieu, un tel combat désignait forcément le vainqueur comme innocent, digne de tous les honneurs, et le vaincu comme coupable – donc comme un homme à punir. Ainsi, qu’il soit tué ou non lors du combat, le vaincu devait être dépouillé en attendant que le roi décide s’il lui faisait grâce ou justice ; dans ce dernier cas, il devait être pendu au gibet par les pieds.
CHAPITRE XII
Comme souvent, les circonstances de la maladie, de la mort, des funérailles et de la succession du « grand roi François » sont parmi les mieux documentées de tout le règne. Ici, le roman s’efface volontiers derrière la chronique, pour laisser la part belle aux détails livrés par les sources d’époque, si riches et si fiables sur ces aspects officiels.
28. Tusson, aujourd’hui en Charente, entre Aigre et Ruffec, accueillit longtemps une des principales filiales de l’abbaye de Fontevraud. Elle comptait une bonne trentaine de religieuses au milieu du XVI e siècle. Le souvenir de Marguerite y demeure d’autant plus présent que l’on devait découvrir, en 1895, à la Bibliothèque nationale où ils dormaient depuis des siècles, deux grands poèmes, Le Navire et les Prisons , composés par la reine de Navarre lors de son triste séjour en ces murs.
29. Les traditions de cour s’opposaient à ce qu’un souverain prît part au deuil public de son devancier ; en effet, le défunt conservant ses attributs sacrés jusqu’à la mise au tombeau, il semblait difficile d’afficher deux rois de France, côte à côte. Par analogie, la reine veuve était tenue, elle aussi, à l’écart des cérémonies ; et pendant tout le temps des funérailles de son mari, Eléonore de Habsbourg ne quitta pas Poissy.
30. L’artiste en charge de la mise au point de cette réplique funèbre était plus qu’habile : génial, puisqu’il s’agissait de François Clouet en personne !
31. Toute cette séquence s’inspire directement de la « Relation nouvelle » publiée par Omont en 1906 dans le Bulletin de la Société de l’histoire de Paris et de l’Ile-de-France.
ÉPILOGUE
Aussi romanesque qu’il paraisse, cet épilogue suit presque intégralement les éléments historiques dont on dispose. C’est peu dire que la scène a beaucoup marqué les contemporains, et fait l’objet de relations détaillées. Il est du reste assez symptomatique de l’état d’esprit de la nouvelle cour, que l’expression « coup de Jarnac », au lieu de désigner un acte habile ou inattendu, soit entré d’emblée dans l’usage comme synonyme de manigance et de malhonnêteté... Puissent mes lecteurs, détrompés à ce propos, réhabiliter la mémoire du courageux baron de Jarnac !
REMERCIEMENTS
Ma gratitude envers Cyrielle Claire, Yves Chaffin et Gilles Haeri, ainsi que pour les équipes de Flammarion, demeure vive.
J’aimerais y associer cette fois Bertrand Deckers, pour m’avoir exhumé de précieux documents, et souligner toutes les qualités qui font de Thierry Billard un éditeur d’exception.
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