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Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Les "Larmes" De Marie-Antoinette

Titel: Les "Larmes" De Marie-Antoinette Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Juliette Benzoni
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jeune qui revint s’asseoir dans une bergère vétuste à côté du foyer sans feu afin d’y achever la lecture d’une sorte de cahier de papier jauni qui avait l’air de l’intéresser prodigieusement. D’où il le sortait, c’était inutile de se le demander : juste en face des deux observateurs, une plaque était détachée d’une plinthe découvrant une cachette. Vide selon toute apparence.
    Pendant un instant ils purent observer l’occupant de la bergère qui leur parut posséder un assez beau profil en dépit de la paire de lunettes qui en chaussait le nez. Ils virent aussi qu’il était vêtu d’une façon décontractée, d’un pantalon et d’une chemise blanche. En outre il se comportait comme s’il était chez lui : une tasse à café vide était posée près de lui sur un guéridon.
    Pensant que ce devait être un membre de la famille, les deux compères échangèrent un coup d’œil, hésitant sur ce qu’il convenait de faire : ressortir, sonner et se présenter sous un prétexte qui restait à trouver ou bien faire irruption comme de vulgaires bandits et s’emparer de force de cette liasse de papiers qui semblait si passionnante ? Ils n’avaient pas encore décidé quand l’inconnu choisit pour eux : il se leva, referma la cachette d’un coup de pied, se dirigea vers la porte menant aux chambres et éteignit derrière lui :
    — Tu crois qu’il va coucher là ? demanda Ledru.
    — Ça m’en a tout l’air…
    — Qu’est-ce qu’on fait ?
    — On peut attendre qu’il dorme et puis entrer discrètement pour voir s’il n’a pas oublié quelque chose dans ce petit endroit si bien caché que personne ne la trouvé…
    — … et si par hasard il avait le sommeil dur, on pourrait peut-être récupérer les papiers ? Quitte à l’assommer avec délicatesse au cas où il aurait la mauvaise idée de se réveiller. Après tout, il est seul et on est deux…
    — Ça me paraît jouable…
    Ils en étaient à ce stade de leurs cogitations quand un bruit interrompit leurs chuchotements : celui d’une fenêtre récalcitrante que l’on ouvre. D’un seul mouvement ils se glissèrent le long de la maison, et ce fut en tournant le coin qu’ils distinguèrent une silhouette noire courant en direction de l’atelier. N’hésitant plus ils se mirent à sa poursuite mais arrivèrent juste à temps pour la voir sauter le mur après avoir escaladé le toit avec une incroyable agilité. Berthier, sportif et bien entraîné, s’élança à la suite mais quand il atteignit le faîte du mur il ne vit plus que le feu arrière rouge d’une voiture qui fonçait dans la nuit…
    Lâchant une furieuse invocation au souvenir du général Cambronne, le journaliste rejoignit son camarade au moment où celui-ci enjambait la fenêtre laissée ouverte par le fugitif :
    — J’ai entendu démarrer une bagnole, dit Ledru.
    — C’était la sienne, grogna Berthier. Quand elle est passée sous le réverbère qui est au bout de la rue j’ai aperçu une caisse basse peinte en rouge avec une capote noire… Tiens comme l’Amilcar de l’égyptologue à cette différence près qu’elle faisait moins de bruit…
    — … et que ce n’était pas Vidal… machin qui était au volant puisqu’on on a eu le temps de voir sa tête à ce type…
    — Juste ! Mais rien ne dit que l’égyptologue n’était pas à l’intérieur, attendant l’autre ? Elle a démarré étrangement vite cette charrette !
    — J’y crois pas ! Tu sais bien avec qui Vidal fait équipe depuis des années.
    — Oui, mais Morosini est parti pour Zurich hier soir et il ne doit pas être le seul copain de l’archéologue. Quoi qu’il en soit, assez discuté ! Essayons de voir s’il n’y a pas encore une babiole à grappiller ! Et d’abord, si on peut rouvrir le machin du salon…
    On n’eut guère de peine à repérer le morceau de plinthe mobile et, à leur surprise, moins encore à l’ouvrir : il suffisait de tirer vers soi. La plaque de bois fonctionnait avec un simple ressort et se refermait d’elle-même si on lâchait. Pour la maintenir ouverte il fallait poser un objet dessus. Un livre, par exemple comme précédemment…
    À première vue elle était vide mais on ne voyait rien de ses profondeurs et Berthier se mit à plat ventre pour y glisser non seulement sa main mais aussi un bras qu’elle avala presque en entier.
    — Je sens quelque chose ! dit-il.
    La seconde suivante, il ramenait à la

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