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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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encore grisés de leur triomphe à Winchester et fatigués par le voyage,
jetant nonchalamment leurs selles dans la chapelle avant de se précipiter vers
le donjon. Comment auraient-ils imaginé qu’on puisse les voler ?
    Aliena
s’approcha de la porte et regarda dehors. Le ciel, sans nuages, n’avait pas
encore de couleur. Dans la nuit, quelques bardeaux étaient tombés du toit de la
chapelle. La cour était vide, à l’exception des deux chevaux qui broutaient
l’herbe humide. L’un d’eux était un robuste destrier, d’où la taille de la
selle, l’autre un étalon pommelé qui n’avait pas mauvaise allure. Aliena les
observa longuement, puis ses yeux revinrent aux selles, puis aux chevaux.
    « Qu’est-ce
qu’on attend ? » demanda Richard d’une voix angoissée.
    Aliena se
décida. « Prenons leurs chevaux », dit-elle d’un ton résolu.
    Richard
s’affola. « Ils nous tueront.
    — Ils
ne pourront pas nous rattraper. Par contre, si nous partons à pied, ils nous
poursuivront et nous rejoindront facilement.
    Elle
n’était pas aussi assurée qu’elle le prétendait, mais il fallait encourager
Richard. « Occupons-nous du cheval pommelé d’abord : il a l’air plus
facile. Apporte-moi la selle normale. »
    En hâte elle
traversa la cour. Les chevaux étaient attachés par de longues cordes à des pans
de murs noircis. Aliena prit le licol et tira doucement. Elle aurait préféré
une bête plus petite et plus craintive, mais elle s’arrangerait de celle-ci.
Richard prendrait le destrier.
    L’animal,
méfiant, couchait les oreilles. Malgré son impatience, Aliena se força à lui
parler doucement et le cheval se calma. Elle lui prit la tête, lui caressa le
museau ; puis Richard passa la bride et poussa le mors dans sa bouche.
Aliena, soulagée, aida Richard à poser la petite selle qu’il fixa avec des
gestes rapides et sûrs. Tous deux avaient l’habitude des chevaux depuis leur
enfance. Des sacoches étaient attachées de chaque côté de la selle du valet.
Aliena espéra qu’elles contiendraient quelque chose d’utile – une pierre à feu,
du pain ou un peu de grain pour le cheval –, mais elle n’avait pas le temps de
vérifier maintenant. Elle jeta un coup d’œil anxieux vers la passerelle qui
menait au donjon. Personne. Le destrier avait regardé seller son compagnon et
savait ce qui l’attendait, mais il n’était pas enclin à coopérer avec de
parfaits étrangers. Il s’ébroua. « Chut ! » murmura Aliena. Elle
saisit solidement le licol, tira énergiquement et, à contrecœur, le cheval céda.
Mais, compte tenu de sa force, s’il était déterminé à résister, ils auraient du
mal à le contrôler.
    Quand le
cheval fut immobilisé sa corde enroulée autour des pierres du mur pour
l’empêcher de s’écarter, Richard essaya de lui passer la bride. Le cheval
secoua la tête et se déroba.
    « Essaie
de mettre d’abord la selle », dit Aliena. Elle parla à l’animal en
tapotant son cou puissant tandis que Richard soulevait la pesante selle et
sanglait. Le cheval semblait se soumettre. « Allons, sois gentil »,
dit Aliena d’un ton ferme, mais il ne s’y laissa pas prendre : il sentait
percer l’angoisse sous l’apparente placidité de la jeune fille. Richard
approcha la bride, le cheval renâcla et recula. « J’ai quelque chose pour
toi », dit Aliena en plongeant une main dans la poche vide de son manteau.
Ce fut suffisant. Le cheval baissa la tête et vint lui flairer la main,
cherchant une friandise. Elle sentit sur sa paume la peau rugueuse de sa
langue. Profitant qu’il avait la tête baissée et la bouche ouverte.
    Richard
lui passa la bride et le mors. Aliena lança un nouveau coup d’œil vers le
donjon. Tout était silencieux.
    « Monte »,
dit-elle à Richard.
    Il passa,
non sans mal, un pied dans un étrier bien haut pour lui et se hissa sur la
puissante bête. Aliena détacha la corde.
    Le cheval
s’ébroua bruyamment.
    Le cœur
d’Aliena battit plus vite. Un pareil bruit pouvait s’entendre du donjon. Un
homme comme William connaissait sûrement la voix de son cheval, surtout d’un
cheval aussi cher que celui-ci. Et s’il était réveillé… Elle s’empressa de détacher
l’autre bête et ses doigts maladroits d’impatience.
    « Viens,
Alie ! » appela Richard. Son cheval s’énervait. Il s’efforçait de le
calmer. Il faudrait galoper une bonne demi-lieue pour le fatiguer, la bête se
secoua de nouveau et

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