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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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le portrait de Slayton. Puis il se tourna vers le peintre et haussa les épaules. 
    – Vous êtes assez doué, apparemment. C’est ce que m’ont affirmé hier soir plusieurs personnes. 
    Jack cacha le plaisir que lui causa cette remarque. Ainsi, on avait discuté de lui la veille ? Certains se souvenaient sans doute de l’exposition d’été. Il lui restait à espérer que ces admirateurs inconnus avaient aussi parlé de lui à Arnold. 
    – Vous ne m’avez toujours pas dit pourquoi vous étiez ici. 
    Tranville sourit. 
    – J’ai une excellente raison d’y être, mon cher. Je veux vous passer une commande. 
    Jack n’hésita pas une seconde. 
    – Pas question ! 
    – Je ne vous ai pas encore dit de quoi il s’agit… 
    – Faire votre portrait ne m’intéresse pas. Les raisons de mon refus sont évidentes. 
    Il marcha sur la porte, mais Tranville demeura où il était et éclata de rire. 
    – Si je désirais me faire peindre, c’est à Lawrence ou à un artiste du même calibre que je m’adresserais. Non, il s’agit de quelqu’un d’autre. Une femme. 
    Jack fronça les sourcils. Il aurait dû deviner ! 
    – En ce cas, c’est trois fois non ! 
    Comment Tranville osait-il lui demander cela ? Une femme ! Sans doute la dernière conquête de ce malotru… Même s’il en était à son dernier shilling, il refuserait encore de faire une chose pareille. 
    Il ouvrit la porte. Tranville ignora le geste. 
    – Je suis allé voir mon avoué ce matin, déclara-t–il. 
    Ce matin ? Seigneur, il avait dû tirer le pauvre homme du lit ! 
    – Il m’a fourni l’adresse de votre mère. C’est à quelques portes d’ici, n’est-ce pas ? 
    Le ton était enjoué. Mais la note de menace qui vibrait dans sa voix ne fut pas perdue pour Jack, dont la main se crispa sur la poignée de la porte. 
    – Expliquez-vous, monsieur. 
    Tranville eut un sourire suave. 
    – Je pensais lui rendre visite, voilà tout. Vous n’y voyez pas d’objection, je suppose ? 
    Des objections, Jack en avait des dizaines. Mais aucune qu’il puisse exprimer à voix haute… Aussi désagréable que fût pour lui cette pensée, il savait que sa mère accueillerait la visite avec plaisir. 
    – C’est à ma mère de décider. 
    Tranville s’avança vers la table, où il reprit son chapeau et ses gants. Passant devant Jack, il s’arrêta et se pencha vers lui. 
    – J’obtiens toujours ce que je veux, mon garçon. Rappelez-vous cela. 
    Jack crut entendre battre le rappel. De toute évidence, un nouveau combat s’annonçait. Mais cette fois, l’empoignade n’aurait pas lieu sur le champ de bataille… 
    ***
    Il lui fallut une bonne heure avant de pouvoir se concentrer sur le portrait de M. Slayton, qui attendait les retouches finales. Le banquier avait posé à son bureau, une plume à la main. Il aurait été plus rapide de représenter son buste sur un fond sombre, mais Jack avait préféré le situer dans un contexte, avec un soupçon de mouvement. Y avait-il de l’émotion dans ce tableau ? Il n’en savait rien. Celle qu’Ariana avait décelée dans les deux toiles de Somerset House n’avait pas été le fruit d’un dessein prémédité. 
    Il prit un petit pinceau et examina le tableau, mais ce fut l’image d’Ariana qui apparut devant ses yeux. Penser à elle était le meilleur des antidotes, après la visite de Tranville. Qui sait, peut-être la verrait-il aujourd’hui ? Il projetait de retourner au théâtre dans l’après-midi. 
    On frappa de nouveau à la porte et Jack se prépara à voir reparaître Tranville. Mais le nouveau visiteur ne se sentait apparemment pas autorisé à faire irruption comme le général, car on toqua une seconde fois. 
    Jack reposa sa palette et alla ouvrir. 
    – Nancy ! 
    La jeune fille pénétra dans l’atelier. 
    – Maman veut te voir. 
    – Que s’est-il passé ? s’enquit Jack, qui pensa sur-le-champ à Tranville. 
    Qu’est-ce que cet individu avait encore fait ? 
    – Rien de grave. Lord Tranville est venu la voir, voilà tout. 
    – Est-ce que sa visite l’aurait perturbée ? 
    – Non, bien sûr. Elle était ravie ! Tu sais ce que maman ressent pour lui. 
    – Alors pourquoi veut-elle me voir ? 
    – Je ne suis pas sûre de le savoir. 
    Elle ôta son manteau et le suspendit à une patère. 
    – En fait, je ne suis restée que quelques minutes avec eux. Lord Tranville m’a dit des choses

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