Bücher online kostenlos Kostenlos Online Lesen
L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance

Titel: L'Espion - Un épisode de la guerre d'indépendance Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: James Fenimore Cooper
Vom Netzwerk:
trouver pour le major Dunwoodie une occupation plus agréable que celle de mettre en danger les jours de son ami.
    Tout en parlant ainsi, il pliait la carte étendue sur la table, prenait quelques papiers qui étaient à côté, et mettait le tout dans une poche de sa redingote. Il n’avait pas encore fini, quand Frances entendit sur sa tête la voix du colporteur qui parlait d’un ton beaucoup plus élevé que de coutume.
    – Par ici, capitaine Wharton ! avancez par ici, et vous pourrez voir les tentes de la milice ! Qu’on nous poursuive à présent : j’ai ici un nid qui est assez grand pour nous deux, et nous y arriverons à loisir.
    – Et où est-il ce nid ? dit Henry. Vous m’avez dit qu’il s’y trouvait des provisions, et j’en prendrai volontiers ma part, car je n’ai presque rien mangé depuis deux jours.
    – Hem ! dit le colporteur en toussant de toutes ses forces, hem ! Le froid de la nuit m’a enrhumé. Allez plus doucement prenez garde de glisser ! vous tomberiez sur la baïonnette de la sentinelle qui est dans la plaine. La montée est rude ; mais il est facile de descendre plus vite qu’on ne le voudrait.
    Harper mit son doigt sur ses lèvres pour rappeler à Frances sa promesse, et prenant son chapeau et ses pistolets, de sorte qu’il ne restait aucune trace de sa visite, il souleva des vêtements suspendus dans le coin le plus obscur de cette hutte, et qui cachaient l’ouverture étroite d’une cavité formée par la nature, et dans laquelle il entra. La lumière du feu fit voir à Frances qu’il ne s’y trouvait que quelques autres objets d’usage domestique.
    On peut aisément s’imaginer quel fut l’étonnement de Henry, et surtout d’Harvey, lorsque en arrivant ils aperçurent Frances. Sans attendre ni questions ni explications, elle se jeta dans les bras de son frère, et ne s’expliqua d’abord que par ses larmes.
    Birch semblait consterné. Il jeta un coup d’œil sur le feu, et vit qu’il avait été récemment alimenté. Il ouvrit ensuite le tiroir de la table, et parut alarmé de le trouver vide.
    – Êtes-vous seule, miss Frances ? lui demanda-t-il avec vivacité ; vous n’êtes pas venue seule en ce lieu ?
    – Comme vous le voyez, monsieur Birch, répondit-elle en tournant le dos un instant à son frère, et en jetant sur la caverne secrète un regard que le colporteur comprit parfaitement.
    – Mais pourquoi êtes-vous venue ici ? lui demanda son frère étonné, et comment avez-vous découvert cette retraite ?
    Frances lui raconta brièvement ce qui s’était passé depuis son évasion ; et expliqua les motifs qui l’avaient déterminée à les chercher.
    – Mais comment avez-vous trouvé cette hutte ? lui demanda Harvey ? et pourquoi avez-vous pensé que nous y viendrions, tandis qu’on nous avait laissés sur la montagne en face ?
    Frances lui expliqua de quelle manière un rayon du soleil couchant lui avait fait apercevoir cette chaumière lorsqu’elle avait traversé les montagnes ; elle ajouta qu’elle l’avait vu lui-même deux fois dans les environs, et que, d’après la sûreté que paraissait offrir cette habitation, elle avait présumé qu’ils s’y réfugieraient tous deux pendant cette nuit. Birch examinait ses traits avec attention, tandis qu’elle lui détaillait avec la candeur la plus ingénue les incidents bien simples qui lui avaient appris son secret, et lorsqu’elle eut cessé de parler, il frappa la fenêtre d’un bâton qu’il tenait à la main, et la brisa d’un seul coup.
    – Je ne connais que bien peu de luxe et d’aisance, dit-il, et ce peu, je ne puis même en jouir en sûreté ! Miss Wharton, ajouta-t-il avec ce ton d’amertume et de mélancolie qui lui était ordinaire, j’ai été chassé dans ces montagnes comme une bête des forêts ; mais lorsque, épuisé de fatigue, j’ai gagné cette retraite obscure et isolée, je puis du moins y reposer ma tête en sûreté. Voudriez-vous rendre la vie d’un malheureux encore plus misérable ?
    – Jamais ! jamais ! s’écria Frances avec vivacité ; votre secret est en sûreté avec moi.
    – Mais le major Dunwoodie… reprit le colporteur d’une voix lente en fixant sur elle des yeux qui semblaient vouloir lire dans le fond de son âme.
    Un mouvement de pudeur fit que Frances baissa la tête sur son sein, mais elle la releva presque au même instant, et s’écria d’un ton d’enthousiasme et les joues enflammées :
    – Il

Weitere Kostenlose Bücher