Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
nous oppose, nous les vaincrons ; et nous ne prendrons de repos que nous n'ayons planté nos aigles sur le territoire de nos ennemis.
NAPOLÉON.
14 vendémiaire an 14 (6 octobre 1805).
Premier bulletin de la grande armée.
L'empereur est parti de Paris le 2 vendémiaire, et est arrivé le 4 à Strasbourg.
Le maréchal Bernadette, qui, au moment où l'armée était partie de Boulogne, s'était porté de Hanovre sur Gottingue, s'est mis en marche par Francfort, pour se rendre à Wurtzbourg, où il est arrivé le 1er vendémiaire.
Le général Marmont, qui était arrivé à Mayence, a passé le Rhin sur le pont de Cassel, et s'est dirigé sur Wurtzbourg, où il a fait sa jonction avec l'armée bavaroise et le corps du maréchal Bernadotte.
Le corps du maréchal Davoust a passé le Rhin le 4 à Manheim, et s'est porté, par Hildeberg et Necker-Eltz, sur le Necker.
Le corps du maréchal Soult a passé le Rhin le même jour sur le pont qui a été jeté à Spire, et s'est porté sur Heilbronn.
Le corps du maréchal Ney a passé le Rhin le même jour sur le pont qui a été jeté vis à vis de Durlach, et s'est porté à Stuttgard.
Le corps du maréchal Lannes a passé le Rhin à Kehl le 3, et s'est rendu à Louisbourg.
Le prince Murat, avec la réserve de cavalerie, a passé le Rhin à Kehl le 3, et est resté en position plusieurs jours devant les débouchés de la forêt Noire ; ses patrouilles, qui se montraient fréquemment aux patrouilles ennemies, leur ont fait croire que nous voulions pénétrer par ses débouchés.
Le grand parc de l'armée a passé le Rhin à Kehl, le 8, et s'est rendu à Heilbronn.
L'empereur a passé le Rhin à Kehl, le 9, a couché à Ettlingen le même jour, y a reçu l'électeur et les princes de Bade, et s'est rendu à Louisbourg chez l'électeur de Wurtemberg, dans le palais duquel il a logé.
Le 10, le corps du général Bernadotte et du général Marmont et les Bavarois qui étaient à Wurtzbourg, se sont réunis et se sont mis en marche pour se rendre sur le Danube.
Le corps du maréchal Davoust s'est mis en marche de Necker-Eltz et a suivi la route de Meckmühl, Ingelsingen, Chreilsheim, Dunkelsbülh, Frembdingen, Aettingen, Haarburg et Donatwerth.
Le corps du maréchal Soult s'est mis en marche d'Heilbronn et a suivi la route d'Esslingen, Goppingen, Weissenstein, Heydenheim, Nattheim et Nordlingen.
Le corps du maréchal Lannes s'est mis en marche de Louisbourg, et a suivi la route de Grossbentelspach à Pludershausen, Gmünd, Aalen et Nordlingen.
Voici la position de l'armée au 14 :
Le corps du maréchal Bernadotte et les Bavarois étaient à Weissenbourg.
Le corps du maréchal Davoust à Aettingen, à cheval sur la Reinitz.
Le corps du maréchal Soult à Donawerth, mettre du pont de Munster, et faisant rétablir celui de Donawerth.
Le corps du maréchal Ney a Koessingen.
Le corps du maréchal Lannes à Neresheim.
Le prince Murat, avec ses dragons, bordant le Danube.
L'armée est pleine de santé, et brûlant d'en venir aux mains.
L'ennemi s'était avancé jusqu'aux débouchés de la forêt Noire, où il parait qu'il voulait se maintenir et nous empêcher de pénétrer.
Il avait fait fortifier l'Iller, Memmingen et Ulm se fortifiaient en grande hâte.
Les patrouilles qui battent la campagne assurent qu'il a contremandé ses projets et qu'il paraît fort déconcerté par nos mouvemens aussi nouveaux qu'inattendus.
Les patrouilles françaises et ennemies se sont souvent rencontrées ; dans ces rencontres, nous avons fait quarante prisonniers du régiment à cheval de Latour.
Ce grand et vaste mouvement nous a portés en peu de jours en Bavière, nous a fait éviter les montagnes Noires, la ligne de rivières parallèles qui se jettent dans la vallée du Danube, l'inconvénient attaché à un système d'opérations qui auraient toujours en flanc les débouchés du Tyrol, et enfin nous a placés à plusieurs marches derrière l'ennemi, qui n'a pas de temps à perdre pour éviter sa perte entière.
Proclamation de l'empereur des Français aux soldats bavarois.
Soldats bavarois,.
«Je me suis mis à la tête de mon armée pour délivrer votre patrie des plus injustes agresseurs. La maison d'Autriche veut détruire votre indépendance, et vous incorporer à ses vastes états. Vous serez fidèles à la mémoire de vos ancêtres qui, quelquefois opprimés, ne furent jamais abattus, et conservèrent toujours cette indépendance, cette existence politique qui sont les premiers biens des
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