Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
heures qui s’étaient écoulées, les Hamleigh
auraient l’avantage d’être à deux contre un.
    Ce n’était
pas assez, bien sûr, pour assiéger le château. Ils avaient toutefois conçu un
plan pour le prendre sans siège. Le problème était que l’armée qui attaquait
serait repérée par les guetteurs et que les entrées du château seraient fermées
bien avant son arrivée. La solution était de trouver un moyen de maintenir les
accès ouverts le temps qu’il fallait à l’armée pour pénétrer dans la place.
    Bien
entendu, Mère avait résolu le problème.
    « Il
nous faut une diversion, avait-elle dit. Par exemple un incendie.
    — Il
faudrait agir en douce, dit William.
    — Évidemment,
fit Mère avec impatience. Tu n’auras qu’à profiter de l’heure où les gens
seront tous à la messe.
    — Moi ? »
s’exclama William.
    On l’avait
mis à la tête du groupe d’éclaireurs.
    Le ciel
matinal s’éclaircissait avec une pénible lenteur. William était nerveux. Pendant
la nuit, avec Mère et Père, il avait perfectionné leur plan, mais il restait
encore beaucoup de choses qui pouvaient mal tourner : les éclaireurs, pour
une raison quelconque, pourraient ne pas pénétrer dans le château, ou bien
peut-être les considérerait-on avec méfiance, ce qui les empêcherait d’agir
discrètement. Même si le plan réussissait, il y aurait une bataille, le premier
vrai combat de William. Des hommes seraient blessés et tués, et peut-être
William parmi ceux-là. Il en avait le ventre noué de peur. S’il était vaincu,
Aliena le saurait. D’un autre côté, elle serait là aussi pour assister à son
triomphe. Il s’imagina entrant en trombe dans sa chambre, une épée ensanglantée
à la main. Elle regretterait alors d’avoir ri de lui.
    Du château
parvint le son de la cloche appelant à la messe du matin.
    William
fit un signe de tête et deux éclaireurs se détachèrent du groupe pour s’avancer
à travers champs en direction du château. C’étaient Raymond et Ranulf, deux
solides gaillards, de quelques années plus âgés que William. William les avait
choisis lui-même, son père lui ayant donné pleine autorité. Père, pour sa part,
dirigerait l’assaut du gros de la troupe.
    William
suivit des yeux Raymond et Ranulf qui traversaient d’un pas vif les champs
gelés. Ils n’étaient pas encore arrivés au château que William se tourna vers
Walter, puis il talonna son cheval et tous deux s’élancèrent au trot. Les
sentinelles sur les remparts verraient deux hommes à pied et deux à cheval se
dirigeant séparément vers le château : voilà qui semblerait parfaitement
innocent.
    William
avait bien calculé son affaire. Walter et lui dépassèrent Raymond et Ranulf à
une centaine de mètres du château. Arrivés au pont, ils mirent pied à terre.
William avait le cœur battant. S’il ratait cette partie de l’opération, c’est
toute l’attaque qui serait compromise.
    Deux
sentinelles montaient la garde à la porte. William songea avec horreur qu’on
allait lui tendre une embuscade et qu’une douzaine d’hommes d’armes allaient
surgir et le tailler en pièces. Les sentinelles semblaient en alerte, mais pas
anxieuses. Les hommes ne portaient pas d’armure. William et Walter avaient une
cotte de mailles sous leur manteau.
    Malade
d’appréhension, William n’arrivait pas à avaler sa salive tant il avait la
gorge serrée. Une des sentinelles le reconnut : « Bonjour, seigneur
William, dit-il d’un ton jovial. On est revenu faire sa cour ?
    — Oh !
Mon Dieu », fit William d’une voix blanche, puis il plongea une dague dans
le ventre de la sentinelle, remontant la lame sous la cage thoracique jusqu’au
cœur.
    L’homme
tressaillit, s’effondra et ouvrit la bouche comme pour crier. Affolé, ne
sachant que faire, William plongea sa dague dans la bouche ouverte de l’homme,
lui enfonçant la lame dans la gorge pour le faire taire. Au lieu d’un cri, ce
fut un flot de sang qui jaillit et les yeux de l’homme se fermèrent. William
libéra sa dague tandis que l’homme s’effondrait.
    William
reprit son cheval par la bride, puis se tourna vers Walter qui s’était chargé
de l’autre sentinelle en lui tranchant la gorge. Il faut que je m’en souvienne,
songea William, la prochaine fois que je devrai faire taire un homme. Puis il
se répéta : Je l’ai fait ! J’ai tué un homme !
    Il n’avait
plus peur.
    Il tendit
ses rênes à Walter et

Weitere Kostenlose Bücher