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Madame de Montespan

Madame de Montespan

Titel: Madame de Montespan Kostenlos Bücher Online Lesen
Autoren: Michel de Decker
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« une véritable passion ». Une fistule anale, aussi, et une fâcheuse boiterie. Les avis sont partagés à propos de cette claudication. Bussy-Rabutin affirme que le duc du Maine serait « né droit » et que c’est à la suite de convulsions consécutives à sa première dentition qu’il serait devenu infirme. Mme de Caylus, nous l’avons vu, témoigne dans le même sens. Faux ! il était pied-bot de naissance, proteste le marquis de Lassay ! Non, s’il boitait c’est parce qu’il avait le talon détaché du pied, prétend le père Tixier. En réalité il était naturellement estropié des deux jambes, surenchérit le marquis de Sourches.
    Une chose est sûre, Maine était contrefait. Comme le furent d’ailleurs presque tous les enfants du Roi et de Mme de Montespan.
    La question se pose alors : qui transmettait les tares ? Athénaïs de Rochechouart de Mortemart ou Louis de Bourbon ? La réponse est flagrante : tous les enfants du Roi-Soleil ont connu des problèmes de santé dus à une hérédité chargée. ... ou allégée, c’est selon !
    Louis, fils du Roi et de La Vallière, meurt à l’âge de trois ans : paralysie infantile, fistule tuberculeuse secondaire à abcès.
    Le comte de Vermandois, son frère, était un enfant charmant, d’esprit vif, mais « de tournure fragile et de santé languissante ».
    Le Grand Dauphin lui-même, fils aîné du Roi et de la reine Marie-Thérèse, n’était-il pas « tout noyé dans la graisse, l’apathie et les ténèbres » ?
    Assurément le sang d’Athénaïs était moins chargé de consanguinité que celui du Roi-Soleil. Louis-Antoine de Pardaillan de Gondrin, duc d’Antin, fils légitime de M. et Mme de Montespan, a toujours joui d’une parfaite santé. Aucune infirmité. À sa mort – survenue dans sa soixante-douzième année –, ce parfait courtisan (le modèle du courtisan !) avait succédé à Mansart comme directeur général des bâtiments, parcs et jardins de France, et son vaste hôtel particulier avait déjà laissé son nom à la célèbre chaussée parisienne. Le duc d’Antin, flatteur, patelin, mielleux, dont le Régent dira :
    Voilà comme doit être un vrai courtisan, sans humeur et sans honneur !
    Louangeur et obséquieux donc, mais en bien meilleure santé que son demi-frère le duc du Maine !
    Le Régent n’aimait pas Maine, le légitimé, dont les fils, le prince de Dombes et le comte d’Eu, avaient obtenu de Louis le Grand un édit les autorisant, eux-mêmes et leur postérité, à briguer la succession et la couronne, dans le cas où la race masculine légitime des princes du sang viendrait à s’éteindre.
    Mais dès la mort du Roi, le Régent biffa cet article !
    Colère immédiate de la nerveuse duchesse du Maine (qui était une Condé, petite, vive, susceptible et hardie !).
    — Puisque le Régent se moque de nous, frondons ! bondit-elle.
    Dans son premier dépit, elle excita quelques troubles en Bretagne et mit bientôt dans ses intérêts le prince Antonio del Giudice de Cellamare, ambassadeur d’Espagne. Et ce fut la conspiration de Cellamare, à laquelle l’Espagne prit part, qui avait pour but d’ôter la régence à Philippe d’Orléans et de confier le gouvernement de la France à Philippe V, Bourbon espagnol.
    Conspiration découverte !
    La fantasque duchesse du Maine, arrêtée en 1718, fut conduite au château de Dijon. Le pauvre Maine boiteux fut interné, lui, au fort de Doullens. Deux ans de captivité. Il n’avait pas compris grand-chose à ce qui s’était passé, cet élève de la Maintenon. Elle n’avait pas réussi à en faire un fin politique. Assurément, il préférait traduire Lucrèce plutôt que de devenir chef d’État ! Il atteignit l’âge de soixante cinq ans et mourut en 1736. Dans d’horribles souffrances. Un cancer lui avait rongé le visage.
    Le duc du Maine laissait derrière lui deux fils : le prince de Dombes et le comte d’Eu ; une fille, aussi, Mlle du Maine. Ni l’une ni les autres n’eurent d’héritiers. De ce côté, la branche Athénaïs ne fut donc pas européenne.
    Bien qu’ayant eu neuf enfants de son mariage avec le duc de Bourbon – Louis III de Condé – Louise-Françoise, Mlle de Nantes, ne transmettra pas, elle non plus, la griffe d’Athénaïs sur l’Europe.
    Elle souffrait d’une coxalgie, mais « elle était fort belle et passait pour galante ». Neuf enfants ! À savoir : le voluptueux duc de Bourbon, « un homme

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