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L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes

Titel: L'holocauste oublié, le massacre des tsiganes
Autoren: Christian Bernadac
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Loire-Inférieure.
     
    Pendant ce temps, le sous-préfet a trouvé son « camp de concentration » et la note qui va suivre porte bien le terme de « camp de concentration » que les autorités françaises nieront toujours avoir employé en affirmant : « Il s’agissait de centres d’hébergement ou de réfugiés. »
     
    25 octobre 1940
     
    Monsieur le Préfet,
     
    Comme suite à vos différentes communications téléphoniques et après accord de votre chef de Cabinet,
    J’ai l’honneur de vous faire connaître que le camp de concentration pour les romanichels du département sera installé à Moisdon-la-Rivière.
    Voici la façon dont j’envisage l’organisation de ce camp, organisation pour laquelle je vous serais très obligé de vouloir bien me donner votre accord.
    Dortoirs.
    Les lits et les couvertures seraient, dans la mesure du possible, prélevés dans les communes où ils étaient mis à la disposition des réfugiés.
    Leur transport serait fait, ainsi que j’ai pu l’obtenir par les soins des autorités allemandes.
    Si quelque matériel me manquait, je vous le ferais immédiatement connaître, en vous priant de vouloir bien me le faire adresser.
    Cuisine.
    La cuisine serait installée avec deux cuisines roulantes que j’ai pu obtenir de l’autorité allemande et une cuisinière restant du matériel des camps de réfugiés espagnols.
    Eau.
    L’installation qui a été tout dernièrement reprise par l’inspecteur départemental d’hygiène, serait immédiatement remontée, comme suite à notre accord téléphonique de ce jour.
    Évacuation des eaux.
    L’évacuation des eaux, ainsi que le service des W.-C. existant au camp de Moisdon-la-Rivière, provenant de l’ancien camp des réfugiés espagnols.
    Garde.
    Le camp serait entouré par des fils de fer barbelés. N’ayant pu en obtenir de l’autorité allemande, qui d’ailleurs m’a déclaré ne pas en avoir, ils seraient autant que possible prélevés dans le commerce.
    Les travaux seront effectués par des corvées de P.G. français que l’autorité allemande a mis d’ailleurs à ma disposition.
    Un peloton de gardes mobiles sera absolument indispensable pour la garde du camp et éviter tout incident.
    Ces services et l’infirmerie seraient installés dans une partie du domaine de la Forge, nommée « Le Manoir ».
    Personnel.
    Il y aurait lieu de prévoir :
    un économe,
    un surveillant,
    un cuisinier et
    un aide-cuisinier.
    L’autorité allemande a bien voulu mettre à ma disposition pour cela des prisonniers. La dépense à envisager serait de 12 F par jour.
    Financement.
    Les dépenses occasionnées par le camp, et notamment les dépends de nourriture seraient engagées en régie directe par l’économe. Il y aurait lieu de fixer l’allocation dont il pourrait disposer par tête d’interné. Le paiement des fournitures se ferait par mémoire et serait appliqué à un article du budget que vous voudrez bien m’indiquer.
    Approvisionnement.
    En raison de l’emplacement du camp de Moisdon-la-Rivière situé à 5 km de toute agglomération, il y aurait lieu de prévoir un moyen de transport. On pourrait donc réquisitionner, soit une camionnette, suit une petite voiture commerciale.
    Je vous serais très obligé de vouloir bien m’autoriser d’urgence à engager ces différents crédits, bien que je considère, à la suite de la communication téléphonique que j’ai eue ce matin avec M. Jacquet, que dans des limites normales il m’est permis de faire toutes les dépenses absolument nécessaires.
     
    Très vite l’organisation est en place.
     
    6 novembre 1940
     
    CONSIGNES particulières pour le détachement préposé à la garde du camp de concentration de nomades de la Forge, commune de Moisdon-la-Rivière.
    Organisation.
    Le personnel sera logé dans la maison située à 150 mètres au sud du camp. Une popote y sera organisée…
    Service.
    Le personnel de garde, un gradé et neuf gendarmes seront désignés pour vingt-quatre heures tous les jours avant 18 heures. La relève aura lieu à 19 heures. Le personnel relevant, devra avoir mangé. La garde déjeunera de 11 heures à 12 heures et devra être remplacée pendant ce laps de temps par un nombre suffisant de militaires, l’effectif de la garde ne devant jamais être inférieur à sept.
    Le chef de garde contrôlera les sentinelles de service par trois rondes effectuées, deux de jour, l’autre de nuit.
    Consignes des sentinelles.
    Sous
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