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Les murailles de feu

Les murailles de feu

Titel: Les murailles de feu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Steven Pressfield
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maritimes de Sa Majesté.
    Moi, historien de Sa Majesté, je reçus alors l’ordre de constituer une équipe de secrétaires pour observer la bataille navale aux côtés de Sa Majesté et dresser au fur et à mesure la liste de tous les actes remarquables des officiers de l’Empire. Avant de rejoindre mon poste, je pus toutefois passer la plus grande partie de la soirée avec le Grec. Le décor devenait de plus en plus terrible au fil des heures. La fumée de la cité en feu s’étendait de plus en plus sur la plaine, les flammes de l’Acropole et des quartiers résidentiels et marchands éclairaient le ciel comme au crépuscule et, de surcroît, un violent tremblement de terre avait renversé de nombreux édifices et même des parties des enceintes de la ville. On eût dit que le ciel et la terre s’étaient attelés aux machines de guerre des hommes.
    Xéon demeura lucide et calme. Les informations exigées par le capitaine Oronte parvinrent enfin aux services médicaux : les prêtresses de Perséphone, y compris sans doute la cousine du Grec, avaient fui vers Trézène, de l’autre côté de la baie. Cela sembla apaiser beaucoup le captif. Il parut convaincu qu’il ne passerait pas la nuit et cela ne le contraria que dans la mesure où il n’aurait pas achevé son récit. Il souhaitait, dit-il, exposer dans les heures qui lui restaient à vivre tout ce qu’il pouvait dire de la fin de la bataille aux Murailles de Feu ; il reprit son récit au site même de ces Portes.
    *
    Le bord du disque solaire venait à peine de se lever au-dessus de l’horizon que les commandos entamèrent la descente finale de la falaise au-dessus du camp des Hellènes. Les corps d’Alexandros et de Lachide furent descendus au bout de cordes, ensemble avec Suicide, que sa blessure avait privé de l’usage de ses jambes. Dienekès aussi avait besoin d’une corde et nous nous cramponnâmes sur les rochers pour les tenir. Je voyais au-dessous les soldats qui faisaient leurs paquetages, les Arcadiens, les Orchoméniens et les Mycéniens. Un instant je crus que les Spartiates aussi se retiraient. Léonidas s’était-il aperçu de la futilité de la défense ? Avait-il donné l’ordre général de repli ? Mon regard se tourna instinctivement vers Polynice. Il y reconnut le désir de délivrance et sourit.
    Devant le Mur Phocidien, les derniers Spartiates encore capables de se battre, un peu plus d’une centaine de pairs en tout, venaient d’achever leurs exercices matinaux et s’armaient. Ils se coiffaient aussi, pour la mort.
    Nous enterrâmes Alexandros et Lachide dans le camp Spartiate, près de la Porte de l’Ouest. Leurs corselets et leurs casques furent préservés pour l’usage et le Coq et moi avions déjà ajouté leurs boucliers aux réserves d’armes du camp. Nous ne trouvâmes pas dans les affaires d’Alexandros la pièce de monnaie pour le nocher infernal, et ni mon maître ni moi n’en possédions. J’avais en effet perdu la bourse que m’avait donnée Aretê la veille de mon départ.
    — Voici, dit Polynice.
    Et il tendit la pièce que son épouse avait astiquée pour lui, encore enveloppée dans son étui de toile huilée ; c’était un tétradrachme d’argent frappé en son honneur par les citoyens d’Elis, pour commémorer sa deuxième victoire à Olympie. Sur l’avers était imprimée l’effigie de Zeus Maître du Tonnerre, portant la victoire ailée sur son épaule, et sur le revers, un bandeau d’olivier sauvage entourait la massue et la peau de lion d’Héraklès, en l’honneur de Sparte.
    Polynice posa lui-même la monnaie où il fallait, entre les mâchoires du mort. Dienekès chanta la prière de Ceux qui sont tombés. Puis lui et Polynice descendirent le corps drapé d’écarlate dans la tombe, qui était peu profonde ; il fallut peu de terre pour la recouvrir. Les deux Spartiates se relevèrent.
    — Il était le meilleur de nous, dit Polynice.
    Les sentinelles descendirent en hâte de leurs postes de vigie sur le pic occidental ; elles avaient aperçu les Dix Mille ; ceux-ci avaient achevé leurs manœuvres d’encerclement au cours de la nuit et ils se trouvaient à cinquante-six stades des arrières des Grecs. Ils avaient déjà mis en déroute les défenseurs phocidiens sur la montagne. Les Grecs devant les Portes disposaient d’environ trois heures avant que les Immortels pussent achever leur descente et se mettre en position d’attaque.
    D’autres messagers

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