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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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lumière une feuille de papier jauni semblable à celles que lisait l’inconnu et qui, peut-être, avait glissé au fond, échappant à ses pareilles. Elle portait plusieurs lignes d’une écriture un peu maladroite dont l’encre pâle annonçait l’ancienneté : « … alors je suis sorti de derrière mon mur après m’être assuré que j’étais trop loin du corps de garde pour que l’on me remarque et il n’y avait personne dans la cour où je me suis précipité en évitant de faire du bruit jusqu’à la fenêtre éclairée de l’aide de camp. Je l’ai vu, alors, qui se battait avec l’homme que j’avais vu entrer et qui pensait sans doute le trouver au lit dans un état de moindre défense. Pour ce que j’en ai pu distinguer, l’issue du combat était incertaine car tous deux me semblaient de force sensiblement égale. Mais comme je voyais aussi très bien la cassette posée sur la table je ne me suis pas attardé à savoir qui allait gagner ou perdre parce que c’était ma chance à moi Léonard Autié. Je n’ai eu qu’à tendre le bras pour la saisir, tandis qu’ils continuaient à s’assommer, j’ai pris ma course… »
    Le texte s’arrêtait là.
    — Qu’est-ce que ça veut dire ? demanda Ledru
    — Qu’une page s’est échappée de la liasse que tenait notre ami… et qu’il risque de venir la rechercher…
    — Oui, mais quand ? On va pas l’attendre ? Outre qu’une planque est aussi fatigante que peu rémunératrice, nous avons autre chose à faire, toi et moi.
    — Oui, mais l’histoire devient passionnante ! On s’assure qu’il n’y a plus rien dans la cache et on va la rendre inutilisable…
    Tout en parlant, Berthier se dirigeait vers la cuisine au fond de laquelle il avait remarqué une resserre où l’on conservait aussi bien des bocaux de conserves aux contenus variés et des confitures que des outils de première urgence dans une maison comme un marteau, un tournevis, des tenailles et des clous de diverses tailles. Il choisit les plus longs, un marteau et revint au salon où Ledru à quatre pattes achevait d’explorer le mur. Il n’y avait vraiment plus rien. Le morceau de plinthe fut remis en place et cette fois, le journaliste le fixa par une dizaine de longues pointes qui rendaient l’ouverture impossible mais révélerait que quelqu’un d’autre l’avait découverte. Cela fait, les deux hommes s’installèrent le plus confortablement possible pour finir la nuit. Elle s’acheva sans ramener le visiteur inconnu et sans que l’esprit frappeur du lieu se fût manifesté.
    — On fait quoi maintenant ? émit Ledru avec un plaisir visible.
    — Du café ! Puis je vais faire un saut au Trianon Palace voir si Morosini est revenu. S’il n’y est pas, je verrai Vidal-Pellicorne. Quelque chose me dit que l’affaire de la voiture semblable à la sienne devrait l’intéresser.
    Le terme était faible : elle le fit bondir et se précipiter dans l’escalier en pantoufles et robe de chambre sans se donner seulement le temps d’attendre l’ascenseur. De là au garage de l’hôtel où il fondit de tendresse en constatant que la chère petite était présente, sagement rangée entre une Rolls et une Daimler qui semblaient l’entourer de leur puissance protectrice.
    Naturellement, il l’examina sur toutes les coutures pour arriver à la conclusion que rien, absolument rien n’indiquait une quelconque escapade nocturne : le kilométrage non plus n’avait pas bougé… Rassuré sur ce point, Adalbert remonta dans sa chambre, commandant au passage un copieux petit déjeuner pour lui-même et le journaliste et il prit enfin connaissance du texte rapporté par Berthier.
    Il possédait une trop grande habitude des vieux papiers pour ne pas situer celui-là dans le temps :
    — Une bonne centaine d’années à tous les coups ! Je dirais même l’Empire, ajouta-t-il en froissant légèrement la feuille entre le pouce et l’index. Quant à la suscription, il est certain que sortie de son contexte il est difficile de voir à quoi cela correspond…
    — C’est pourtant assez clair : il est question d’une cassette contenant on ne sait quoi, subtilisée par un certain Léonard Autié qui a dû être un ancêtre de M lle  Caroline…
    — Vous avez sûrement raison…
    Sans cesser de répondre au journaliste, Adalbert réfléchissait à toute vitesse. Une idée lui venait mais c’était avec Aldo qu’il entendait en parler. Pour l’instant

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