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L'or de Poséidon

L'or de Poséidon

Titel: L'or de Poséidon Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Lindsey Davis
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osée dont elle était décorée. Il s’agissait de l’une des contributions humoristiques de mon frère à la décoration de l’appartement. Et puisqu’il s’agissait d’un cadeau de Festus, il n’était pas question de la jeter. Surtout que, pornographique ou non, la lampe éclairait très bien.
    La perte de ma sœur, même celle qui m’intéressait le moins, amena inévitablement la conversation sur mon frère, disparu lui aussi.
    — Qu’est-ce que c’est cette histoire avec le légionnaire, M’an ? Beaucoup de gens connaissaient Festus, mais il n’y en a tout de même plus beaucoup qui débarquent chez toi.
    — Je ne peux pas me montrer mal élevée avec les amis de ton frère. (Ce n’était pas nécessaire, puisque je pouvais le faire à sa place !) Peut-être n’aurais-tu pas dû le mettre dehors de cette façon, Marcus.
    Mettre Censorinus dehors était pourtant la première chose qu’elle voulait que je fasse. Et voilà qu’elle m’en blâmait ! Mais je connaissais ma mère depuis trente ans, et ses contradictions ne me surprenaient plus.
    — Pourquoi ne l’as-tu pas chassé toi-même à coups de balai ?
    — J’aurais eu peur qu’ensuite il t’en veuille, murmura-t-elle.
    — C’est un problème que je suis capable de régler. (Le silence était lourd de sous-entendus.) Y a-t-il une raison particulière pour qu’il m’en veuille ? (Ma mère resta muette.) Je suis sûr que oui !
    — Ce n’est rien.
    Donc, c’était sérieux.
    — Tu ferais mieux de tout me dire.
    — Oh… j’ai cru comprendre qu’il y avait de petits ennuis à propos de quelque chose que Festus aurait fait.
    Toute ma vie, j’avais été poursuivi par ces mots redoutés.
    — Nous y revoilà ! Pas besoin de te montrer aussi évasive, M’an ! Je peux reconnaître un désastre engendré par Festus à une longueur d’hippodrome.
    — Tu es fatigué, mon fils. Nous parlerons de ça demain matin.
    Et de fait, je ne me rappelais pas avoir jamais été aussi fatigué. Mais je savais que ce mystère concocté par mon frère et annonciateur de catastrophe ferait fuir le sommeil tant que je n’en connaîtrais pas le fin mot.
    — Oh, fichaises. D’accord je suis épuisé. Mais surtout par les gens qui tournent autour du pot ! Mets-moi au courant de tout et tout de suite, M’an !

4
    Festus était dans sa tombe depuis trois ans. Les assignations en justice commençaient à se raréfier, mais de temps à autre des reconnaissances de dettes, ou des lettres de femmes abandonnées nous atteignaient encore à Rome. Et voilà que maintenant l’armée s’intéressait à nous. Les militaires seraient très certainement plus difficiles à décourager.
    — Je ne pense pas qu’il ait fait quoi que ce soit, essaya de dire ma mère d’un ton convaincu.
    — Oh, tu peux pourtant être sûre qu’il l’a fait, tranchai-je. Quoi que ce soit qu’on lui reproche ! Je suis certain que notre Festus était plongé dedans jusqu’au cou, et hilare, comme d’habitude. La seule question qui se pose, M’an, c’est de savoir ce que je vais devoir faire, cette fois, ou plus exactement combien ça va me coûter pour nous sortir de ce nouvel embrouillamini.
    Elle parvint à adopter une expression qui impliquait que j’insultais son fils chéri.
    — Dis-moi la vérité. Pourquoi voulais-tu que je jette ce Censorinus dehors en arrivant ?
    — Il s’est mis à me poser des questions bizarres.
    — Quelles questions ?
    — D’après lui, plusieurs soldats de la légion de ton frère ont mis de l’argent dans une de ses entreprises. Et Censorinus est venu à Rome pour récupérer leurs fonds.
    — Mais Festus n’a pas laissé de fonds, soupirai-je.
    En tant qu’exécuteur testamentaire de mon frère, j’étais bien placé pour le savoir. À sa mort, j’avais reçu une lettre de l’employé aux testaments de sa légion qui me confirmait ce que je subodorais déjà de toute façon : après avoir payé les dettes qu’il avait contractées dans le coin et les frais de son enterrement, il ne restait plus rien à envoyer à la maison – sinon la consolation de savoir que, si notre héros avait été capable de garder de l’argent dans la bourse fixée à son bras pendant deux jours d’affilée, c’est moi qui aurais été son héritier. Seulement Festus avait toujours dépensé sa solde trimestrielle à l’avance. Il n’avait rien laissé en Judée et, malgré la complexité de ses combines, je

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