Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
Vom Netzwerk:
causerait
bien des inconvénients. Tom hâta le pas, impatient de découvrir ce qui se
passait.
    La route
s’incurvait pour traverser un petit bois et se terminait au pied d’une colline,
qui constituait la carrière elle-même, déjà entamée. A première vue, le travail
ne serait pas trop difficile : une colline valait mieux qu’un puits, car
c’est moins problématique de faire descendre des pierres d’en haut que de les
extirper d’un trou.
    La
carrière était exploitée, aucun doute : on distinguait un chalet au pied
de la colline, un robuste échafaudage montant à plus de vingt pieds et un tas
de pierres attendant d’être ramassées. Tom compta au moins dix carriers. Détail
inquiétant : deux hommes d’armes flânaient devant le chalet en s’amusant à
jeter des pierres sur un tonneau.
    « Ça
ne me plaît pas », observa Otto, un homme à la peau sombre et aux manières
rudes.
    Tom
s’inquiétait tout autant mais il ne le montra pas tout de suite. Il s’avança
dans la carrière avec assurance et se dirigea d’un pas vif vers les deux hommes
d’armes, qui reprirent en hâte une tenue convenable, l’air surpris et
coupables. D’un coup d’œil, Tom nota qu’ils avaient chacun une épée et une
dague, qu’ils portaient de lourds justaucorps de cuir, mais pas d’armure. Tom,
avec son seul marteau de maçon accroché à la ceinture, n’était pas équipé pour
se battre. Il marcha droit sur les deux hommes puis, à la dernière minute, fit
un crochet pour les contourner et poursuivit jusqu’à la loge. Les sentinelles
se regardèrent, se demandant ce qu’ils devaient faire. De toute façon, c’était
trop tard : Tom entrait dans la loge, un spacieux bâtiment en bois avec
une cheminée. Des outils neufs étaient pendus au mur et on voyait dans le coin
une grande pierre à affûter. Deux tailleurs s’affairaient avec des ciseaux.
« Salut à vous, frères, dit Tom, utilisant la formule de politesse d’un
artisan envers un autre. Qui est le maître ici ?
    — C’est
moi le maître carrier, dit l’un d’eux. Je suis Harold de Shiring.
    — Je
suis le maître bâtisseur de la cathédrale de Kings-bridge. Mon nom est Tom.
    « Salut
à toi, Tom le bâtisseur. Que viens-tu faire ici ? »
    Tom
examina Harold avant de répondre. Il était pâle, couvert de poussière, et
plissait souvent ses petits yeux verts comme si la poussière le faisait
pleurer. Nonchalamment appuyé à un banc, il n’était pas aussi détendu qu’il
aurait voulu en avoir l’air. On le sentait nerveux, méfiant et plein
d’appréhension. Il sait exactement pourquoi je suis ici, se dit Tom.
« J’amène simplement mon maître carrier pour qu’il se mette au travail »,
répondit-il à haute voix.
    Les deux
hommes d’armes avaient rejoint Tom à l’intérieur. Otto et son équipe leur
avaient emboîté le pas. Un ou deux des hommes d’Harold entrèrent à leur tour,
curieux de voir ce qui se passait.
    « La
carrière, dit Harold, appartient au comte. Si tu veux prendre de la pierre, il
faudra le lui demander.
    — Mais
non, répliqua Tom. Quand le roi a donné la carrière au comte Percy, il a
accordé en même temps au prieuré de Kings-bridge le droit d’y prendre de la
pierre. Nous n’avons pas besoin d’autre permission.
    — Nous
ne pouvons pas l’exploiter tous, n’est-ce pas ?
    — Peut-être
que si. Je ne voudrais pas priver tes hommes de travail. Il y a une colline
entière de pierre – assez pour bâtir deux cathédrales et davantage. Nous
devrions pouvoir trouver un moyen d’organiser la carrière de façon à nous
servir tous.
    — Je
ne suis pas d’accord, dit Harold. Je suis employé par le comte, j’ai priorité.
    — Eh
bien, moi, je suis employé de Kings-bridge, et mes hommes commencent à
travailler ici demain matin, que ça te plaise ou non. »
    Un des
hommes d’armes intervint. « Vous ne travaillerez pas demain ni aucun autre
jour. »
    Jusqu’alors
Tom s’était accroché à l’idée que, bien que Percy violât l’esprit de l’édit
royal en exploitant la carrière lui-même, il finirait à respecter strictement
la lettre de l’accord et à permettre au prieuré de prendre de la pierre. Mais
ces hommes d’armes avaient de toute évidence reçu la consigne de chasser les
carriers du prieuré. Voilà qui changeait tout. Tom, désolé, se rendit compte
qu’il n’aurait pas de pierres sans combat.
    Le soldat
qui avait parlé était un petit gaillard

Weitere Kostenlose Bücher