Les Origines et la Jeunesse de Lamartine 1790-1812
décoration en fer forgé où l'on remarque deux L entrelacés, manifestement inspirée du chiffre royal.
Quant à la propriété de Pérone, elle était située non loin de Mâcon (canton actuel de Lugny) et dépendait de la seigneurie d'Uchisy. Les Lamartine y possédaient une maison de campagne, qui date également de la fin du xviie siècle.
Ainsi, comme on peut s'en rendre compte, la plupart des biens—à part Saint-Point—qui composeront plus tard le patrimoine du poète, se trouvaient dès le début du xviiie siècle en possession de sa famille.
Jean-Baptiste de Lamartine mourut le 1er septembre 1707. De son mariage, très prolifique, il avait eu seize enfants dont peu lui survécurent [1º Abel (4 février—13 nov. 1663) ; 2º Philippe-Étienne ; 3º Françoise (10 mai 1666— ?) ; 4º Antoine (10-28 mai 1666) ; 5º Claudine (26 avril 1667—22 sept. 1672) ; 6º Nicolas ; 7º Claude (31 novembre 1669— ?) ; 8º Marie (11 nov. 1670—2 février 1750) ; 9º Antoine (11 nov. 1670—1690), mort à Paris étudiant en Sorbonne ; 10º Marianne (21 juin 1673—16 mars 1758), mariée le 9 avril 1712 à Claude Chambre, receveur des États du Mâconnais ; 11º Louis (16 mars 1776—1719) : il reprit en 1703 la compagnie de son frère aîné dans Orléans-infanterie, et mourut au siège de Barcelone ; 12º François ; 13º Françoise (4 janvier 1678— ?) ; 14º Françoise (15 avril 1679— ?) ; 15º Jean-Baptiste (10 sept. 1680—9 juillet 1720), noyé en se baignant dans la Saône.]. Des trois fils qu'il nomme dans son testament, l'un, Nicolas, était né le 31 octobre 1668 ; il avait fait ses études de droit à l'université d'Orléans comme son père, de 1687 à 1690, époque à laquelle il fut reçu licencié [Arch. dép. du Loiret, D. 138 et 187 (communiqué par M. Jagebien).]. Puis, il succéda à son père dans les fonctions de conseiller au bailliage, et mourut célibataire à Vichy le 19 mai 1714 [Arch. municipales de Vichy. Série G. G.]. «Il devait aller de là aux eaux de Bourbon, dit Claude Bernard qui l'avait connu ; mais la mort l'en empêcha ; sa maladie était une phtisie pulmonaire, et on ne seconda pas assez l'effet des eaux par des purgatifs décidés».
L'autre, François, né le 20 mai 1677, fut chanoine de Saint-Pierre de Mâcon, et pourvu d'un archidiaconé en 1725 : il fut élu doyen par le chapitre de cette église le 29 mai 1728, et mourut à une date inconnue.
Quant à l'aîné, Philippe-Étienne, né le 26 mai 1665, il servit de 1689 à 1702 comme capitaine dans Orléans-infanterie, d'où son père le retira pour le marier en 1703 à Sibylle Monteillet, d'une famille lyonnaise dont nous n'avons pu retrouver trace. Il mourut le 22 mars 1765 ayant eu de son mariage sept enfants, cinq filles [1º Anne (8 janvier 1710—25 mai 1781), mariée en 1735 à Jean-Baptiste de Lamartine d'Hurigny ; 2º Louise-Françoise (21 août 1707— ?) ; 3º Marie-Anne (21 mai 1713— ?), religieuse aux Ursulines de Mâcon, et connue dans la famille sous le nom de Mme de Luzy. Elle vivait encore en 1790 ; 4º Marie-Claudine (19 février 1714— ?) ; 5º Charlotte, née le 21 février 1716, mariée le 26 nov. 1736 à Pierre de Boyer, seigneur de Ruffé et de Trades, morte le 13 juillet 1757.] et deux fils ; le cadet, né le 17 novembre 1717 embrassa comme son père la carrière militaire : il fut lieutenant dans Tallard-infanterie le 1er décembre 1733, capitaine le 21 mai 1738, et mourut chevalier de Saint-Louis le 27 octobre 1750, des suites de ses blessures.
Quant à l'aîné, Louis-François, propre grand-père du poète, c'est une curieuse figure de gentilhomme, dont on a déjà vu les prétentions nobiliaires. Il était né le 4 octobre 1711 et, par le relevé de ses états de services, on voit qu'il fut enseigne le 3 octobre 1730 au régiment de Tallard-infanterie—devenu par la suite régiment de Monaco,—promu lieutenant le 22 août 1731, capitaine le 10 novembre 1733, et qu'il quitta l'armée le 1er octobre 1748 avec la croix de Saint-Louis. Comme son corps fit les campagnes de 1733, 34, 35 sur le Rhin, celle de 1744 et 46 en Flandre et de 1745 en Allemagne, il prit donc part à la guerre de succession de Pologne et à la guerre de Sept ans.
Lamartine, qui l'avait d'ailleurs à peine connu mais pouvait en parler d'après les souvenirs de son père, nous en a laissé un agréable portrait, un peu inexact quant aux détails, puisqu'il en a fait un capitaine de
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