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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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l’entrée en étage. Deux sentinelles de faction au pied des marches
saluèrent Henry.
    Les trois
hommes entrèrent dans le vestibule. Il y avait des roseaux sur le sol, quelques
sièges dans des encoignures, quelques bancs de bois et une cheminée. Dans un
coin, deux hommes d’armes gardaient un escalier creusé dans le mur. D’un
regard, Henry fit signe à l’un des hommes qui aussitôt grimpa l’escalier, sans
doute pour annoncer au roi que son frère l’attendait.
    Philip se
sentait profondément mal à l’aise tant il était anxieux. Les quelques minutes
suivantes allaient décider de son avenir. Il aurait voulu se sentir plus sûr de
ses alliés et regrettait de n’avoir pas passé les premières heures de la
matinée à prier pour la réussite de ses projets au lieu de déambuler dans
Winchester. Il regrettait aussi de ne pas avoir une robe pourpre.
    Vingt ou
trente autres personnes se trouvaient dans la salle, presque tous des hommes.
Il y avait là des chevaliers, des prêtres et des bourgeois prospères. Philip
soudain sursauta : près du feu, parlant à une femme et à un jeune homme,
il découvrit Percy Hamleigh. Que faisait-il ici ? Les deux autres étaient
son horrible femme et sa brute de fils. Tous trois avaient concouru avec
Waleran à la chute de Bartholomew ; leur présence aujourd’hui ne pouvait
être une coïncidence. Philip se demanda ce que l’évêque attendait d’eux.
    « Est-ce
que vous voyez…, commença Philip en s’adressant à Waleran.
    — Je
les vois », coupa Waleran visiblement mécontent.
    Philip
trouvait leur présence menaçante sans trop en savoir la raison. Le père et le
fils se ressemblaient : de grands et robustes gaillards aux cheveux jaunes
et au visage maussade. La femme se rapprochait des démons qui torturent les
pécheurs dans les peintures représentant l’enfer. Elle touchait sans cesse les
plaies de son visage, ses mains squelettiques s’agitant nerveusement. Vêtue
d’une robe jaune qui l’enlaidissait davantage, elle se dandinait d’un pied sur
l’autre, jetant sans cesse des coups d’œil autour d’elle. Elle croisa le regard
de Philip et détourna aussitôt la tête.
    L’évêque
Henry circulait, saluant les gens qu’il connaissait et bénissant ceux qu’il ne
connaissait pas, mais il surveillait aussi l’escalier car, dès que la
sentinelle fut redescendue, Henry la regarda, la vit acquiescer et il abandonna
sa conversation au milieu d’une phrase.
    Waleran
suivit Henry dans l’escalier tandis que Philip fermait la marche, le cœur
serré.
    La pièce,
à l’étage au-dessus, avait la même taille et la même forme que le hall
d’entrée, mais l’ambiance y était complètement différente. Des tapisseries
pendaient aux murs, des peaux de mouton couvraient le plancher bien lavé, le
feu ronflait dans la cheminée et la pièce était brillamment éclairée par des
douzaines de chandelles. Près de la porte se trouvait une table de chêne. Un
clerc, muni de plumes, d’encre et de feuilles de parchemin, attendait de copier
ce que lui dicterait le roi. Celui-ci se tenait près du feu, dans un grand
fauteuil recouvert de fourrures.
    La
première chose que remarqua Philip fut qu’il ne portait pas de couronne. Sa
tunique pourpre ne dissimulait pas ses jambières de cuir, comme s’il
s’apprêtait à monter à cheval. Deux grands chiens de chasse étaient allongés à
ses pieds comme des courtisans favoris. Il ressemblait à son frère Henry, mais
avec des traits plus fins, plus beaux, et une vraie crinière de cheveux fauves.
Toutefois le même air d’intelligence animait son regard. Renversé dans son
grand fauteuil, les jambes allongées devant lui et les coudes appuyés sur les
bras du siège, il paraissait détendu en dépit de la nervosité qui régnait dans
la pièce. Le roi était le seul qui semblait à l’aise.
    Au moment
où les évêques et Philip entraient, un gros homme luxueusement vêtu prenait
congé. Il salua familièrement l’évêque Henry et ignora Waleran. Quelque
puissant baron, songea Philip.
    L’évêque
Henry s’approcha du roi, s’inclina : « Bonjour, Stephen, dit-il.
    — Je
n’ai pas encore vu ce bâtard de Ranulf, répondit le roi. S’il ne se présente
pas bientôt, je lui fais couper les doigts.
    — Il
sera ici d’un jour à l’autre, assura Henry. Je te le promets, mais peut-être
devrais-tu lui couper les doigts de toute façon. »
    Philip ne
savait absolument pas qui était

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