Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
l'armée de Rhin, jointe à celle de Sambre-et-Meuse, ferait une armée immense. Si vous voulez me faire passer quatre nouvelles demi-brigades avec trois mille hommes de cavalerie, je vous promets d'être dans Vienne aux vendanges, de me réunir sur le Danube avec l'armée du Rhin et de faire boire du vin de Tockai aux paysans hongrois.
Nos troupes sont arrivées à Corfou, et y ont été reçues avec le plus grand plaisir. On se souvient encore en Albanie et en Grèce, de Sparte et d'Athènes. J'ai déjà quelques correspondances avec les principaux chefs du pays, et la Grèce pourrait peut-être renaître de ses cendres.
Les députés suisses sont venus me trouver, nous nous sommes quittés fort bons amis.
Conformément aux ordres que vous m'avez donnés, Bologne, Ferrare et la Romagne sont réunis à la république cisalpine. Mais j'ai pris le mezzo termine de ne pas m'en mêler. Je vous envoie l'arrêté du directoire exécutif de la république cisalpine.
Si les choses se rompent, nous pourrions conclure un traité d'alliance avec la république de Gênes, qui nous fournirait trois mille hommes d'infanterie, trois cents hommes de cavalerie et six pièces de canon attelées, ce qui est toujours un très-bon secours dans l'immense carrière que je puis avoir à parcourir.
Je vous envoie la lettre que je voulais écrire à l'empereur, et que je voulais envoyer par un de mes aides-de-camp.
Mais tout ce qui arrive à Paris m'a fait craindre que l'on ne s'amusât à gloser sur cette démarche.
Le brave général Desaix est venu voir l'armée d'Italie.
Ce qu'il m'a dit de la situation de l'armée du Rhin n'est point du tout rassurant.
Quant à l'armée d'Italie, je vous assure qu'elle est digne de la république, et que, si les choses se rompent, les Autrichiens le paieront.
Le général Augereau est parti hier pour Paris, où il m'a demandé à aller pour des affaires particulières. Je profite de cette occasion pour vous envoyer les adresses des divisions de l'armée.
Ces braves soldats ne reposent leur confiance que dans le gouvernement.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 11 thermidor an 5 (29 juillet 1797).
Au général Clarke.
Je vous fais passer, citoyen général, deux notes que je crois essentielles et devoir être présentées à S. M. l'empereur : l'une, relative à Raguse, que l'armée autrichienne a occupée ; l'autre, relative à l'argent qui est dû à l'armée du Rhin par les princes d'Allemagne.
Vous y trouverez également une note pour celles que je crois que nous devons présenter au duo de Bavière et aux autres princes qui doivent de l'argent aux armées du Rhin et de Sambre-et-Meuse : si l'on pouvait sur-le-champ tirer un ou deux millions, ce serait un grand gain.
Hoche n'ayant pas l'âge, n'a pu être ministre de la guerre ; on m'assure que c'est Schérer qui sera être nommé.
Il y a beaucoup de division entre le conseil des cinq-cents et le directoire.
Lenoir de la Roche, étant d'une santé faible, sera remplacé par un autre ministre de la police.
Il paraît que Hoche va s'embarquer pour l'Irlande.
J'imagine que vous avez un chiffre pour correspondre avec Perret : n'oubliez pas de lui dire de prendre tous les renseignemens possibles sur la situation militaire de l'empereur dans ce moment-ci, et sur la valeur de ses levées en Hongrie et ailleurs, ainsi que sur les fortifications qu'il pourrait avoir faites à Gratz, Clagenfurth, ainsi que sur les têtes de pont de la Drave et de la Save, et sur la route de Clagenfurth à Bruck.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 12 thermidor an 5 (30 juillet 1797).
Au chef des Mainottes.
Le consul de la république française à Trieste m'a instruit de l'attention qu'avait eue votre seigneurie de m'envoyer une députation pour me faire connaître le désir qu'elle avait de voir dans son port des bâtimens français, et d'être de quelque utilité aux braves soldats français de l'armée d'Italie.
Les Français estiment le petit, mais brave peuple Mainotte, qui, seul de l'ancienne Grèce, a su conserver sa liberté. Dans toutes les circonstances qui pourront se présenter, ils lui donneront toujours des marques de leur protection et prendront un soin particulier de favoriser ses bâtimens et tous ses citoyens.
Je prie votre seigneurie d'accueillir favorablement les porteurs de cette présente, qui ont le plus grand désir de voir de plus près les dignes descendans de Sparte, auxquels il n'a manqué, pour être aussi renommés
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