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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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cassé.
    — Que cherchez-vous à démontrer ? aboya Gabele.
    Colum étendit les mains devant lui.
    — Eh bien… Nous avons une trappe avec un verrou de chaque côté. Webster est censé avoir fermé celui du côté du belvédère, et nous l’avons forcé plus tard. Pourtant, le bois autour du verrou n’en porte pas trace. Du côté de l’escalier, où le verrou était censé être ouvert, le bois est abîmé.
    — En d’autres termes, poursuivit Kathryn, la trappe n’était fermée au verrou que du côté des escaliers, et non pas de l’extérieur.
    La jeune femme fixa Gabele, qui avait pâli, et reprit :
    — Je vais donc vous expliquer ce qui est arrivé. Le gouverneur est monté au belvédère, comme il le faisait tous les matins. Vous, Maître Gabele, vous lui avez sournoisement emboîté le pas dans les escaliers. Vous l’avez assommé d’un coup derrière la tête, puis vous avez pris son manteau et sa toque de castor et vous êtes sorti sur le belvédère, pour déambuler comme le faisait toujours le gouverneur. Les sentinelles n’ont vu que ce qu’elles avaient l’habitude de voir, d’autant que d’en bas, dans la pâle lueur de l’aube, elles ne pouvaient pas distinguer vos traits. Vous avez fait tout ce que Webster avait coutume de faire : vous avez marché et allumé un petit feu, et même hélé les gardes. À cette distance, il est difficile de reconnaître une voix. Enfin, vous avez quitté le belvédère, dont vous avez fermé la trappe du côté de l’escalier.
    — Foutaises ! rugit Gabele.
    Colum, qui était assis à côté de lui, lui saisit le poignet.
    — Vous avez alors remis son manteau et sa toque à Webster, continua Kathryn, puis vous vous êtes posté derrière les lattes de cette grande fenêtre, juste au-dessous de la trappe. Vous vous souvenez, n’est-ce pas ? Celle qui ne servirait qu’en cas de siège ?
    Gabele fuyait le regard de la jeune femme, à présent.
    — Oui, reprit-elle, vous avez surveillé les sentinelles, qui avaient froid et étaient fatiguées après une nuit de veille. Quand elles ont tourné le dos au donjon, vous avez ouvert la fenêtre et fait basculer le corps du pauvre Webster. Puis, en refermant la fenêtre, vous avez poussé un grand cri. Les gardes se sont retournés, et ils ont vu un éclair de couleur qui tourbillonnait. Comme ils avaient entendu crier, ils en ont tiré la conclusion logique : Webster était tombé ou il s’était jeté du haut de la tour.
    Kathryn reprit son souffle.
    — Je ne me serais jamais doutée de la vérité si Webster avait heurté le sol du côté où vous l’aviez frappé.
    Gabele se leva lentement.
    — Vous mentez, chienne ! gronda-t-il.
    Colum se courba, pointant sa dague sur le cou du maître d’armes tandis que de l’autre main il lui retirait son couteau.
    — Asseyez-vous, je vous prie !
    Gabele obéit ; si un regard pouvait tuer, celui qu’il lança à Kathryn l’aurait foudroyée.
    Peter le chapelain prit la parole :
    — Je croyais que le verrou du côté de la tour avait été forcé. Vous l’avez bien vu, non, Maître Murtagh ?
    Colum haussa les épaules.
    — J’ai vu que les crochets qui maintenaient le verrou étaient desserrés, pour faire croire qu’il avait été forcé. C’est Gabele qui l’aura fait avant de quitter la tour.
    Fletcher bondit sur ses pieds et pointa un doigt accusateur sur Gabele.
    — Salopard ! rugit-il. Ignoble bâtard ! L’Irlandais dit vrai. Vous êtes revenu de la tour en assurant que le verrou était fermé. Nous vous avons cru sur parole. Personne n’a vérifié. Et vous nous avez ordonné de ne pas monter avant l’arrivée de l’Irlandais.
    — Il ment ! hurla Gabele. L’Irlandais n’a pas de preuve de ce qu’il avance. J’ai remplacé…
    Il se tut brutalement, réalisant l’énormité de ce qu’il reconnaissait.
    — Vous avez remplacé quoi ? demanda doucement Kathryn.
    Gabele détourna les yeux.
    — Oh, je sais ce que vous avez fait ! poursuivit la jeune femme. Vous avez changé les deux verrous. Colum l’a vu quand il est monté dans la tour, ce matin.
    Elle posa les coudes sur la table et se pencha en avant.
    — Expliquez-nous, Maître Gabele, pourquoi vous avez remplacé ces deux verrous ? Celui du côté des escaliers n’aurait pas dû être cassé. Pourquoi l’avoir changé ? Et pourquoi l’avoir fait vous-même ? Vous devez bien avoir un menuisier, au château ?
    Fitz-Steven tapa sur la

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