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Londres, 1200

Londres, 1200

Titel: Londres, 1200 Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Jean (d) Aillon
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le détestais parce qu’il m’abandonnait en
l’épousant ! cria-t-il.
    Il se couvrit le visage des mains et se mit à
balbutier :
    — J’aurais tant voulu lui parler avant… et me
réconcilier. J’aurais accepté Mathilde, puisqu’il l’aimait… si j’avais
su ! Mais je ne peux désormais… que leur demander pardon dans mes prières.
    Profondément troublé, se sentant coupable de ne
pas avoir deviné l’amour et la haine qui avaient déchiré ses deux écuyers,
Locksley considéra sévèrement Bartolomeo.
    — Comment savais-tu pour la dispute ?
    Mais en posant la question, il en devina la
réponse car il se tourna vers sa femme :
    — Tu le savais, Anna Maria ! lui
reprocha-t-il.
    — Oui. C’est Mathilde qui me l’avait
racontée.
    — Pourquoi tu ne m’as rien dit ?
demanda-t-il, contrarié de ce manque de confiance.
    — C’était une trop grave accusation, Robert.
J’en ai parlé à Bartolomeo qui m’a conseillé de demander l’avis de Guilhem. Et
Guilhem m’a dit de ne pas t’en parler.
    — Pourquoi ? s’enquit Locksley, de plus
en plus irrité qu’on lui ait caché l’affaire.
    — Je connaissais Regun moins bien que toi,
Robert, mais j’étais certain qu’il n’aurait jamais lâchement tiré sur son
cousin. Ce ne pouvait être lui, alors à quoi bon l’accuser ?
    — C’est certain ! reconnut tristement
Locksley après une hésitation. Regun était la loyauté même.
    — J’ai cependant fait une petite enquête. En
interrogeant à droite et à gauche, avec Bartolomeo, j’ai appris que Ranulphe
posait aussi des questions. Il demandait à tous les cathares ce dont ils se
souvenaient la veille de la mort de Gilbert, à Usarche. Or, sur cette journée,
mon opinion était faite. Gilbert n’avait pas été tué le matin du jour où on
l’avait trouvé, car personne ne l’avait vu sortir du logis. Quant à imaginer
qu’un des cathares soit son assassin, c’était impossible. Comment l’un d’eux
aurait-il pu le convaincre de l’accompagner dans la crypte ?
    « Par contre, ce qui était certain, c’était
que la veille les Saxons étaient réunis au cabaret du Coq, et qu’ils s’étaient
disputés. Je m’étais donc rendu au cabaret et le cabaretier m’avait confirmé,
non pas une dispute, mais deux. La première, à la suite des piperies de Cédric,
puis une seconde querelle entre Cédric et Gilbert après le départ de Regun, de
Ranulphe et de Godefroi. Le cabaretier les avait alors jetés dehors au moment
du couvre-feu. Cédric avait donc menti. J’avais alors soigneusement refait le
chemin du cabaret jusqu’à la tour. Tu te rappelles, Robert, combien les ruelles
étaient sales et puantes, pourtant, contre un mur, j’ai vu du sang séché.
Beaucoup de sang. Ce ne pouvait être que celui de Gilbert. Souviens-toi qu’il
avait eu la gorge ouverte et pourtant il n’y avait presque pas de sang dans la
crypte. On l’avait donc tué ailleurs.
    — Pourquoi ne m’avoir rien dit ?
    — J’ai hésité, je le reconnais, mais c’était
une querelle entre Cédric et Gilbert. Elle ne me regardait pas. Si je l’avais
fait avouer devant toi, tu l’aurais pendu. Ainsi, au lieu de perdre un homme,
on en aurait perdu deux. Or on manquait de combattants. Quand j’étais chez
Mercadier et Cadoc, je ne demandais pas à mes hommes d’armes d’être vertueux,
j’exigeais seulement qu’ils soient loyaux et qu’ils n’aient pas peur de se
battre. Cédric l’était et cela suffisait. Jusqu’à présent.
    Après un instant de réflexion, Robert de Locksley
approuva de la tête et Guilhem poursuivit :
    — Seulement, quand Cédric a appris que
Ranulphe posait des questions, à Lamaguère, il a pris peur et a décidé de le
tuer. C’est cela, Cédric ?
    Le Saxon baissa les yeux.
    — Que s’est-il exactement passé à
Usarche ? lui demanda durement Locksley.
    — Ce n’est pas ma faute, seigneur, gémit
Cédric. Après le départ de Godefroi et des écuyers, Gilbert m’a proposé que
l’on rejoigne une compagnie franche pour nous enrichir de butin. J’ai refusé,
seigneur. Je lui ai reproché son manque de foi… Et (il déglutit) il m’a dit…
qu’il savait pour Perrine…
    — C’est toi… qui as fait disparaître
Perrine ? demanda Locksley, interloqué.
    — Oui, seigneur, reconnut le Saxon qui
préférait visiblement avouer un crime, de peu d’importance à ses yeux, pour
justifier qu’il ait tué

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