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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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ciel et terre pour le retrouver. À moins que…
    Dieu que cet « à moins que » rendait un son désagréable ! Son ravisseur n’était pas idiot et devait avoir pris quelques précautions pour éviter d’avoir à répondre à des demandes d’explications ? D’ail­leurs c’était à un rendez-vous d’Hilary qu’il s’était rendu, dédaignant celui que lui offrait Ricci et celui-ci aurait la partie belle de jouer l’innocence outragée. D’autant qu’avec Dan Morris dans sa manche il n’avait rien à craindre des autorités du coin… À y réfléchir le nœud de l’affaire ne pouvait qu’être Hilary…
    Aldo en était là de ses cogitations quand deux de ses ravisseurs reparurent. L’un était le colosse qui l’avait porté, l’autre celui qui semblait le chef. Il tenait en main un bloc de papier et un stylo qu’il tendit au prisonnier :
    — On ne voudrait pas que, chez vous, on se fasse de la bile à cause de vous alors vous allez leur écrire un mot, fit-il d’une voix traînante.
    Aldo haussa les épaules :
    — Vous plaisantez, je suppose ?
    — Oh non ! Je n’ai jamais su plaisanter.
    À voir sa figure massive aux yeux froids, Morosini voulait bien le croire :
    — Tant pis, fit-il. C’est sans importance et je n’écrirai pas.
    — Oh si ! Venez un peu par ici !
    On lui fit quitter sa geôle après lui avoir remis les menottes et on lui fit faire quelques pas dans la galerie souterraine jusqu’à ce que l’on se trouve devant l’exacte réplique de sa prison. À cette différence que, sur une paillasse identique à la sienne, il y avait une femme bâillonnée et ligotée et cette femme c’était Betty Bascombe. Elle ouvrit les yeux et souleva sa tête en les entendant approcher mais Aldo n’y lut pas la moindre crainte : rien qu’une impuissante fureur.
    — Vous la reconnaissez ? On vous a vu lui parler…
    — En effet mais que fait-elle là ?
    — Elle avait découvert l’entrée de notre souterrain alors on le lui a fait visiter de plus près.
    — Et que voulez-vous en faire ?
    — La tuer évidemment mais plus tard. Le patron pense qu’elle peut nous rendre des services. Comme par exemple vous obliger à faire ce qu’on vous demande.
    — Si de toute façon elle est condamnée, que j’accepte ou non n’a pas d’importance…
    — Pour elle si ! Parce que si vous ne faites pas ce qu’on vous dit, je lui loge une balle dans le corps. Là où ça fait mal mais ne rétame pas. Dans le ventre par exemple ?… Si vous avez envie de l’entendre gueuler pendant des heures et des heures…
    Il n’y avait pas à se tromper sur la détermination du sbire. Il était de ceux qui aiment voir souffrir les autres… Le cœur au bord des lèvres Aldo capitula :
    — Que faut-il écrire ?
    — On va vous le dire.
    Ramené dans sa prison, on lui tendit un papier où il put lire : « Ne vous inquiétez pas. Nous avons vraiment besoin d’aide et je fais un saut à New York pour en chercher. Je reviendrai très vite. A. »
    Sans émettre de protestations qui auraient été inutiles, il transcrivit le court texte sur le bloc puis traça sur une enveloppe le nom et l’adresse momentanée d’Adalbert, mit le papier dans l’enveloppe, referma et remit le tout à son geôlier mais celui-ci n’en avait pas encore fini avec ses exigences :
    — Maintenant déshabillez-vous !
    — Que je…
    — Oui et plus vite que ça ! Vous mettrez ça à la place.
    « Ça » c’était un bleu de mécanicien qui par chance était propre. Il n’était pas difficile de deviner pourquoi on lui demandait ses vêtements : quelqu’un les revêtirait et coifferait son chapeau resté dans la camionnette pour aller prendre ostensiblement le ferry. Il s’exécuta.
    — Vous devriez peut-être donner un coup de fer au pantalon, conseilla-t-il narquois. Le transport l’a un peu froissé et si vous avez besoin de retouches adressez-vous à mon tailleur : Neville Atkins, dans Saville Row à Londres…
    — Vous inquiétez pas, on vous rendra vos frusques quand on vous fera passer à l’état de cadavre.
    — Ah tant mieux ! Nous autres Morosini avons toujours eu pour habitude de soigner notre apparence.
    — Oh ça va ! Fermez-la ! Tâchez de dormir, tiens ! C’est terminé pour aujourd’hui ! Demain on vous apportera à manger.
    — Seulement demain ? Votre hôtel n’est vraiment pas à recommander !
    — Le pain est frais, l’eau aussi et une

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