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Les révoltés de Cordoue

Les révoltés de Cordoue

Titel: Les révoltés de Cordoue Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Ildefonso Falcones
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le
poulain était effrayé par des bruits ou des mouvements, et se montrait réticent
à avancer.
    Au final, de même que l’animal, Hernando rentra aux écuries
en sueur et hors d’haleine.
    — Bien, mon garçon, le félicita Rodrigo.
    Il mit pied à terre et lui confia le poulain.
    — On continue demain.
    Hernando tira sur les brides du petit cheval jusqu’au corps
de bâtiment des box où, à son tour, il passa le relais à un valet d’écurie. Il
s’apprêtait à quitter le bâtiment quand un maréchal-ferrant, qui inspectait les
sabots d’un autre animal et qu’il avait déjà vu plus d’une fois dans les
écuries, s’adressa à lui d’une voix forte.
    — Aide-moi ! Tiens-le ! lui indiqua-t-il.
    L’homme, à la peau très sombre, lui tendit la patte arrière
d’un cheval. Hernando maintint celle-ci en l’air, appuyée sur sa cuisse, de dos
à l’animal, permettant au maréchal-ferrant de gratter la fourchette du sabot
avec un couteau et d’éliminer la saleté qui s’y était accumulée.
    — J’ai un message pour toi, murmura alors ce dernier,
sans cesser de gratter. Ta mère a été arrêtée.
    Hernando faillit lâcher la patte du cheval. L’animal
s’agita.
    — Tiens-le bien ! ordonna l’homme, cette fois à
voix haute.
    — Comment… comment le sais-tu ? Que lui est-il
arrivé ? demanda-t-il, collé à l’oreille du maréchal-ferrant.
    — Ce sont les anciens qui m’envoient.
    Le respect avec lequel il avait prononcé cette dernière
phrase indiqua à Hernando que l’homme était des siens.
    — La Confrérie l’a arrêtée sur le chemin de las Ventas alors
qu’elle revenait à Cordoue avec son petit dans les bras. Elle n’avait pas
l’autorisation de quitter la ville et on l’a condamnée à soixante jours de
prison.
    — Que faisait-elle sur le chemin de las Ventas ?
    — Ton beau-père a disparu. Ta mère a dit au gouverneur
de la Confrérie que son époux l’avait obligée à fuir Cordoue avec le bébé, mais
qu’elle avait réussi à le tromper et à revenir.
    Aisha s’était bien gardée d’expliquer aux archers, puis au
gouverneur de la Confrérie, qu’ils avaient rejoint les monfíes.
    — Ils m’ont dit qu’il ne fallait pas que tu
t’inquiètes ; ils ont réussi à lui procurer une couverture et des
vêtements pour le petit. Et ils leur apportent à manger.
    — Elle va bien ?…
    — Oui, oui. Tous les deux vont bien.
    — Et… pour moi ? Tu as des nouvelles de
Fatima ?
    Si Brahim avait décidé de s’enfuir de Cordoue, songea
Hernando, il avait peut-être emmené Fatima avec lui. Ou bien avait-il
renoncé ?
    — Elle est toujours chez Karim, répondit le
maréchal-ferrant, qui semblait être au courant de toute l’histoire.
    Hernando restait attentif au travail de l’homme qui
finissait de nettoyer les fourchettes du cheval, mais il ne pouvait s’empêcher
de penser à ce que tout cela signifiait : Brahim s’était enfui, laissant
Fatima à Cordoue ! L’idda était-elle terminée ?
    — Qui es-tu ? demanda-t-il quand le
maréchal-ferrant eut terminé sa tâche et lui fit signe qu’il pouvait lâcher la
patte du cheval.
    — Je m’appelle Jerónimo Carvajal, répondit l’homme en
se redressant.
    — D’où es-tu ? Quand… ?
    — Pas ici.
    Jerónimo coupa court à la curiosité du jeune homme et porta
la main à ses reins en grimaçant de douleur.
    — Ce travail me démolit. Viens avec moi, enjoignit-il
Hernando.
    Ils passèrent par le vestibule d’entrée du bâtiment, sur la
droite duquel s’ouvrait un petit bureau qui servait d’administration aux
écuries. Là, se tenaient le grand écuyer et un greffier qui écrivait sur des
liasses de papier.
    — Ramón, dit Jerónimo d’un ton ferme à l’assistant
depuis la porte, j’ai besoin de matériel. J’emmène le nouveau.
    Debout au côté du greffier, l’assistant acquiesça d’un
simple signe de tête, sans cesser de regarder ce qu’écrivait l’autre.
    Jerónimo et Hernando sortirent dans la rue.
    — Je suis originaire d’Oran et mon vrai nom est Abbas,
dit Jerónimo dès qu’ils eurent quitté les bâtiments. Je me suis rendu en
Espagne pour travailler dans les écuries d’un noble venu défendre la ville il y
a dix ans. Ensuite, don Diego m’a engagé pour les écuries du roi.
    Ils passèrent devant le palais de l’évêque et longèrent
l’arrière de la mezquita. Hernando examina Abbas : sa peau un peu plus
brune que celle des

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