Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
ennemis ; mais nos soldats, emportés par leur ardeur naturelle, s'avancent, la baïonnette en avant, jusque sous les murs de Gradisca. Ils sont reçus par une forte fusillade et de la mitraille. Le général Bernadotte, obligé de les soutenir, fait avancer quatre pièces de canon pour enfoncer les portes ; mais elles sont couvertes par une flèche bien retranchée.
Cependant le général Serrurier arrive sur les hauteurs qui maîtrisent Gradisca, rend toute retraite impossible à la garnison ; l'ennemi n'a donc plus ni probabilité de se défendre, ni espoir de s'échapper ; le général Bernadotte lui fait la sommation que je vous envoie, et il capitule.
Trois mille prisonniers, l'élite de l'armée du prince Charles, dix pièces de canon, huit drapeaux sont le fruit de cette manoeuvre. Nous avons en même temps passé l'Isonzo et pris Gradisca.
La division du général Bernadotte s'est conduite avec un courage qui nous est un garant de nos succès à venir. Le général Bernadotte, ses aides-de-camp, ses généraux ont bravé tous les dangers. Je vous demande le grade de général de brigade pour l'adjudant-général Mireur.
Le général Bernadotte se loue beaucoup du général Murat, commandant son avant-garde, du général Friand, de l'adjudant-général Mireur, du citoyen Campredon, commandant du génie ; du citoyen Zaillot, commandant l'artillerie ; du citoyen Lahure, chef de la quinzième demi-brigade d'infanterie légère ; du citoyen Marin, et des deux frères Conroux.
Le citoyen Duroc, mon aide-de-camp, capitaine, s'est conduit avec la bravoure qui caractérise l'état major de l'armée d'Italie.
Le citoyen Miquet, chef de la quatre-vingt-huitième demi-brigade, a été blessé.
Combat de Casasola.
La division du général Masséna s'empare du fort de la Chiusa, rencontre l'ennemi, qui veut lui disputer le passage du pont de Casasola. Ses tirailleurs font replier ceux de l'ennemi, et un instant après les grenadiers des trente-deuxième et cinquante-septième demi-brigades, en colonne serrée, forcent ce pont, culbutent l'ennemi malgré ses retranchemens et ses chevaux de frise, le poursuivent jusqu'à la Ponteba, et lui font six cents prisonniers, tous des régimens nouvellement venus du Rhin ; tous les magasins que l'ennemi avait de ce côté tombent en notre pouvoir.
Les chasseurs du dixième régiment, le sabre à la main, foncent dans les retranchemens ennemis, et acquièrent un nouveau titre à l'estime de l'armée.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Goritz, le 2 germinal an 5 (22 mars 1797).
Au directoire exécutif.
Citoyens directeurs,
Nous sommes entrés hier dans Goritz : l'armée ennemie a effectué sa retraite avec tant de précipitation, qu'elle a laissé dans nos mains quatre hôpitaux contenant quinze cents malades, et tous les magasins de vivres et de munitions de guerre, dont je vous ferai passer l'état par le premier courrier.
La division du général Bernadotte s'est rendue hier à Camiza, son avant-garde et l'arrière-garde ennemie se sont rencontrées à Caminia ; le dix-neuvième régiment de chasseurs à cheval a chargé l'ennemi avec une telle impétuosité, qu'il lui a fait cinquante hussards prisonniers, avec leurs chevaux. Le général Masséna a poursuivi l'ennemi jusqu'à la Ponteba.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Goritz, le 4 germinal an 5 (24 mars 1797).
Au directoire exécutif.
Citoyens directeurs,
Je vous fais passer l'état des objets que nous avons trouvés à Goritz. Je vous enverrai par le prochain courrier l'état de ce que nous avons trouvé à Trieste.
Nous sommes maîtres des célèbres mines d'Idria ; nous y avons trouvé des matières préparées pour deux millions, on va s'occuper à les charroyer. Si cette opération se fait sans accident, elle sera fort utile à nos finances.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Goritz, le 4 germinal an 5 (24 mars 1797).
Au directoire exécutif.
Citoyens directeurs,
Je vous fais passer l'état des objets que nous avons trouvés à Goritz. Je vous enverrai par le prochain courrier l'état de ce que nous avons trouvé à Trieste.
Nous sommes maîtres des célèbres mines d'Idria ; nous y avons trouvé des matières préparées pour deux millions, on va s'occuper à les charroyer. Si cette opération se fait sans accident, elle sera fort utile à nos finances.
BONAPARTE.
Au directoire exécutif.
Citoyens directeurs,
Le général Guieux, avec sa division, se rendit, le 2, de Cividal à Caporeto ; il
Weitere Kostenlose Bücher