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Les joyaux de la sorcière

Les joyaux de la sorcière

Titel: Les joyaux de la sorcière Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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Propagation de la Foi mais en bon Médicis, il était passionné d’art et enragé collectionneur d’antiques… C’est lui qui a fait édifier à Rome la Villa Médicis sans compter, devenu souverain, le port de Livourne et une marine solide pour lutter contre les pirates turcs. Il a entretenu avec la reine Catherine de Médicis des liens chaleureux et c’est elle qui l’a autant dire marié à sa nièce Christine, fille de Charles II de Lorraine détachant ainsi celui-là de l’alliance espagnole. Plus tard Ferdinand a uni sa nièce Marie avec Henri IV. Et maintenant les bijoux ! se hâta-t-il d’ajouter en voyant s’ouvrir avec ensemble les bouches de sa femme et de Marie-Angéline.
    Elles les refermèrent avec le même ensemble. Aldo poursuivit :
    — Ferdinand ayant eu huit enfants de Christine de Lorraine, dont deux ont renouvelé l’ancienne alliance autrichienne, de nombreuses pièces ont alimenté le trésor des Habsbourg mais je vois mal le Grand-Duc leur faire présent de celles qui appartenaient à une gueuse néfaste. En revanche, il peut fort bien les avoir incluses dans l’énorme cassette de sa nièce Marie. Ce qui était plus normal puisque, à l’exception de la fameuse croix, son propre père les avait offertes à sa seconde épouse. En outre il s’est montré vraiment fastueux avec elle. Songez que la galère où Marie prit place pour se rendre en France était entièrement dorée au-dessus de la ligne de flottaison et que les armes de la France qui la décoraient étaient en diamants et saphirs tandis que celles de Toscane brillaient de tous leurs rubis, émeraudes et saphirs…
    — Quel gâchis ! soupira Madame de Sommières en chipotant les épinards qu’elle n’aimait pas.
    — Je partage votre avis et il se peut que toute cette joaillerie ait subi quelques prélèvements au cours de sa navigation mais pour en revenir à ce qui nous occupe je pense que la parure a pu venir en France avec la fiancée d’Henri IV. J’ai bien envie d’aller voir au Louvre la série des grandes peintures que Rubens a consacrées à Marie de Médicis. Il me semble que sur l’une d’elles, la Reine porte une croix du même style…
    — Auquel cas elle aurait rejoint les Joyaux de la Couronne, constata la marquise avant d’ajouter : Au fait, tu ne nous as pas appris ce que t’a raconté Boldini ?
    — Non, c’est vrai, dit Aldo dont le visage se rembrunit. C’est une histoire assez terrible et dont pour l’instant je ne sais trop que penser.
    — Dis toujours ! Nous avons la soirée devant nous.
    Il s’exécuta sur fond de tarte aux fraises de façon aussi concise que possible sans oublier cependant le bref entretien avec Ricci mais quand il eut fini, un nuage s’était installé sur le front et les beaux yeux violets de sa femme. Il ne s’en aperçut pas tout de suite parce que Marie-Angéline exultait déjà à la pensée que l’Américain possédait un palais à Newport où Mrs Van Buren venait d’inviter « notre chère marquise » et bien entendu elle-même. Ladite marquise se hâta de doucher son enthousiasme :
    — Du calme, Plan-Crépin ! Vous n’y êtes pas encore. Je n’étais pas très tentée par cette invitation mais si c’est pour vous l’occasion de fourrer votre nez pointu dans les affaires d’un personnage louche et de lui donner la chasse…
    — Louche mais passionnant ! Et si Aldo avait dans l’idée d’aller voir de plus près…
    — Ça y est ! Il a fallu qu’elle le dise, s’écria Madame de Sommières en tapant sur la table. Regardez plutôt Lisa, bécasse que vous êtes ! Vous pouvez être sûre qu’elle s’attend à quelque chose d’approchant !
    Aldo fixa sa femme et son regard se chargea de tendresse :
    — Tu es inquiète, mon cœur ? C’est vrai ?
    — Vrai ! Je suis persuadée que tu te lances déjà, au moins en pensée, sur la trace de ces sacrés bijoux… et cette histoire ne me plaît pas. Ces femmes assassinées…
    — Ce que j’ai en tête c’est simplement un petit tour à Londres en général et à Scotland Yard en particulier.
    — Tu veux voir Warren ?
    — Oui. Son opinion a beaucoup d’importance pour moi. Et tu pourrais venir avec moi. Ce n’est pas loin et tu irais courir les magasins avec Mary ? Elle doit être rentrée des Indes puisque son mariage avec Douglas Mac Intyre a lieu dans deux mois en Écosse (4) .
    — Mary est à Kapurthala où elle fait le portrait de la princesse

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