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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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charmantes, ainsi qu’à maman. C’était un plaisir de le revoir. 
    – Est-il encore là ? s’informa Jack, qui préférait éviter le personnage. 
    Nancy secoua la tête. 
    – Il est parti, et maman m’a demandé de venir te chercher. 
    Jack retourna à son chevalet et nettoya ses pinceaux. Puis il recouvrit sa palette d’un linge pour que la peinture ne sèche pas et s’essuya les mains. 
    – Donne-moi un instant, veux-tu ? Le temps de me changer… 
    ***
    Quelques minutes plus tard, ils parcouraient la courte distance qui séparait l’atelier de l’appartement de Mary Vernon, sur Adam Street. Après leur longue séparation pendant la guerre, Jack appréciait cette proximité. Et Tranville était assez riche pour payer deux loyers, à Londres et à Bath. Mais tout de même, leur mère aurait été plus avisée d’économiser cet argent pour l’avenir de sa fille. 
    Nancy s’arrêta à mi-chemin et se tourna vers lui. 
    – Crois-tu que lord Tranville ait demandé à maman de l’épouser ? Peut-être est-ce pour cela qu’elle veut te voir ? 
    Jack eut un rire sarcastique. 
    – C’est une idée ridicule, Nancy. 
    Elle fit la moue. 
    – Pourquoi ridicule ? Il est libre à présent. 
    – Il y a près d’un an qu’il ne s’est pas donné la peine de venir la voir. Ce n’est guère le prélude à une demande en mariage. 
    – Mais voyons, cela se comprend ! Sa femme venait juste de mourir. Qu’auraient pensé les gens ? Il cherchait à protéger la réputation de maman, voilà tout. 
    Jack se remit à marcher. 
    – Une réputation dont il se moquait bien avant la mort de son épouse ! grommela-t–il. 
    Nancy pressa le pas pour le rattraper. 
    – Tu ne comprends pas ! Les racontars lui importent davantage, à présent qu’il est de nouveau célibataire… et titré. 
    Jack se mordit la langue pour ne pas répliquer. Il avait toujours essayé d’épargner à Nancy ce qu’il y avait de sordide dans la relation de Tranville avec leur mère. Ce n’était pas maintenant qu’il allait lever le voile. 
    – Je ne comprends pas pourquoi tu as tant d’aversion pour lui ! se plaignit Nancy, qui semblait blessée. 
    Jack avait simplement voulu l’empêcher de penser du mal de leur mère. 
    – Sans doute parce qu’il n’est pas notre père, marmonna-t–il. 
    Et parce qu’il avait si vite remplacé ce dernier dans le lit de Mary Vernon… 
    Nancy lui serra le bras. 
    – Je n’ai pas de notre père un souvenir aussi précis que toi. Par contre, je me souviens très bien que Tranville a aidé notre mère quand nous étions si pauvres… 
    Jack serra les dents. Pas assez pauvres pour empêcher leur mère de se remarier dans des conditions respectables, si Tranville n’avait ruiné toutes ses chances… 
    Nancy le retint de nouveau comme ils arrivaient devant la porte. 
    – Ne peux-tu voir la relation de maman et de Tranville sous un jour un peu romantique ? 
    Jack se sentit incapable de mentir. 
    – Non, je ne peux pas. 
    – Moi, si, figure-toi ! Ils se sont aimés pendant des années sans pouvoir être ensemble, parce que lord Tranville était marié. Mais même ainsi, il l’aimait si passionnément qu’il n’a jamais pu se séparer d’elle complètement. 
    Il lui jeta un regard chagrin. 
    – Une passion, dis-tu ? 
    Nancy releva le menton. 
    – Je ne suis plus une enfant ! Je sais ce qui se passe entre un homme et une femme. 
    Jack posa la main sur la poignée de la porte. 
    – Ce qui se passe entre un homme et une femme n’est pas forcément romantique, ma chère sœur. 
    Nancy s’obstina. 
    – Il doit l’aimer, voyons ! C’est lui qui paie tout pour elle – notre nourriture, notre maison. 
    C’était effectivement la seule chose à mettre au crédit de Tranville. Le fait avait toujours laissé Jack perplexe, en même temps qu’il l’inquiétait. Un homme de ce genre était fort capable de couper les vivres à une femme, dès l’instant où il en était las. 
    – Pourquoi dépenserait-il tout cet argent pour elle s’il ne l’aimait pas ? insista Nancy. 
    – J’avoue que je n’en sais rien, répondit Jack en toute honnêteté. 
    Il tourna la poignée, mettant un terme à la discussion. Wilson, le valet de Mme Vernon, vint prendre leurs affaires dans le vestibule. 
    – Votre mère vous attend dans le salon, leur dit-il. 
    Debout devant le foyer, Mme Vernon se retourna à leur

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