Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
actuelle ; le gouvernement attend la même harmonie et les mêmes-résultats.
Je reçois avec la plus grande satisfaction le témoignage des sentimens que vous m'exprimez : je les justifierai par le dévouement le plus constant aux intérêts de la patrie.
Le premier consul, BONAPARTE.
Saint-Cloud, le 10 floréal an 11 (30 avril 1803).
Au landamman et aux membres du conseil du canton d'Ury.
Citoyens landamman et membres du conseil du canton d'Ury, tout ce que vous me dites dans votre lettre du 28 mars m'a vivement touché. J'ai voulu, par l'acte de médiation, vous éviter de grands maux, vous procurer de grands biens. Je n'ai vu que vos intérêts. Oubliez toutes vos divisions. Ne formez qu'un seul peuple.
Je regarderai comme une de mes occupations les plus importantes de maintenir dans toute son intégrité la vieille amitié qui, depuis tant de siècles, vous unit à la nation française.
Dites au peuple de votre canton que je serai toujours prêt à l'aider dans tous les maux qu'il pourrait éprouver, et qu'en retour je compte sur la continuation des sentimens que vous m'exprimez.
BONAPARTE.
Saint-Cloud, le 13 floréal an 11 (3 mai 1803).
Au landamman et aux membres du conseil du canton d'Underwald.
Citoyens landamman et membres du conseil du canton d'Underwald, je vous remercie des sentimens que vous m'exprimez au nom de votre canton par votre lettre du 3 avril. Le titre de restaurateur de la liberté des enfans de Tell, m'est plus précieux que la plus belle victoire. Je n'ai eu en vue dans l'acte de médiation que vos intérêts ; quand j'ai disputé avec vos députés, j'ai été, par la pensée, un de vos concitoyens.
Assurez le peuple de votre canton que, dans toutes les circonstances, il peut compter qu'il me trouvera toujours dans les mêmes sentimens. Oubliez toutes vos anciennes querelles, et comptez sur le désir que j'ai de vous donner des preuves de l'intérêt que je vous porte.
BONAPARTE.
Saint-Cloud, le 16 floréal an 11 (6 mai 1803).
Au landamman et aux membres du conseil du canton de Schwitz.
Citoyens landamman et membres du conseil du canton de Schwitz, j'ai éprouvé une vive satisfaction d'apprendre, par votre lettre du 14 avril, que vous étiez heureux par l'acte de médiation. L'oubli de vos querelles passées et l'union entre vous, voilà le premier de vos besoins.
Je serai toujours votre ami, et l'esprit qui m'a dicté l'acte de médiation ne cessera jamais de m'animer.
Quelles que soient les sollicitudes et les occupations que je puis avoir, je regarderai toujours pour moi comme un devoir et une douce jouissance, de faire tout ce qui pourra consolider votre liberté et votre bonheur.
BONAPARTE.
Saint-Cloud, le 24 floréal an 11 (14 mai 1803).
Au corps législatif.
Législateurs,
Le gouvernement de la république vous annonce que des orateurs se rendront à votre séance aujourd'hui samedi, 24 floréal, à deux heures après midi, à l'effet d'y porter la parole au nom du gouvernement et faire une communication extraordinaire [Cette communication était l'annonce de la rupture avec l'Angleterre.].
Le gouvernement désire que cette communication soit entendue en comité secret.
Le premier consul, BONAPARTE.
Saint-Cloud, le 30 floréal an 11 (20 mai 1803).
Message au sénat, au corps législatif et au tribunat.
L'ambassadeur d'Angleterre a été rappelé, forcé par nette circonstance, l'ambassadeur de la république a quitté un pays où il ne pouvait plus entendre de paroles de paix.
Dans ce moment décisif, le gouvernement met sous vos yeux, il mettra sous les yeux de la France et de l'Europe ses premières relations avec le ministère britannique, les négociations qui ont été terminées par le traité d'Amiens, et les nouvelles discussions qui semblent finir par une rupture absolue.
Le siècle présent et la postérité y verront tout ce qu'il a fait pour mettre un terme aux calamités de la guerre, avec quelle modération, avec quelle patience il a travaillé à en prévenir le retour.
Rien n'a pu rompre le cours des projets formés pour rallumer la discorde entre les deux nations. Le traité d'Amiens avait été négocié au milieu des clameurs d'un parti ennemi de la paix. A peine conclu, il fût l'objet d'une censure amère : on le représenta comme funeste à l'Angleterre, parce qu'il n'était pas honteux pour la France. Bientôt on sema des inquiétudes, on simula des dangers sur lesquels on établit la nécessité d'un état de paix tel, qu'il était un signal
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