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L'oeil de Dieu

L'oeil de Dieu

Titel: L'oeil de Dieu Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: C.L. Grace
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cordelière se tendit et, soudain, elle se souvint de Faunte dans sa cellule, et comment il était entravé par des chaînes et des menottes. Elle se figea.
    — Dieu du Ciel, souffla-t-elle, bien sûr ! C’est ce que Webster avait compris !
    Kathryn retourna en hâte à la cuisine et se rafraîchit le visage à l’eau froide. Elle dit ensuite à Thomasina de faire un bon feu car elle avait l’intention de rester là.
    — Oh, et vous comptez veiller tard ? gémit la servante.
    — Le temps qu’il faudra.
    Kathryn s’en fut chercher son écritoire et sortit dans le jardin afin que l’air frais de la nuit la réveille bien. Elle contempla quelques instants le ciel étoilé.
    — Enfin, murmura-t-elle, enfin, le mystère est éclairci.
    Elle se mit au travail dès son retour dans la cuisine. Elle écrivait vite et facilement comme si elle se racontait une histoire. Thomasina papillonnait autour d’elle, gloussant comme une poule en colère. Elle finit par s’asseoir, résignée, à côté de sa maîtresse pour l’observer écrire de sa belle écriture décidée.
    — Vous vous êtes toujours montrée obstinée, marmonna-t-elle. Déjà petite fille, vous étiez têtue.
    — Je crois savoir qui est le meurtrier, dit Kathryn.
    Elle saisit le poignet de Thomasina.
    — J’ai compris ce qui est passé. Je sais qui a assassiné le prisonnier au château, et même, peut-être, comment est mort Webster.
    — Comment le savez-vous ?
    Kathryn sourit.
    — C’est une cordelière qui m’a mise sur la voie.
    Dès lors, la jeune femme refusa d’être davantage distraite. Elle acheva son compte rendu et roula bien régulièrement le vélin qu’elle lia avec un ruban rouge, puis elle alla se coucher.
    Elle ne dormit que quelques heures, et se réveilla avant l’aube. Elle se lava et s’habilla rapidement, avant de réveiller Colum, lui criant de ne pas paresser trop longtemps au lit car ils avaient de la besogne devant eux. Colum était toujours ensommeillé le matin. Kathryn attendit qu’il se soit lavé et rasé, et qu’il l’ait rejointe à la cuisine, pour prendre place à côté de lui. Elle lui laissa le temps de déjeuner, puis demanda à Thomasina d’aller chercher Wuf et Agnes.
    Lorsqu’ils furent tous réunis dans la cuisine, Wuf déclara qu’il avait soif. Thomasina lui apporta donc un verre de lait, et elle en servit un aussi à Agnes. Colum, assis près de l’âtre, admirait secrètement Kathryn : elle avait peu dormi, pourtant elle avait les joues roses d’excitation, et ses yeux scintillaient de vivacité.
    — Assieds-toi, Thomasina, commença-t-elle. Nous allons jouer à un jeu.
    Wuf aussitôt bondit sur ses pieds, applaudissant des deux mains.
    — Moi aussi, je peux jouer ?
    — Assurément. Colum, vous allez lier ensemble les mains et les pieds de Wuf, comme était entravé le pauvre Faunte, au Guildhall.
    Wuf poussait des petits cris d’excitation, mais il ne broncha pas quand Colum, qui était allé chercher de la corde, fit ce que lui avait demandé Kathryn. Le gamin se retrouva avec les pieds et les poignets attachés par une corde qui reliait ses quatre membres entre eux.
    — Cesse de rire, Wuf, lui dit Kathryn, et toi, Agnes, va te placer à côté de lui.
    Ouvrant de grands yeux ronds, la fille de cuisine obéit.
    — À présent, Wuf, l’avertit Kathryn, n’oublie pas que tout ceci est un jeu. Essaie de saisir Agnes par le cou.
    Suivit la confusion la plus totale. Agnes recula vivement, Wuf sauta et sauta encore avant de s’affaler sur le sol, riant aux éclats.
    Colum regarda Kathryn.
    — Sparrow et le gardien, c’est cela ? demanda-t-il.
    — Exactement. Non, Wuf, ne me pose pas de question. Colum, détachez-le.
    Colum libéra le garçonnet, qui riait toujours et courut auprès de Kathryn pour lui donner un baiser sonore.
    — Que signifie ce jeu ? demanda Thomasina.
    — Nous cherchons à démasquer un assassin, répliqua Kathryn. Vous vous rappelez les deux vieilles soeurs, Eleanor et Maude ? Tout le monde croyait qu’elles avaient la peste alors que nous savions que c’était la pellagre. Notre assassin au château agit pareillement. Il nous a présenté des faits, mais de telle sorte que ceux-ci donnent une vision déformée de la réalité.
    Kathryn sourit à Colum.
    — Nous pensions que Sparrow avait tué le gardien, puis qu’il avait pris la clé pour défaire ses menottes avant de s’échapper, qu’il avait menacé ensuite

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