Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome I.
Dalmatie.
Lorsque vous serez arrivé à Venise, si mes occupations me le permettent, je m'y transporterai : nous aurons de toute manière l'occasion de nous y voir et d'y conférer sur nos opérations ultérieures.
Je vous prie de croire au désir que j'ai de renouveler votre connaissance, et de vous donner des preuves de l'estime et de la considération que je vous ai vouées.
P.S. On charge, à Venise, deux bâtimens d'objets de marine de toute espèce, vous pourrez les escorter en France avec votre escadre.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 20 thermidor an 5 (7 août 1797).
A son altesse royale le duc de Parme.
On cherche à donner des inquiétudes à V.A.R., on suppose des sujets de brouillerie entre elle et la république française.
Je me fais un devoir d'assurer V.A.R. que le directoire exécutif de la république française, n'ayant qu'à se louer de la conduite de V.A.R. pendant toute la guerre d'Italie, saisira toutes les occasions de témoigner à V.A.R. les sentimens qu'il doit à ses bons procédés : en mon particulier, ayant été le témoin de l'accueil et des bons soins que S.A.R. a toujours eus pour nos frères d'armes, je serai toujours flatté de pouvoir faire quelque chose qui lui soit agréable. A ce sentiment de reconnaissance doit se joindre un sentiment d'estime : j'ai vu les états de V.A.R., et je me suis dit qu'il faudrait que les princes de l'Europe apprissent en Toscane à conserver leurs trônes, en les fondant sur la modération et la félicité de leurs peuples.
BONAPARTE.
Au général Clarke.
Dès l'instant, citoyen général, que j'aurai des nouvelles de l'arrivée de M. le marquis de Gallo et de M. de Degelmann, et qu'ayant pris connaissance de leurs pouvoirs, vous m'assurerez qu'ils ont la faculté nécessaire pour négocier, je me rendrai en toute diligence à Udine : je vous prie de m'envoyer par le courrier les notes de Perret sur la situation de Vienne et de l'armée impériale de Gratz et de Clagenfurth.
J'attends à chaque instant un courrier de Paris.
BONAPARTE.
Au quartier-général à Milan, le 22 thermidor an 5 (9 août 1797).
Au ministre des relations extérieures.
J'ai l'honneur de vous faire passer, citoyen ministre, copie d'une lettre que je reçois d'Udine, du général Clarke. Je me rendrai à Udine dès l'instant que je saurai l'arrivée de M. de Gallo avec ses pleins pouvoirs.
J'ai reçu la lettre que vous m'avez fait l'honneur de m'écrire le 14 thermidor. J'attends à chaque instant que vous me fassiez connaître le parti que prendra le directoire, voulant la paix promptement ; je ne doute pas qu'il ne soit nécessaire de faire quelques démarches qui en imposent à la cour de Vienne, sans quoi ils traîneront toujours en longueur, parce qu'ils attendent tout de leurs menées dans l'intérieur.
BONAPARTE.
Au directoire exécutif.
Je vous ai annoncé, après la bataille de Rivoli, vingt-un drapeaux, et je ne vous en ai envoyé que quinze ou seize.
Je vous envoie, par le général Bernadotte, les autres, qui avaient été laissés par mégarde à Peschiera.
Cet excellent général, qui a fait sa réputation sur la rive du Rhin, est aujourd'hui un des officiers les plus essentiels à la gloire de l'armée d'Italie. Il commande les trois divisions qui sont sur les frontières d'Allemagne, je vous prie de vouloir bien l'envoyer à l'armée d'Italie le plus tôt possible.
Je ne dois pas laisser passer cette occasion sans donner à sa brave division et aux troupes qui, l'année dernière, sont venues du Rhin et de Sambre-et-Meuse pour l'armée d'Italie, le tribut d'éloges que je dois à leurs services.
Dans toutes les occasions, elles ont culbuté ce qui était devant elles.
Au passage du Tagliamento, comme à l'attaque de Gradisca, elles ont montré ce courage et ce zèle ardent pour la gloire nationale, qui distinguent les armées de la république.
Vous voyez dans le général Bernadotte un des amis les plus solides de la république, incapable, par principes comme par caractère, de capituler avec les ennemis de la liberté pas plus qu'avec l'honneur.
BONAPARTE.
Au chef de l'état-major.
Vous voudrez bien donner ordre que l'on fasse arrêter sur-le-champ le garde-magasin de vivres de Milan, le faire traduire en prison, et le faire juger par un conseil militaire, pour avoir donné, depuis huit jours, du pain détestable à la troupe et capable de faire tomber malades les soldats ;
Comme convaincu, en outre, d'avoir fabriqué du pain blanc
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