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Les Lavandières de Brocéliande

Les Lavandières de Brocéliande

Titel: Les Lavandières de Brocéliande Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Edouard Brasey
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avait été jugée accidentelle. Gwenn, pas plus que Loïc, n’avait parlé de l’attaque de la lavandière à la fontaine de Barenton, ni révélé sa responsabilité dans la mort d’Annaïg. Morte, elle ne pouvait plus faire de mal à personne. À quoi bon entacher sa mémoire ? Elle fut enterrée chrétiennement dans le cimetière de Concoret. Le mystère de la mort d’Annaïg ne fut jamais élucidé.
    Le père Jean s’était éteint doucement, peu après la libération de la Bretagne, le cœur allégé. Il avait insisté pour que ce soit l’abbé Guilloux qui prononce les prières aux mourants et lui donne l’absolution.
    Quant à Yann, malgré l’insistance de Gwenn qui tenait à le voir habiter avec elle au château, il préféra demeurer dans sa petite maison dans les bois. La forêt de Brocéliande était son château à lui, et il ne pouvait en rêver de plus beau.

    C’était un beau dimanche de mai 1945. Après avoir entendu la messe dans l’église de Tréhorenteuc, dite par l’abbé Guilloux, Gwenn de Montfort et Loïc Le Masle s’en étaient allés se promener dans la forêt printanière. Leurs pas les portèrent tout naturellement jusqu’à la fontaine de Barenton.
    – Sans toi, c’est là que j’aurais fini, constata Gwenn en regardant l’eau frissonnante qui riait à la surface.
    – Mais avec toi, c’est ici que tout peut recommencer, fit remarquer Loïc.
    – Tu les as apportées ? demanda Gwenn en souriant.
    – Comment aurais-je pu oublier ? Mais avant, je veux que tu sois sûre… Vraiment sûre… À présent, tu es baronne, tu es riche, tu es la maîtresse du pays. Et tu es plus belle quejamais. Tu trouveras facilement un parti digne de toi. Tandis que moi, je ne suis qu’un charbonnier. Et j’ai toujours ma bosse…
    – Moi, je ne vois qu’un preux chevalier qui s’est battu pour son pays et l’amour de sa dame. Et ta bosse nous portera chance… Alors, ces épilles  ?
    – Les voilà…
    Loïc sortit une petite boîte de son gilet et en sortit deux aiguilles étincelantes qui accrochèrent les rayons du soleil, au point qu’on les eût crues faites d’or.
    Ils se donnèrent la main, s’approchèrent du bord de la fontaine de Barenton et, après avoir échangé un regard, jetèrent les épilles dans l’onde claire.
    Les aiguilles demeurèrent à la surface et l’eau de Barenton se mit à chanter.

Sources
et remerciements
    Ce roman est bien entendu une œuvre de pure fiction, qui se fonde pourtant sur un arrière-plan historique. De même, si les protagonistes de cette histoire sont imaginaires, certains personnages sont bien réels, ou ont été inspirés par des figures locales.
    Ainsi, l’abbé Guilloux a existé sous les traits de l’abbé Henri Gillard, nommé recteur de Tréhorenteuc en 1942. Il est parvenu à construire son rêve et à bâtir son église du Graal dans ce petit village de Brocéliande où l’on peut encore se recueillir de nos jours et contempler les splendides vitraux, mosaïques et peintures inspirés par les légendes de la Table ronde. Seules les libertés romanesques que j’ai prises avec ce prêtre hors du commun, concernant notamment ses liens avec les maquisards de Concoret dont j’ai situé le refuge, pour les besoins de mon récit, dans le Val-sans-Retour, m’ont contraint à transformer son nom.
    Par parenthèse, l’abbé Gillard reçut dès 1945 la visite d’un jeune étudiant âgé de seize ans, passionné de légendes celtiques, qui demeura toute sa vie fidèle à son enseignement. Ce jeune homme, Jacques Bertrand, est mieux connu aujourd’hui sous son nom de plume, Jean Markale. Je salue au passage sa mémoire.
    Le 35 e régiment d’artillerie basé à Vannes, constitué exclusivement de jeunes Morbihannais, dans lequel a été affecté Edern, s’est effectivement illustré par sa bravoure et son héroïsme durant la Grande Guerre.
    Le gendarme Maurice Guillaudot, chef de l’Armée secrète sous le nom de Yodi, a bel et bien existé lui aussi. Il demeure aujourd’hui encore un modèle d’héroïsme et une figure de la Résistance pour tous les Bretons, notamment dans la région du Morbihan.
    Le major Alfred Ernst, commandant militaire allemand du camp militaire du Point-Clos a également existé. Il s’habillait de blanc, roulait en voiture décapotable, avait planté un arboretum exotique dans une partie du camp et était amateur de femmes. Seule sa liaison avec Rozenn est fictive.
    La famille Gaël

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