Madame Catherine
1519).
— Charles de Guise, cardinal de Lorraine, frère du précédent (né en 1524).
— Jacques d’Albon de Saint-André, favori du roi (né en 1512).
— Lady Jane Flemming, gouvernante de la reine d’Écosse (née vers 1520).
— Godefroy du Barry, seigneur de La Renaudie, dit La Forest (né vers 1518).
— Vincent Caboche, secrétaire à la chancellerie (né vers 1536).
— Jean de Ferrières, seigneur de Maligny, gentilhomme réformé (né en 1520).
— Gautier et Simon de Coisay, gentilshommes picards (nés en 1501 et 1504).
— Françoise de Coisay, fille de Gautier (née en 1535).
— Nanon, servante des Coisay (née vers 1500).
Quelques notes
En comparant ce troisième volet aux deux précédents, un lecteur attentif remarquera la place éminente accordée, cette fois-ci, aux personnages imaginaires de la série. Dans La Régente noire, puis dans Les Fils de France, l’essentiel du récit se concentrait autour de figures historiques plus ou moins connues ; alors que Madame Catherine fait la part belle aux aventures de la famille de Coisay – purement imaginaire – ainsi qu’aux turpitudes de deux personnages dont la chronique n’a presque rien retenu : le régicide Caboche et le conjuré La Renaudie.
Cela ne signifie pas que j’aie pris des distances à l’égard de l’Histoire. Bien au contraire, l’ensemble de l’ouvrage, jusque dans ses parties romanesques, peut être regardé comme une tentative d’expliciter et de rendre logique ce que l’on peut savoir de la période.
Prologue
Le tailleur
(Juin-juillet 1549)
J’ai axé le prologue sur l’anecdote rapportée par Ivan Cloulas dans sa biographie d’Henri II, mettant aux prises la nouvelle duchesse de Valentinois et un ouvrier-tailleur réformé. Il m’a paru, en effet, qu’elle reflétait et condensait ce qui fait le sujet de ce volume : la résistance des « hérétiques » à la persécution.
— C’est la demeure du règne qui vous est commandée, mon ami ; pas le manoir d’un commis aux vivres !
La favorite ne cachait pas sa déception.
— Voyez cet accès, sur la droite ; j’y aurais aimé quelque portique, voire un arc de triomphe – pas ce vulgaire portail de ferme ! Quant aux galeries, là derrière, elles sont bien trop étriquées ; on dirait un cloître miteux... Allons, monsieur, fabriquez-nous de la grandeur ! Ce que je vois ici n’est digne ni de moi ni de vous.
Joignant le geste à la parole, elle renversa le petit portail de bois peint qui, sur la maquette, figurait l’accès prévu aux nouveaux offices d’Anet. De L’Orme s’inclina, ravalant la colère d’un homme furieux contre lui-même : il eût mieux fait, cent fois, de suivre sa première idée.
En tant qu’architecte de la Cour, il aurait dû savoir, pourtant, que depuis deux ans – depuis l’avènement du roi Henri II – rien n’était trop beau, ni trop grand ni trop somptueux pour Diane de Poitiers. Investie de pouvoirs infinis, dotée de moyens qui ne l’étaient pas moins, la toute nouvelle duchesse de Valentinois voulait en imposer en tout, à tous.
— Je vous donne trois jours pour me tirer cela vers le haut.
Sur quoi elle délaissa la galerie basse et, traînant dans son sillage une escouade de serviteurs cousus d’or, grimpa le fin escalier menant à ses appartements.
Lors des séjours de la Cour à Paris, Diane ne résidait pas à l’hôtel royal, mais tout près de là, chez elle – dans cet « hôtel neuf d’Étampes » édifié sous le précédent règne pour son ennemie Anne d’Heilly, et qu’elle avait récupéré sans scrupule parmi tant de dépouilles de l’ancienne favorite... Elle n’en sortait guère que pour se rendre à la pouponnière ; car depuis deux générations, elle veillait en personne à l’éducation des Enfants de France. Pour le reste, c’étaient les autres qui venaient à elle. A commencer par le monarque.
Deux fois par jour au moins, avant le Conseil et après son dîner, le roi Henri accourait ponctuellement chez sa belle, tout pétri de fervents hommages ; et très souvent le soir, c’est auprès d’elle – ou mieux : dans ses bras – qu’il venait terminer la journée. Qu’elle eût dix-neuf années de plus que lui ne semblait pas le déranger... Il est vrai qu’à près de cinquante ans, Diane avait su demeurer superbe ; le temps paraissait n’exercer sur elle aucune prise ; et l’Europe entière s’étonnait du
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