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Les pièges du désir

Les pièges du désir

Titel: Les pièges du désir Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Diane Gaston
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elle avait tant admiré les toiles. 
    Deux messieurs s’approchèrent de la porte et Tranville dut s’écarter pour les laisser passer. Jack saisit l’opportunité et voulut leur emboiter le pas. Las, l’autre lui empoigna le bras. 
    – Vous ne pouvez pas entrer là, Jack. Vous n’avez pas l’autorisation. 
    Jack lui lança un regard menaçant. 
    – Quelle autorisation ? 
    – On ne laisse pas passer le tout-venant. Ne m’obligez pas à vous faire expulser du théâtre, voulez-vous ? 
    Il jeta un coup d’œil vers les deux machinistes musclés qui se tenaient près de là et Jack grimaça. Tranville avait-il oublié qu’il avait lui aussi combattu en Espagne ? C’était son régiment qui avait conquis l’aigle impérial à Salamanque. Il aurait fallu plus de deux hommes pour l’éjecter des lieux ! Mais d’autres messieurs approchaient et il préféra ne pas faire d’esclandre. Un scandale n’aurait pu que desservir son dessein. 
    Tranville sourit, persuadé que son intimidation avait porté, et laissa retomber sa main. 
    – Si vous voulez que je parle pour vous à M. Arnold, il faut me dire de quoi il s’agit. 
    Les autres gentilshommes étant à portée de voix, Jack répondit assez haut pour être entendu : 
    – J’ai une proposition pour M. Arnold. J’aimerais peindre ses acteurs et actrices. 
    Tranville fronça les sourcils. 
    – Les peindre ? 
    – Je suis un artiste, monsieur. 
    Les gentlemen écoutaient à présent. Avec un peu de chance, l’un d’eux rapporterait peut-être à Arnold qu’un peintre avait cherché à le voir. Cela l’aiderait à obtenir un entretien, lorsqu’il reviendrait le lendemain. Convaincre Arnold de l’engager pour faire la publicité de ses pièces aurait un double avantage – il obtiendrait de nouvelles commandes et pourrait revoir Ariana. 
    Tranville eut un geste impatient. 
    – Très bien, donnez-moi votre carte. Je parlerai à Arnold. 
    Jack tira une carte de visite de sa poche. 
    – Dites-lui que Jack Vernon a une proposition de travail à lui faire. Précisez-lui que certaines de mes toiles ont été exposées au dernier salon d’été. 
    Le gentilhomme qui semblait le plus attentif eut une mimique approbatrice. Au moins, il avait entendu le nom de Jack. Quelle malchance, pourtant… Dans un instant, ces hommes allaient voir Ariana. Pas lui. Et tout cela à cause de Tranville ! Il serra les poings. 
    Tranville lui arracha sa carte et l’enfouit dans sa poche. Jack s’apprêtait à tourner les talons quand le général l’arrêta. 
    – Dites-moi, Jack, comment va votre mère ? 
    La question surprit le jeune homme. 
    – Bien. Elle assistait à la pièce. Vous ne l’avez pas vue ? 
    Il avait pris un ton narquois, heureux de montrer à l’autre que sa mère se passait fort bien de sa compagnie. Mais Tranville pencha la tête, intéressé. 
    – Oh, vraiment ? Mary est donc à Londres…, ajouta-t–il, plus pour lui-même que pour son interlocuteur. 
    Quelqu’un passa devant eux et ouvrit la porte de la Green Room. Tranville émergea de sa courte rêverie. 
    – Je dois y aller. 
    Jack ne demandait pas mieux que d’être débarrassé de lui. Il se serait pourtant accommodé de sa présence, si cela avait pu lui permettre de rencontrer Ariana. Mais le général l’en avait empêché… 
    Une raison de plus de lui en vouloir ! 
    ***
    Vêtu d’une vieille chemise et d’un pantalon maculé de peinture, Jack mettait les dernières touches au portrait de M. Slayton lorsqu’on frappa. Avant qu’il n’ait eu le temps de poser sa palette et d’enfiler une veste, la porte s’ouvrit, livrant passage à Tranville. 
    Comme beaucoup d’anciens militaires, le général avait gardé l’habitude de se lever tôt. 
    – Jack… 
    – Que signifie cette intrusion, monsieur ? On n’entre pas ici comme dans un moulin ! 
    Sans se démonter le moins du monde, Tranville ôta son chapeau et ses gants, qu’il posa sur la table de l’entrée. Puis il promena un regard dédaigneux autour de lui. 
    – C’est ici que vous travaillez ? 
    Des étoffes blanches recouvraient les meubles et le sol était jonché de boîtes et de rouleaux de toile. Jack n’avait pas la moindre intention de s’excuser pour le désordre. 
    – Apprenez-moi la raison de votre visite, ou allez-vous-en ! s’exclama-t–il, les bras croisés sur la poitrine. 
    Tranville s’approcha du chevalet et considéra

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