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Les Piliers de la Terre

Les Piliers de la Terre

Titel: Les Piliers de la Terre Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ken Follett
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surcroît d’activités se dissimulait sous d’autres
apparences, les préparatifs d’une expédition peut-être, pour tromper
l’observateur négligent. Toutefois, se convaincre de l’existence d’un complot
n’était pas la même chose qu’en trouver des preuves.
    Plus il
approchait, plus il était tendu. Et si on lui refusait l’accès au
château ? Il connut un moment de panique, puis il se reprit : le château
était ouvert à tous et, si le comte s’avisait de le fermer à la noblesse
locale, ce serait pratiquement annoncer qu’un complot se fomentait.
    Le comte
Bartholomew habitait à quelques lieues de la ville de Shiring. Le château de
Shiring étant occupé par le prévôt du comté, le comte avait sa propre résidence
un peu plus loin. Le village qui s’était développé autour des murailles du
château avait pris le nom d’Earlscastle. William le connaissait, mais il
l’examinait maintenant avec les yeux d’un agresseur.
    La douve,
large et profonde, avait la forme d’un huit, dont le cercle supérieur aurait
été plus petit que le cercle inférieur. La terre qu’on avait déblayée
s’entassait à l’intérieur des cercles jumeaux, pour former des remparts.
    Au pied du
huit on franchissait la douve par un pont puis une ouverture dans les remparts
permettait l’accès au cercle inférieur. C’était la seule entrée. On ne pouvait
accéder au cercle supérieur qu’en passant par celui d’en bas. Le cercle
supérieur, c’était le saint des saints.
    En
traversant les champs qui entouraient le château, William et Walter observèrent
pas mal d’allées et venues. Deux hommes d’armes franchirent le pont sur des
chevaux rapides et partirent chacun dans une direction différente. Un groupe de
quatre cavaliers précéda William sur le pont au moment où Walter et lui
arrivaient.
    William
remarqua que la dernière partie du pont pouvait se soulever devant le massif
corps de garde qui constituait l’entrée du château. Il y avait des tours de
pierre à intervalles réguliers tout le long du remblai de terre, si bien que
chaque secteur du périmètre pouvait être couvert par les archers qui en
assuraient la défense. Prendre ce château en l’attaquant de front serait une
longue et sanglante entreprise pour laquelle jamais les Hamleigh ne pourraient
rassembler assez d’hommes, conclut tristement William.
    Aujourd’hui,
évidemment, le château était ouvert à tous les visiteurs. William donna son nom
à la sentinelle du corps de garde et on le laissa passer sans plus de
cérémonie. A l’intérieur de la basse-cour, abrités du monde extérieur par le
rempart, se dressaient les habituels bâtiments annexes : écuries,
cuisines, ateliers, latrines, chapelle. On sentait dans l’air une certaine
excitation. Les valets, les écuyers, les serviteurs et les filles de charge,
tout le monde marchait d’un pas vif et parlait à voix haute, se lançant des
saluts et échangeant des plaisanteries. Pour un observateur sans méfiance cette
agitation, ces allées et venues pouvaient fort bien n’être que l’activité normale
provoquée par le retour du maître, mais William y vit davantage.
    Il laissa
Walter à l’écurie avec les chevaux et se dirigea vers l’autre côté de
l’enceinte où, un pont franchissait la douve pour accéder au cercle supérieur.
Lorsqu’il l’eut traversé, un garde lui demanda cette fois ce qui l’amenait et
il dit : « Je suis venu voir dame Aliena. »
    Le garde
le toisa de la tête aux pieds, notant son manteau de beau drap et sa tunique
rouge et le jugea sur sa bonne mine. « Vous trouverez la jeune dame dans la
grande salle », dit-il avec un petit ricanement.
    Au centre
de la cour d’honneur, se dressait un bâtiment de pierre carré, haut de trois
étages aux murs épais : le donjon. Comme d’habitude, le rez-de-chaussée
était occupé par un magasin. La grande salle se trouvait au-dessus et l’on y
parvenait par un escalier de bois extérieur qu’on pouvait rentrer à l’intérieur
du bâtiment. Au dernier étage se trouvait la chambre du comte et ce serait là
son dernier bastion lorsque les Hamleigh viendraient le chercher.
    L’ensemble
présentait une redoutable série d’obstacles dressés devant l’attaquant. Bien
sûr, c’était là le problème, mais maintenant que William essayait de voir
comment les franchir, il perçut avec une grande clarté la fonction des
différents éléments du château fort. Même si les

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