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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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utilisait l’ensemble de l’église seulement le dimanche et les
jours fériés. Une fois le chœur consacré, le chantier deviendrait église, même
inachevée.
    Si l’église
pouvait être ouverte l’été prochain, le prieur obtiendrait l’événement qu’il
désirait. Le comté étonné verrait que Kingsbridge était guérie de sa blessure.
    « Peux-tu
finir pour la Pentecôte ? » demanda Philip.
    Alfred
hésita. « La pose de la voûte réclame le maximum de talent et de
compétence, dit-il. On ne peut pas travailler dans la précipitation ni laisser
les apprentis se charger de l’ouvrage… »
    Son père
aurait répondu clairement, pensa Philip avec agacement. « Suppose,
reprit-il, que je te donne des moines en un supplément de main-d’œuvre. Est-ce
que cela t’aiderait ?
    — Un
peu. En fait, c’est plutôt de maçons que nous avons besoin.
    — Peut-être
pourrais-je en trouver un ou deux de plus », dit Philip. Un hiver doux
permettrait une tonte prématurée, aussi pouvait-il espérer vendre sa laine plus
tôt que d’habitude.
    « Je
ne sais pas, peut-être, dit Alfred sans conviction.
    — Et
si j’offrais une prime aux maçons ? proposa Philip. Une semaine de gages
supplémentaire si la voûte est prête pour le dimanche de Pentecôte.
    — Je
ne peux pas m’engager, dit Alfred, comme choqué de cette suggestion.
    — Eh
bien, dit Philip un peu irrité, il faut essayer. Qu’est-ce que tu en dis ?
    — Je
ne peux dire ni oui ni non, répéta Alfred, têtu. Je vais en parler aux
ouvriers.
    — Aujourd’hui ?
interrogea Philip avec impatience.
    — Oui. »
    Philip
rongeait son frein.
     
    William
Hamleigh et ses chevaliers arrivèrent au palais de l’évêque Waleran en même
temps qu’un char à bœufs chargé de sacs de laine. La tonte de la saison
nouvelle avait commencé. Comme William, Waleran achetait la laine aux fermiers
au prix de l’année précédente et comptait la revendre bien plus cher. Ils
n’avaient ni l’un ni l’autre beaucoup de mal à obliger leurs fermiers à les
approvisionner. Les rares paysans qui avaient tenté de braver la règle étaient
chassés, leurs fermes brûlées et, très vite, il n’y avait plus eu de rebelles.
    En passant
la porte, William leva les yeux vers la colline. Les murs inachevés du château
que l’évêque n’avait jamais construit se dressaient là depuis sept ans,
permanent rappel de la façon dont Waleran s’était fait battre par le prieur
Philip. Sitôt que Waleran commencerait à engranger les revenus de son négoce de
laine, il reprendrait sans doute les travaux. Du temps du vieux roi Henry, un
évêque n’avait pas besoin d’autre protection qu’une fragile barrière de piquets
de bois derrière le petit fossé qui entourait son palais. Aujourd’hui, après
cinq ans de guerre civile, des hommes qui n’étaient même pas comtes ni évêques
bâtissaient de redoutables châteaux forts.
    Les choses
allaient bien pour Waleran, songea William avec amertume en mettant pied à
terre. Il était resté loyal à Henry de Winchester durant tous les changements
d’allégeance de l’archevêque dont il était ainsi devenu un des plus proches
alliés. Au long des années, il s’était enrichi d’un afflux régulier de
propriétés et de privilèges et s’était même rendu deux fois à Rome.
    William
n’avait pas connu une telle chance, d’où son amertume. Bien qu’il eût
fidèlement suivi chacun des retournements de Waleran et qu’il eût fourni
d’importants corps de troupes aux deux camps dans la guerre civile, il n’avait
toujours pas été confirmé comte de Shiring. Il avait ruminé longuement sa
déception, ce qui l’avait décidé à avoir une confrontation avec Waleran.
    Il gravit
les marches qui menaient à l’entrée du hall, suivi de Walter et des autres
chevaliers. L’intendant qui veillait derrière la porte était armé, autre signe
des temps. L’évêque Waleran était assis dans un grand fauteuil au milieu de la
salle, comme toujours. Baldwin, maintenant archidiacre, se tenait auprès de
lui, avec l’air d’attendre les instructions. Plongé dans ses pensées, Waleran
contemplait le feu, mais il leva les yeux quand William approcha.
    William
retrouva en saluant Waleran le mépris que ce dernier lui inspirait toujours.
Les douces mains osseuses de l’évêque, ses cheveux noirs et rares, sa peau
d’une mortelle pâleur et ses yeux au regard malveillant donnaient la chair

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