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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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pendant un temps, participaient eux aussi aux privilèges spirituels de l’Ordre. À la mort de l’un d’eux, les frères devaient alors trente patenôtres et un pauvre devait être nourri pendant sept jours. Les chapelains qui servaient le Temple « ad tempus {2}   » avaient droit aux vêtements, aux vivres, mais ne pouvaient pas prélever sur les aumônes et les offrandes faites à l’Ordre. On remarque que le Temple n’a pas encore de chapelain à son service, les chapelains sont seulement à temps.
    Les onze articles suivants concernent la vie quotidienne. Les frères prenaient leurs repas dans le réfectoire commun, en silence, écoutant une leçon généralement tirée de l’Écriture Sainte. On servait de la viande trois fois par semaine, le mardi, le jeudi et le dimanche. Les frères chevaliers recevaient, ce jour-là, double part, tandis que les sergents et les écuyers se contentaient de la ration ordinaire. Seul le vin était servi en égalité. Les autres jours de la semaine, le menu comportait deux ou trois mets de légumes ou de purée. Le vendredi, du poisson. Le carême était observé de la Toussaint jusqu’à Pâques, excepté les jours de fête   : Noël, les fêtes de Notre-Dame et des Apôtres. Après le repas, les frères rendaient grâce et le reste du pain était donné aux pauvres. Le soir, une collation était servie selon le jugement et la discrétion du Maître. Mais après les complies, le silence était de rigueur, sauf en cas de grande nécessité militaire ou pour les besoins urgents de la maison. Les frères fatigués étaient dispensés des matines, avec l’accord du Maître, mais devaient dans ce cas dire treize patenôtres dans leur lit (sic). La vie commune est obligatoire pour tous.
    Le texte s’intéresse ensuite au vêtement. Les robes seront d’une couleur identique, unie : blanc, noir ou brun. Dessus, les fourrures sont bannies, sauf les peaux de moutons et d’agneaux. Les vêtements usagés seront donnés aux écuyers. Les frères porteront la barbe et la moustache et les souliers n’auront ni pointes ni lacets. Au dortoir, chacun aura son lit, avec une paillasse, un drap, un traversin et une couverture de laine. Le Templier se couchait vêtu d’une chemise et d’un caleçon ; une lumière devait brûler toute la nuit.
    Avant d’aborder la discipline et les codes hiérarchiques, la Règle traite des chevaux et des armures. Le Templier pouvait avoir trois bêtes et un écuyer. La simplicité et la pauvreté étaient de rigueur : pas d’étriers et de mors en or ou en argent. Dans le cas d’un cadeau et que l’armure soit dorée, il fallait la peindre. Tout était étudié jusque dans les plus petits détails. Ainsi, dans le cas où un chevalier laïc s’engageait à temps, on notait le prix de son cheval afin de lui restituer la moitié de sa valeur à son départ : pour leur part, les écuyers et les sergents étaient obligés de verser des arrhes pour le respect de leur engagement vis-à-vis de la maison.
    L’obéissance au Maître était passive. Les frères se confessaient des fautes commises contre la Règle afin de recevoir une pénitence proportionnée à la gravité de l’acte. On remarquera, dans la transcription française de la Règle et son complément, la sagesse des pénitences.
    Les derniers articles sont très divers et ne comportent pas de suite. Les frères ne peuvent avoir en leur possession ni malles, ni sacs à serrure. Ils ne peuvent pas recevoir de lettres de leurs parents ni d’autres personnes sans permission ; dans ce dernier cas, elles seront lues devant le Maître. On demande ensuite la plus grande humilité, de ne pas se faire orgueil des péchés et des vaines folies faites alors que les frères étaient encore dans le siècle. Ils ne peuvent garder de cadeaux, même ceux de leurs parents. Ils sont dans l’obligation de les remettre au Maître ou au Sénéchal. La chasse est interdite sauf celle du lion. L’infirmier doit faire preuve de charité et d’égards pour les malades et les vieillards…
    On se rend compte, à la lecture des articles de cette première Règle, que les frères acceptèrent, dès le début de l’Ordre, des chevaliers, des sergents et écuyers mariés, qu’ils associaient à la maison. Les frères « in tempore » ne recevaient pas l’habit blanc. S’ils mouraient avant leur femme, la moitié de leurs biens revenaient à l’Ordre. Des sœurs ne pourront être reçues au Temple.

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