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Les templiers

Les templiers

Titel: Les templiers Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Laurent Daillez
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Palestine, il est fort probable que le Maître se rendit à Rome afin d’obtenir une entrevue avec le pape Honorius II. Cet entretien fut, sans aucun doute, à l’origine du concile de Troyes. Puis de Rome, Hugues de Payens rejoignit aussitôt son fils Thibaud. La chronique de Sainte Colombe ‘précise cette généalogie   : « Thibaud de Payens, fils d’Hugues, premier Maître du Temple à Jérusalem.   »
    Le Grand-Maître du Temple rencontra partout de la sympathie et de l’admiration. Thibaud de Blois avait hérité des biens du comte de Champagne lorsque celui-ci était entré au Temple. Ce retournement du comte était dû à divers soupçons contre son épouse, accusée d’infidélité. De ce fait, Eudes de Champagne ne fut pas l’héritier légitime   ; ce fut Thibâud, le neveu, le comte de Champagne ayant refusé de reconnaître son fils comme enfant légitime.
    Le 13 janvier 1128, les chevaliers du Temple étaient à Troyes où s’ouvrait le concile qui allait examiner et confirmer la Règle de l’Ordre. Douze évêques, quatre abbés mitres bénédictins, quatre cisterciens et quelques laïcs assistaient le légat.
    Saint Bernard et les cisterciens ne semblent pas être pour beaucoup dans les débuts du Temple. Cela s’explique par l’inimitié de l’abbé de Clairvaux vis-à- vis du Temple.
    L’opinion communément admise veut que ce soit l’abbé de Clairvaux lui-même qui ait écrit la Régie du Temple. Michelet, Dupuy, la Chronique de Belgique, Polydon Virgile, Guillaume de Tyr même, la lui attribuent.
    Les manuscrits de la Règle du Temple, en liaison avec Jacques de Vitry, ne signalent aucunement la rédaction du texte par saint Bernard. La lettre d’Hugues de Payens, conservée à la Bibliothèque de Nîmes, n’est que le reflet de cette opinion. D’ailleurs, selon le texte lui-même, une fois qu’Hugues de Payens eut exposé les statuts, le but et la fin de son Ordre « les prélats approuvèrent de cette Règle ce qui leur semblait le plus sage et en retranchèrent ce qui leur semblait absurde, laissant à la discrétion du pape Honorius et d’Étienne de la Ferté, patriarche de Jérusalem, le soin d’achever cette œuvre incomplète.   »
    Après cette discussion, Jean Michel, « par l’ordre du concile et celui de saint Bernard à qui ce soin avait été confié – donc il refusa d’écrire la Règle – , mérita, par la grâce divine, d’en être l’humble écrivain.   »
    Que penser alors   ?
    Saint Bernard ne semble pas avoir eu à travailler sur le texte. C’était pour lui un cas de conscience. L’hésitation est sensible et ne se traduit que par une explication nette en vertu du droit canon et de la méconnaissance totale de l’Ordre pour lequel il doit écrire. Malgré l’incitation à la défense active de la Terre Sainte contre les ennemis de la foi, l’action de l’abbé fut pratiquement nulle. Il paraît impensable que saint Bernard ait écrit la règle d’un ordre dont il déclare lui-même ne pas connaître les principes de base. Et puis, il ne semble pas avoir éprouvé de sentiments particuliers envers les Templiers et les fondations religieuses de Palestine. Ne regrette-t-il pas l’entrée de son oncle, André, dans la Milice   ? Dans une lettre au pape, demandant une bénédiction et datée de 1141, il déclare   : « Il est mon parent, et, selon l’avis du prophète, je n’ai pas dû mépriser mon propre sang.   » Mais quelle rancœur sentons-nous   !
    La première Règle du Temple relate surtout les observances religieuses, car les pauvres chevaliers du Christ avaient suivi la règle de saint Augustin. Celle élaborée du concile se rapproche de la règle bénédictine.
    Elle s’ouvre sur le procès-verbal du concile. Soixante-douze articles, se subdivisant en plusieurs parties, font suite à ce prologue.
    Les sept premiers ont trait à la vie religieuse de l’Ordre. Son rituel, dirions-nous. L’office était entendu debout ou à genoux, avec beaucoup de dévotion. Si les affaires de la maison les empêchaient d’y assister, ils devaient réciter pour matines treize patenôtres, pour vêpres neuf et pour les autres heures sept. Lorsqu’un frère mourait, un office et une messe solennelle étaient célébrés pour le repos de son âme   ; chaque frère récitait cent oraisons dominicales et pendant quarante jours un pauvre devait être nourri à la place du défunt. Les chevaliers laïcs, servant Dieu et le Temple

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