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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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de
poule. Il était tout ce que William détestait : tortueux, physiquement
faible, arrogant et habile.
    William
sentait que l’évêque n’éprouvait pas à son égard des sentiments plus amicaux.
Waleran n’arrivait jamais à cacher tout à fait le dégoût qu’il ressentait
devant William. Il se redressa dans son fauteuil et croisa les bras sans
aménité.
    Ils
parlèrent un moment de la guerre : une conversation malaisée et sans
chaleur que William fut soulagé de voir interrompue par l’arrivée d’un messager
porteur d’une lettre cachetée d’un sceau de cire. Waleran envoya le messager se
restaurer à la cuisine. Il n’ouvrit pas la lettre.
    William
profita de l’occasion pour changer de sujet. « Je ne suis pas venu ici
pour échanger des nouvelles des batailles. Je suis venu vous dire que je suis à
bout de patience. »
    Waleran
haussa les sourcils. Le silence était sa réponse habituelle aux sujets
déplaisants.
    William
insista sans ambages : « Voilà plus de trois ans que mon père est
mort, mais le roi Stephen n’a toujours pas confirmé mon titre de comte. C’est
scandaleux.
    — Je
suis bien de votre avis », dit Waleran d’un ton indifférent. Il jouait
avec la lettre qu’il venait de recevoir, en examinait le sceau et tirait sur le
ruban.
    « Tant
mieux, reprit William, parce qu’il va falloir que vous interveniez.
    — Mon
cher William, je n’ai pas le pouvoir de vous faire comte. »
    William
s’attendait à la réaction de Waleran et il était bien déterminé à ne pas
l’accepter. « Vous avez l’oreille du frère du roi.
    — Mais
que lui dirai-je ? Que William Hamleigh a bien servi le roi ? Si
c’est vrai, le roi le sait, et sinon, il le sait aussi. »
    William
n’était pas de taille à rivaliser en logique avec Waleran, aussi préféra-t-il
changer de ton. « Vous me devez bien ça, Waleran Bigod. »
    L’évêque
parut légèrement irrité. Il braqua sur William la lettre qu’il tenait toujours
à la main. « Je ne vous dois rien. Vous avez toujours servi vos propres
intérêts, même quand vous avez suivi mes directives. Il n’y a pas de dette de
gratitude entre nous.
    — Je
vous le répète, je n’attendrai pas plus longtemps.
    — Qu’avez-vous
en tête ? dit Waleran d’un ton un peu narquois.
    — Eh
bien, d’abord, voir moi-même l’évêque Henry.
    — Et
puis ?
    — Je
lui dirai que, puisque vous restez sourd à mes doléances, je rallie le camp de
l’impératrice Maud. »
    William
fut content de voir Waleran changer d’expression : il pâlit et parut
légèrement surpris.
    « Vous
allez changer encore de camp ?
    — Juste
une fois de plus que vous », riposta William.
    La
hautaine indifférence de Waleran se trouva un peu ébranlée par cette réplique.
La carrière de l’évêque avait grandement bénéficié de la présence de William et
de ses chevaliers dans le camp qui se trouvait être pour le moment celui de
l’évêque Henry : ce serait un coup dur pour lui si le seigneur de Shiring
reprenait soudain son indépendance. William scruta le visage de Waleran, tandis
que celui-ci réfléchissait à cette menace. Il devina que l’évêque supputait
l’effort et le prix nécessaires pour conserver William dans ses rangs.
    Afin de
gagner du temps, Waleran rompit le sceau de sa lettre et la déroula. Une légère
rougeur apparut sur ses joues pâles. « Maudit soit cet homme, siffla-t-il.
    — Qu’y
a-t-il ? » demanda William.
    Waleran
lui tendit la missive.
    William la
prit et lut péniblement : « Au… très… saint… et… gracieux…
évêque… »
    Waleran la
lui arracha des mains, agacé d’entendre William ânonner. « C’est une
lettre du prieur Philip, déclara-t-il. Il m’informe que le chœur de la nouvelle
cathédrale sera terminé pour la Pentecôte et il a le toupet de me demander d’y
célébrer la messe.
    — Comment
a-t-il réussi ? fit William, surpris. Je croyais qu’il avait congédié la
moitié de ses bâtisseurs. »
    Waleran
secoua la tête. « Je n’en sais rien, mais il a réussi, c’est un
fait. » Il lança à William un regard songeur. « Certes, il vous
déteste. Il voit en vous le diable incarné. »
    William
essayait de percer l’esprit tortueux de Waleran. « Ensuite ? fit-il.
    — Ce
serait un choc fatal pour Philip si vous étiez confirmé comte le dimanche de
Pentecôte.
    — Vous
ne le feriez pas pour moi, mais vous le feriez pour contrarier

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