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L'holocauste oublié

L'holocauste oublié

Titel: L'holocauste oublié Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Christian Bernadac
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y a lieu de noter que malgré un dépistage très sévère, il n’est pas constaté de cas de maladie due au froid (quelques rhumes sans gravité, pas un cas de bronchite grave, pas de congestions, pas de pieds gelés ou d’extrémités gelées).
    4. Jours sans boire.
    Aucune denrée n’étant détournée, il y a lieu de remarquer que chaque trois jours, il entre au camp comme il est facile de le contrôler : trois pièces de cidre de 200 litres. Le cidre est distribué deux fois par jour.
    L’entrée du vin et de l’alcool est formellement et effectivement interdite au camp. Sauf ordre formel, cette mesure sera maintenue.
    5. Forces physiques défaillantes.
    L’état sanitaire général fait l’objet d’une surveillance constante de la part de tous : personnel de garde et d’Administration. M. le docteur Bourigault vient chaque jour au camp et donne sans aucune difficulté toutes les consultations qui lui sont demandées. M lle  Fignon, infirmière D.P.L.G. se tient effectivement à la disposition de tous les nomades et n’hésite pas à se déranger même en pleine nuit ou en cours de repas pour aller prodiguer ses soins et ses conseils. Le choix de M. le docteur Faivre a été, en ce qui concerne cette infirmière, particulièrement heureux.
    L’examen du cahier de consultations médicales tenu régulièrement au jour le jour, sans ratures ni blancs, signé chaque jour par le médecin traitant peut faire constater que la moyenne des consultations est de 14 soit 5 % et que les constatations faites ont entraîné en tout et pour tout sur 2 mois 15 journées d’exemption de travail et 3 hospitalisations. Ces dernières, d’ailleurs ont été rendues indispensables par la mauvaise volonté des malades eux-mêmes qui refusaient avec obstination de prendre les soins prescrits.
    6. Abandon des forces morales.
    Étant donné que les forces morales des nomades devraient, par souci élémentaire de la vérité, être qualifiées « forces amorales » ou « immorales », il semble que la société n’ait pas trop à se plaindre de l’abandon ou de la diminution des dites forces. Les directives qui ont été suivies jusqu’à présent paraissent devoir être maintenues. Tous ordres ou instructions qui pourraient intervenir à ce sujet seront immédiatement appliquées.
    7. Régime moins favorisé imposé aux nomades à Moisdon-la-Rivière.
    Pour éclairer l’Administration préfectorale, des précisions sont indispensables au sujet des régimes qui sont en usage dans les autres camps de concentration. Il est évident que ce qui suit est la traduction en termes à peu près intelligible des nombreuses lettres qui m’ont été présentées (attestations sollicitées et demandées par certains nomades).
    Dans les autres camps et notamment dans le camp de La Pierre à Caudrecieux, les nomades occupent des pavillons par famille où ils sont à volonté et ne sont astreints à aucun travail, où ils ont l’eau courante, le chauffage et l’électricité. Ils entrent et sortent à volonté. Du moment qu’ils sont rentrés pour l’appel du soir, ils ont fait tout leur devoir. Au camp de Rennes, ils consomment des poulets à discrétion et ont du vin à chaque repas. Pas encore de précision sur ce qui se passe théoriquement dans le camp de la Vienne et dans celui de la Mayenne. Mais il est certain que dans l’un ou l’autre, il y aura dancing, cinéma, casino, etc.
    Je ne crois pas qu’il soit dans l’intention de l’Administration préfectorale de la Loire-Inférieure de se montrer aussi large et aussi généreuse des deniers de l’État.
    En vous priant de m’excuser de cette défense de ma part, permettez-moi, M. le sous-préfet, de vous dire que les nomades sont traités ici avec humanité, peut-être avec une certaine sévérité, mais pas une vraie misère physique ou morale n’est ignorée et ne demeure sans secours comme vous l’avez recommandé dans vos directives. D’ailleurs si une enquête était effectuée, elle aboutirait certainement à la constatation que plus de 90 % des internés commencent à être satisfaits de leur sort… et ne voudraient plus aller rôder sur les routes.
    8. Manque de vêtements.
    Il est certain que les vêtements laissent à désirer. Mais dans les circonstances actuelles il est certain que les nomades ne pourraient pas renouveler leur garde-robe s’ils étaient en liberté. Des essais de distribution de vêtements et de chaussures aux enfants

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