Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
députés de la Grafagniana au congrès de Modène, je vous autorise à les nommer.
J'attends, par le retour de l'ordonnance, des renseignemens précis, qui me mettent à même de prendre un parti.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 14 frimaire an 5 (4 décembre 1796).
Au citoyen Faypoult.
La compagnie Flachat était à la fois receveur de l'argent provenant des contributions et fournisseur de l'armée. La compagnie Flachat devait naturellement entrer dans les dépenses de l'armée, et dès lors soldées par le payeur ; cependant la maison Flachat à Gênes, dans les comptes qu'elle vous a présentés, porte cinq millions en compensation. Il est indispensable d'exiger, par tous les moyens possibles, la prompte rentrée des cinq millions, dont une partie pourra servir à solder le reste des mandats, spécialement celui de la marine et de l'armée des Alpes.
Les besoins de l'armée sont si urgens, que nous avons besoin de compter sur la ressource de l'autre partie, pour pouvoir fournir au service. Je vous engage donc à prendre les moyens que vous croirez les plus expéditifs pour faire rentrer promptement lesdits cinq millions dans la caisse de la république.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 16 frimaire an 5 (6 décembre 1796).
Au directoire exécutif.
Le citoyen Denniée est un brave homme, bon comme ordonnateur ordinaire, mais n'ayant point assez de caractère ni de talens pour être en chef. Je désirerais que vous m'envoyassiez le commissaire ordonnateur Wilmanzi, dont tout le monde dit beaucoup de bien.
J'ai fait arrêter le citoyen Auzou, agent en chef des fourrages de l'armée ; il a reçu 1,700,000 fr. depuis la campagne, et il laisse manquer son service partout : je vais le faire juger par un conseil militaire. Il faudrait quelque grand exemple ; malheureusement il y a beaucoup de tripotage dans ces conseils, qui ne sont pas assez sévères.
Un nommé Lemosse, que l'opinion publique dénonce et qui me l'a été plus spécialement par les moines d'un couvent, où il a proposé de recevoir deux cents sequins pour ne pas y établir un hôpital, a été élargi par le conseil militaire pendant mon absence : je viens d'ordonner qu'il serait destitué et chassé de l'armée, mais cette punition est bien faible.
BONAPARTE.
Au directoire exécutif.
Le général Clarke est arrivé depuis quelques jours ; j'ai écrit le même soir à M. le maréchal Alvinzi. Le général Clarke a pensé, avec raison, devoir écrire une lettre à l'empereur même, laquelle est partie avec une lettre pour M. Alvinzi.
Le général Clarke m'a communiqué l'objet de sa mission.
Si l'on n'eût considéré que la situation de cette armée, il eût été à désirer que l'on eût attendu la prise de Mantoue, car je crains qu'un armistice sans Mantoue ne soit pas un acheminement à la paix, et soit tout à l'avantage de Vienne et de Rome.
Je vous ferai passer trois notes relatives à l'objet important dont est chargé le général Clarke.
J'espère qu'avant peu de jours nous recevrons la réponse de Vienne, et que ce général se rendra à sa destination pour y remplir vos intentions.
BONAPARTE.
Au directoire exécutif.
Le gouvernement de Venise a très-bien traité l'armée autrichienne ; il y avait auprès de M. d'Alvinzi des provéditeurs et des approvisionnemens.
Les Allemands, en s'en allant, ont commis toutes espèces d'horreurs, coupé les arbres fruitiers, brûlé les maisons et pillé les villages. Dans ce moment-ci, les ennemis sont à Trente et sur la Brenta. Nous sommes sur l'Adige, et nous occupons la ligne de Montebaldo ; il paraît qu'ils se renforcent considérablement dans le Tyrol, où est dans ce moment-ci M. Alvinzi.
Il ne nous est encore rien arrivé, et il ne nous est rien annoncé des dix mille hommes du Rhin, ni des dix mille hommes de l'Océan : ces deux renforts nous sont bien nécessaires.
Si la campagne prochaine a lieu, il faut tourner tous nos efforts du côté du Frioul, et pour cela avoir deux armées en Italie : une dans le Tyrol, qui occupera Trente et qui attaquerait les ennemis ; l'autre, dans le Frioul, se porterait à Trieste, et s'emparerait de tous les établissemens des ennemis dans cette mer-là.
Si vous pouviez faire passer trente mille hommes ici, l'on pourrait les nourrir et les payer, et envahir tout le Frioul ; l'empereur serait obligé : 1°. de retirer trente mille hommes du côté du Rhin ; 2°, de retenir au moins vingt mille hommes pour seconde
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