Les Mythologies
excellence des animaux psychopompes, c'est-à-dire porteurs d'âmes. Un rôle dévolu aux chevaux dans la mythologie Scandinave - les chevaux des Walkyries - ou celte - Epona la déesse cheval.
Voir : Epona, Sebek, Walkyries
Persée
Fils de Zeus et de la belle Danaé, Persée relèvera la plus terrible et la plus dangereuse des aventures : tuer Méduse. Divinité chtonienne dotée d'une chevelure reptilienne. Méduse était la seule des Gorgones à être mortelle. Comme ses soeurs, cependant, son regard était si terrible qu'il pétrifiait qui le croisait.
Même pour le fils de Zeus, l'affaire s'annonçait difficile. Heureusement, Persée n'était pas seul : guidé par Hermès et Athéna, il obtint les indications qui le conduiraient auprès des nymphes, gardiennes des sandales ailées et du casque d'Hadès qui rendait invisible. A ces présents inestimables, Hermès ajouta une faucille et Athéna un miroir ou, selon certaines rumeurs, un bouclier. Le jeune héros enfila les sandales ailées et vola jusqu'au repère des Gorgones. Prenant bien soin, comme le lui avait conseillé Athéna, de ne regarder Méduse que dans le reflet du bouclier - ou du miroir -, il lui trancha la tête, la mit dans un sac et, se coiffant du casque, s'enfuit aussi vite qu'il était venu. A travers le personnage de Méduse, c'est bien la mort que Persée avait vaincue. Et à travers cette mort, celle du monde archaïque, ce que la présence active d'Athéna et d'Hermès, deux Olympiens, ne fait que confirmer. Une double victoire donc et qui se retrouve comme un écho dans les personnages de Siegfried et de saint Michel. Voir : Gorgone, Méduse, Dragon, Siegfried
* Perséphone
La mythologie classique raconte comment Hadès, le dieu des Enfers, ayant aperçu celle qui était sa nièce par deux fois - elle était fille de Zeus et de Déméter -, la désira tant qu'il fit tout pour l'obtenir. A l'insu de Déméter, Zeus l'avait finalement promise à son sombre frère qui, un jour que Coré ramassait des fleurs, fit s'ouvrir la terre et, armé de son plus beau casque, conduit par son char le plus sombre, enleva la belle. Folle d'inquiétude, Déméter allait se mettre en quête de sa fille - d'ailleurs Coré signifie « la fille »
- sur toute la surface de la Terre, en vain... Neuf jours et neuf nuits durant, elle erra telle une âme en peine. Elle était si triste que même le Soleil s'en émut et lui dévoila finale58
ment le nom du ravisseur. On imagine aisément la colère de Déméter qui, pour se venger de l'acte de Zeus et d'Hadès, se mit en grève : la terre cessa de donner du fruit, les fleurs cessèrent de pousser et d'embellir, le monde connut soudain l'aridité, le froid, le vent... Rien ne semblait pouvoir infléchir la colère de Déméter. Quant à Hadès, il comptait bien garder sa déesse. Devant la menace de voir la terre semblable à un vaste terrain vague, les protagonistes acceptèrent cependant un compromis et il fut établi que Coré reviendrait auprès de sa mère la moitié de l'année, l'autre moitié lui permettant d'exercer ses qualités de déesse des Enfers...
C'est donc ainsi que furent créées les saisons, le temps durant lequel Coré réside aux Enfers étant celui de l'automne et de l'hiver, alors que l'été et le printemps, des saisons qui marquent l'épanouissement de la nature, rythment le retour de la déesse auprès de sa mère.
Tout le monde connaît ce mythe et l'explication qui s'y rattache. Mais la vraie question est de savoir pourquoi Coré passe du statut de fille de la Terre nourricière, de déesse des blés et des arbres en fleurs, à celui de déesse des Enfers. Un statut qui l'emportera d'ailleurs très largement au point que l'on connaît plus le nom de Perséphone - sous lequel elle officie aux Enfers - que celui de Coré.
Il est vraisemblable que la religion grecque archaïque ait célébré le culte d'une divinité
naturelle majeure, une Grande Déesse, la Terre-mère. Cette divinité était donc la terre, mais la terre sous toutes ses formes : la terre réalité cosmogonique, la terre nourricière et productrice des fruits nourrissant les hommes. Ainsi, Gaïa, la Terre, et Déméter seraient une seule et même divinité originelle. Une même divinité qui se serait encore divisée pour représenter le troisième aspect de la terre, sa troisième fonction qui est l'accueil des morts. Un triple aspect de la terre qui a engendré un triple statut de la divinité originelle puis
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