No Angel
NOTE DE L’AUTEUR
No Angel ne prétend pas être un rapport d’enquête, un dossier juridique ou un document historique. Le terme le plus approprié serait peut-être « autobiographie », mais, après avoir lu le livre peut-être vous demandez-vous : Est-ce vraiment ainsi que ça s’est passé ? Comment fait-il pour se souvenir de tous ces détails des années plus tard ?
Cet ouvrage est en réalité le fruit d’un travail d’équipe. Je n’aurais pas été en mesure de le composer sans le dévouement de mon auteur, Nils Johnson-Shelton. Nils m’a permis de concentrer un récit chaotique et embrouillé et m’a aidé à conférer à mes mots une qualité littéraire qu’ils n’auraient pas eue si j’avais écrit le livre seul. Sans lui, mon histoire ne serait pas celle que vous allez lire.
Ma préoccupation principale, en écrivant ce récit, était l’honnêteté. La survie d’un agent infiltré repose souvent sur son aptitude à ressentir une chose tout en en disant une autre sous le regard d’un membre de la société qui se méfie sans cesse de la police. La vie des agents infiltrés est la matière de films et on nous les présente souvent comme des super-héros. Beaucoup sont des super-héros ; pas moi, malheureusement. Pendant la rédaction du livre, je rappelais sans cesse à Nils : « Je n’ai pas envie d’apparaître comme le chevalier blanc. Je ne l’étais pas, et si le récit est fait dans ce sens, ce sera un mensonge. » Je voulais que mon livre fasse éclater la vérité : la description que je fais de moi-même devait donc également être parfaitement authentique.
Le cœur de ce livre montre les étapes de ma désagrégation. C’est son objet principal, à la fois honnête et embarrassant. Le passage de Jay Dobyns à Bird a suscité la confusion, la souffrance, la peur. En en faisant le récit, je voulais reconnaître mes erreurs et racheter quelques-unes de mes fautes. Je voulais réaliser un ouvrage que mes enfants pourraient lire un jour et qui leur permettrait peut-être de comprendre pourquoi j’avais agi de cette façon.
Pendant la rédaction, notre préoccupation principale était la fidélité à l’histoire, mais, dans l’intérêt du récit, nous avons pris quelques libertés. Ce que je considère comme les circonstances annexes – nourriture, vêtements, description physique de personnages secondaires, conditions atmosphériques – a été reconstitué le plus fidèlement possible, dans la mesure où ma mémoire le permettait ; lorsqu’elle était prise en défaut, l’imagination de Nils a comblé les vides.
Pour des raisons pratiques, nous avons parfois décidé de combiner des événements ou des conversations. Les composantes de ces événements et de ces conversations sont réelles, mais ce récit aurait occupé plusieurs volumes si nous ne les avions pas regroupées.
Il arrive que les dialogues soient aussi le fruit de la collaboration de ma mémoire et de l’imagination de Nils. Nous avons volontairement limité le nombre de mes jurons et radicalement réduit le nombre de fois où (malheureusement) je dis « mec ». Je n’ai pas voulu écouter les enregistrements ni lire les transcriptions, mais j’ai très souvent eu recours aux rapports, où les propos sont généralement rapportés mot à mot. Comme j’avais personnellement vécu cette histoire et comme j’étais revenu dessus pendant la préparation du procès, elle était gravée dans ma mémoire dans ses moindres détails. Je sais ce qui a été dit et qui l’a dit. C’est un point important, car, quoique No Angel attribue des propos condamnables à des personnes réelles, toutes les conversations sont vraies, sinon toujours dans la lettre, du moins dans l’esprit. Tous les événements et les crimes présumés mentionnés se sont produits, et toutes les personnes ont existé. Comme je l’ai écrit dans l’épilogue : il y a assez de voyous… ce n’est pas la peine d’en fabriquer.
Il est également nécessaire de préciser qu’en l’absence de procès, tous les crimes relatés ici demeurent au conditionnel. Cependant, les pièces à conviction et les témoignages n’ont pas changé depuis le 8 juillet 2003. Aujourd’hui comme hier, Black Biscuit pourrait aller au procès et le gagner. Mais, alors que les crimes rapportés ne sont pas – et ne seront sans doute jamais – prouvés devant un tribunal, ils demeureront toujours pour moi des faits concrets,
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