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l'incendie de Rome

l'incendie de Rome

Titel: l'incendie de Rome Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean-François Nahmias
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Capitole. Les lieux n’avaient pas été touchés par l’incendie : pour un peu, on aurait eu l’illusion que le drame n’avait pas eu lieu. Honorius demanda à Paul :
    — Qu’allons-nous faire, maintenant ?
    — Prier.
    — Pour le sort qui nous attend ?
    — Non, pour nos frères et nos sœurs qui sont en ce moment dans la souffrance.
    Tous s’agenouillèrent et dirent la seule prière qui existait dans la nouvelle religion : le « Notre Père ». Lorsqu’elle fut terminée, ils la recommencèrent et ainsi de suite toute la journée.
    Un peu plus bas, dans la salle prévue à cet effet, les tortures avaient commencé. Elles étaient dirigées par le préfet du prétoire en personne. Il voulait avoir les aveux des chrétiens, quoique ceux-ci ne fussent pas indispensables : aveux ou pas, de toute manière, leur sort était scellé.
    Dès le début, tous reconnurent s’être réjouis de l’incendie. Tigellin pensa qu’ils allaient continuer leurs révélations, mais ils dirent alors ce que Lucius Gemellus avait dit lui-même : le Christ avait annoncé qu’il reviendrait sur terre dans un grand embrasement, ils s’étaient trompés en interprétant la prophétie. Ensuite, le bourreau eut beau multiplier les supplices, ils se bornèrent à proclamer leur foi et à affirmer leur innocence. Dépité, Tigellin donna l’ordre qu’on les raccompagne dans leur cellule et alla trouver Pierre…
    Il l’avait fait mettre à part en raison du rapport de Lucius, qui précisait que lui seul avait été un des compagnons du Christ. Lucius, d’ailleurs, ne disait que du bien de lui, comme des autres chrétiens. Mais le préfet du prétoire pensait que, pour avoir côtoyé celui qui était considéré comme leur dieu, il devait exercer des responsabilités particulières.
    Tigellin se rendit dans sa cellule en compagnie du bourreau et commença l’interrogatoire :
    — Quel était ton métier avant de rencontrer ce Jésus-Christ ?
    — J’étais pêcheur sur le lac Tibériade.
    — Pourquoi es-tu venu à Rome ?
    — Pour annoncer à tous la Bonne Nouvelle.
    — Tu as été le compagnon de votre dieu. C’est donc toi le chef de votre Église.
    — Je ne suis qu’un fidèle parmi d’autres. Nous n’avons d’autre chef que le Christ…
    Les coups se mirent à pleuvoir, mais Pierre tint bon. L’interrogatoire dura toute la journée, mais, quand Tigellin quitta la prison Mamertine pour regagner le Vatican, il n’avait pas obtenu le moindre aveu des chrétiens.
     
    Arrivé dans la villa impériale il alla immédiatement trouver Néron. Ce dernier l’attendait avec impatience.
    — Alors, ils ont avoué ?
    — Non, mais ce sont eux, n’en doute pas. Ils aspirent à la fin du monde et à la destruction de Rome. Ils ont regardé avec extase mourir des milliers de leurs contemporains. Ces gens-là sont capables de tout. Ce sont les ennemis du genre humain.
    L’empereur approuva. Cela ne l’empêchait pas de garder une mine préoccupée.
    — Aucun d’eux n’a été surpris en train d’allumer le feu ? On n’a retrouvé chez eux aucun produit incendiaire ?
    — Non, mais quelle importance ?
    — C’est vis-à-vis du peuple. Les choses seraient plus convaincantes si nous pouvions expliquer comment ils ont agi.
    — Eh bien, je vais te le dire. Ils ont agi par magie. Ils connaissent sûrement des formules capables d’attirer les forces infernales. Tu sais ce que dit le peuple à propos de leurs réunions secrètes ? Qu’ils font des sacrifices humains et qu’ils mangent leurs victimes.
    — Gemellus n’a rien découvert de tel.
    — Cela ne nous empêche pas de répandre le bruit…
    Néron se mit à sourire.
    — Tu as raison. C’est ce qu’il faut faire…
    Soudain détendu, il demanda presque joyeusement à son préfet du prétoire :
    — As-tu pensé à leur exécution ?
    — Pas encore, mais je vais y réfléchir.
    — Ce n’est pas la peine, moi, j’y ai pensé. À cause de l’incendie, les fêtes de Vénus n’ont pu avoir lieu fin juillet. Nous allons les remplacer par l’exécution des chrétiens. Mais il faudra des supplices raffinés. Les Romains adorent les spectacles sanglants. À la suite de cela, je suis sûr de retrouver ma popularité.
    — Oui, mais les lieux de spectacle ont brûlé.
    — Pas ici ! C’est ici que cela aura lieu, dans le théâtre et sur le champ

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