Oeuvres de Napoléon Bonaparte, Tome II.
20 de ce mois.
BONAPARTE.
Paris, le 6 germinal an 6 (26 mars 1798).
Aux commissaires de la trésorerie nationale.
Le ministre des finances, citoyens commissaires, a dû vous prévenir que, sur les 500,000 fr. de cette décade que vous devez mettre à la disposition de la commission de la Méditerranée, 50,000 fr. devaient être soldés, à Paris, au général Dufalga.
Je vous prie, citoyens commissaires, de vouloir bien faire solder lesdits 50,000 fr. au général Dufalga, et de donner son reçu en paiement au payeur de la commission, qui le recevra pour comptant. Le revirement est tout simple : la lettre du ministre des finances et celle que j'ai l'honneur de vous écrire, cette commission se trouvant sous mes ordres, vous y autorisent suffisamment.
BONAPARTE.
Au ministre des relations extérieures.
Ayant besoin, citoyen ministre, pour remplir les intentions du gouvernement, des citoyens Royer et Belletête, deux jeunes gens qui sont partis, il y a quelques jours, pour Constantinople, et qui doivent être actuellement à Toulon, je vous prie de leur envoyer l'ordre de rester à Toulon.
Je désirerais également que vous donnassiez l'ordre aux citoyens Jaubert, Chéry, Lapone, trois jeunes gens les plus avancés à l'école des langues orientales à Paris, de se rendre à Constantinople, et de leur envoyer contre-ordre à Toulon, pour qu'ils y attendent de nouveaux ordres.
BONAPARTE.
Au ministre de l'intérieur.
Le directeur de l'imprimerie de la république et le citoyen Langlès, citoyen ministre, sont animés de la plus mauvaise volonté.
Je vous prie de donner l'ordre positif que tous les caractères arabes actuellement existans, hormis les matrices, soient sur-le-champ emballés, et au citoyen Langlès l'ordre de les suivre.
Le citoyen Langlès m'a paru, dans la première conférence que j'ai eue avec lui, très-disposé à venir ; d'ailleurs la république, qui a fait son éducation et qui l'entretient depuis long-temps, a le droit d'exiger qu'il obéisse.
Je vous prie de donner l'ordre que l'on emballe également les caractères grecs ; il y en a, puisque l'on imprime en ce moment Xénophon, et ce n'est pas un grand mal que le Xénophon soit retardé de trois mois, pendant lequel temps on fera d'autres caractères, les matrices restant.
Je vous prie de donner également l'ordre positif d'emballer les caractères pour trois presses françaises. Il nous suffit d'avoir des caractères ordinaires.
BONAPARTE.
Au ministre de l'intérieur.
J'ai l'honneur de vous envoyer, citoyen ministre, la lettre du directoire pour vous.
Je vous prie en conséquence de vouloir bien donner l'ordre aux citoyens dont la liste est ci-jointe [Dangés, Duc-la-Chapelle, astronomes ; Costaz, Fourier, Monge, Molard, géomètres ; Conté, chef de bataillon des aérostiers ; Thouin, Geoffroi, Delisle, naturalistes ; Dolomieu, minéralogiste ; Berthoilet, chimiste ; Dupuis, antiquaire.] de se tenir prêts à partir, au premier ordre qu'ils recevront, pour se rendre à Bordeaux.
Ceux d'entre eux qui ont des places les conserveront, les appointemens en seront payés à leur famille.
Ils recevront en outre un traitement extraordinaire et les frais de poste pour la route.
Je vous prie de donner l'ordre aux citoyens dont la liste est ci-jointe [Isnard, Lepère, Lepère (Gartien), Lancret, Lefebvre, Chézy, ingénieur des ponts et chaussées ; Panuson, interprète.] de se tenir prêts à partir, au premier ordre, pour Flessingue. Les ingénieurs jouiront d'un traitement pour leurs travaux extraordinaires. Leur mission n'étant que temporaire, leurs places doivent leur être conservées.
BONAPARTE.
À la commission chargée de l'inspection des côtes de la Méditerranée.
Je viens de recevoir, citoyens, des nouvelles du contre-amiral Brueys. Il est parti de Corfou, le 6 ventose, avec six vaisseaux de guerre français, six frégates idem, cinq vaisseaux de guerre vénitiens, trois frégates idem, deux cutters pris sur les Anglais.
Le chef de brigade Perrée est parti d'Ancône le 12, avec deux frégates françaises et deux vénitiennes.
Il est donc possible que, lorsque vous recevrez cette lettre, l'un et l'autre soient déjà arrivés, et j'espère que, moyennant votre activité et les mesures que vous avez prises avec l'ordonnateur Najac, ces vaisseaux pourront repartir quinze jours après leur arrivée. Le Mercure est le seul vaisseau, je crois, qui ait besoin de réparation.
Quant aux vaisseaux vénitiens, s'ils peuvent être
Weitere Kostenlose Bücher