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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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Avez-vous
compris cela ? »
    Vexé du
ton méprisant de la femme, Philip haussa le ton : « Il n’y a pas de
tromperie, dit-il. Le revenu des terres doit servir à rebâtir la cathédrale.
    — Qu’est-ce
qui vous le prouve ?
    — C’est
toute l’idée ! » protesta Philip. Mais, au fond de lui-même, un doute
commençait à se former.
    L’expression
de Regan, de méprisante, devint rusée. « Les nouvelles terres seront-elles
propriétés du prieuré, dit-elle, ou du diocèse ? »
    Philip
l’observa un moment, puis détourna les yeux de ce visage abominable de laideur.
Il avait toujours cru que les terres appartiendraient au prieuré et qu’elles
seraient donc sous son contrôle, plutôt qu’au diocèse, auquel cas elles
dépendraient de Waleran. Mais il se rappelait maintenant que l’évêque Henry
avait précisément demandé au roi que l’on attribuât les terres au diocèse. Sur
l’instant, Philip n’avait pas relevé l’anomalie. Mais l’évêque ne s’était pas
repris, ni sur le moment ni plus tard.
    Il
considérait Regan avec méfiance. Elle n’avait pu savoir ce que Henry dirait au
roi. Elle l’emportait sans doute sur ce point. D’un autre côté, peut-être essayait-elle
simplement de semer la zizanie. Elle avait tout à gagner d’une querelle entre
Philip et Waleran. « Waleran, reprit-il, est l’évêque : il doit
posséder une cathédrale.
    — Il
doit posséder beaucoup de choses », renchérit-elle. Elle se calmait peu à
peu, mais son regard restait plein de fièvre.
    « Pour
certains évêques, une belle cathédrale serait une priorité. Waleran a d’autres
nécessités. D’ailleurs, dès l’instant qu’il tiendra les cordons de la bourse,
il jugera seul de ce qu’il vous accordera à vous et à vos bâtisseurs. »
    Sur ce
point-là, elle avait raison. Si Waleran collectait lui-même les loyers, il en
garderait naturellement une part pour ses dépenses. Lui seul connaîtrait les
comptes réels. Rien ne pourrait l’empêcher de détourner les fonds à son gré. Et
Philip ne saurait jamais sur quoi tabler pour payer les bâtisseurs.
    Il
voudrait sans doute mieux que le prieuré possède la terre. Mais Philip
maintenant était certain que Waleran s’y opposerait et que l’évêque Henry
soutiendrait Waleran. Le seul espoir du prieur restait le roi. Hélas !
Stephen, voyant les hommes de l’Église divisés, choisirait probablement de les
mettre d’accord en donnant le comté à Percy Hamleigh.
    Voilà ce
que voulait Regan.
    Philip
secoua la tête. « Si Waleran cherche à me tromper, pourquoi m’avoir amené
ici ? Il pouvait présenter tout seul la même requête. »
    Elle
acquiesça. « Il aurait pu. Mais le roi aurait alors douté de la sincérité
de Waleran. Vous avez apaisé tous les soupçons qu’il aurait pu nourrir en
apparaissant ici en compagnie de Waleran. Et vous avez l’air si pitoyable, dans
votre robe sale, ajouta-t-elle, que le roi a eu pitié de vous. Ah !
Waleran a été habile de vous amener avec lui. »
    Philip
avait l’horrible sentiment qu’elle disait vrai, mais il se refusait encore à
l’admettre. « Vous voulez le comté pour votre mari, dit-il.
    — Si
je pouvais vous montrer une preuve, feriez-vous une demi-journée de cheval pour
la constater vous-même ? »
    La
dernière chose que souhaitait Philip, c’était de se laisser entraîner dans les
machinations de Regan Hamleigh. Mais il voulait savoir la vérité. A regret, il
répondit : « Oui, je ferais une demi-journée de cheval.
    — Demain ?
    — Oui.
    — Soyez
prêt à l’aube. »
    C’était
William Hamleigh, le fils de Percy et de Regan, qui attendait Philip le
lendemain matin, à l’heure de prime. Philip et William quittèrent Winchester
par la porte ouest, puis prirent aussitôt au nord par Athelynge Street. Le
palais de l’évêque Waleran était justement dans cette direction, pensa Philip,
à environ une demi-journée de cheval. C’était donc là leur but. Mais
pourquoi ? Il se méfiait énormément et restait sur ses gardes.
    C’était un
matin gris, sinistre et bruineux. Durant les premières lieues, William mena un
train rapide, puis ralentit l’allure pour laisser reposer les chevaux, et
rompit le silence : « Alors, moine, vous voulez me prendre la
comté ? »
    Philip fut
pris au dépourvu par son ton hostile : il n’avait rien fait pour le
mériter. Il répliqua sèchement : « Ce n’est pas vous qui l’aurez,

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