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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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arriverait à Paris le lendemain. Effectivement, à la
relevée, il revint chercher Locksley et Guilhem. Mais comme ils s’apprêtaient à
partir avec Anna Maria, leurs écuyers et Jehan, Amiel protesta que frère Guérin
n’avait mandé que les chevaliers. Ce fut en vain, car Guilhem ne se plia pas à
sa demande.
    Ils furent reçus dans la même salle des
appartements du roi que l’année précédente, sauf que cette fois il n’y avait ni
Lambert de Cadoc ni Simon de Montfort. Seuls frère Guérin, le comte de Meulan
et Louis, le jeune fils du roi, étaient autour du monarque.
    Philippe et Louis étaient revêtus d’une grande
robe bleue semée de fleurs de lys dorées et le roi tenait son sceptre surmonté
d’un lys d’or. Guilhem observa que ses cheveux étaient plus gris et plus rares
sous sa couronne. Frère Guérin avait la robe noire des chevaliers hospitaliers
et le comte de Meulan portait une riche robe incarnate avec un triple baudrier
en peau de daim aux boucles d’or auquel pendait une courte épée à la garde
couverte de fils d’argent. Il était le seul armé, si on exclut les douze
sergents, de part et d’autre du trône, tous vigoureux et porteurs de masses
d’armes en plomb ou de maillets d’airain à pointe.
    C’étaient les massiers du roi, la garde
personnelle de Philippe Auguste choisie par Lambert de Cadoc.
    Robert de Locksley et Guilhem en tête, Thomas de
Furnais juste derrière eux, ils traversèrent la salle pour s’arrêter à dix pas
des trônes du roi et de son fils. Là, ils s’agenouillèrent. Meulan et Guérin
siégeaient au pied de l’estrade royale, sur des chaises sans dossiers mais avec
un coussin. La salle embaumait, car le sol de carreaux émaillés avait été
couvert d’herbes odoriférantes.
    — Que Dieu vous conserve en sa sainte et
digne garde, mes seigneurs, déclara Philippe Auguste avec beaucoup de majesté.
Amiel m’a prévenu hier de votre retour. J’ai voulu que vous soyez les premiers
à être reçus. Qui sont vos compagnons ?
    — L’épouse de mon ami le comte de Huntington,
et nos écuyers, noble et vénéré roi, répondit Guilhem. Ils ont été à la peine,
c’est bien raison qu’ils soient à l’honneur devant vous.
    Impassible, le roi médita cette fière réponse un
instant avant de l’approuver d’un hochement de tête.
    — Ainsi vous avez retrouvé le testament du
roi Richard.
    — Le voici, sire roi, dit Guilhem en le
sortant.
    Frère Guérin se leva pour chercher le document et
le porter au roi.
    — Lis-le-moi ! ordonna le roi au
chevalier hospitalier.
    Après avoir examiné le sceau, Guérin déploya le
parchemin et l’examina, puis il en fit une première lecture silencieuse pour
lui-même avant de le traduire entièrement, sans omettre quoi que ce fût.
    Philippe Auguste ne dit mot à la fin de la
lecture, comme s’il avait besoin d’en digérer le texte.
    Le silence s’éternisait, et devenait même pesant,
quand enfin le roi demanda :
    — Te semble-t-il que ce testament soit
suffisant pour refaire l’élection d’Angleterre, frère Guérin ?
    — Je ne pense pas, noble roi, mais il gênera
considérablement Jean. Il faudrait connaître l’avis de l’évêque de Reims.
    — Guillaume aux Blanches Mains n’a guère été
adroit pour mon mariage et mon divorce, fit aigrement Philippe Auguste, et si
le royaume est en interdit, c’est bien de sa faute, puisqu’il m’avait assuré
que mon mariage avec Ingeburge n’était plus valide. Je ne sais si j’écouterai à
nouveau ses conseils. Malgré tout, ce testament va être utile, et vous, mes
fidèles serviteurs, vous avez droit à ma reconnaissance.
    « Mais avant d’en parler, je veux que vous me
racontiez comment vous avez procédé.
    Guilhem fit signe à Robert de commencer. Le comte
de Huntington raconta en premier lieu l’assassinat de Mathilde par un homme du
prince Jean qui voulait faire accuser Mercadier, et la vengeance qu’ils avaient
tirée – à tort – du chef des Brabançons.
    Le roi marqua alors sa surprise en
intervenant :
    — J’avais appris la fin de Mercadier, mais
j’ignorais que c’était vous qui aviez fait justice. On m’avait parlé
d’inconnus, ou d’une révolte de bourgeois contre lui. Quoi qu’il en soit, vous
avez débarrassé le monde d’un suppôt de Satan.
    Robert de Locksley poursuivit rapidement par le
voyage en bateau, la tempête, leur arrivée à Londres et comment ils avaient été
suivis par un

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