Oeuvres de Napoléon Bonaparte, TOME III.
reconnaissances.
Elle a ordonné la démolition des fortifications des villes d'Ulm et de Memmingen. L'électeur de Bavière est attendu à tout instant. L'empereur a envoyé son aide-de-camp, colonel Lebrun, pour le recevoir et lui offrir sur sa route des escortes d'honneur.
Un Te Deum a été chanté à Augsbourg et à Munich. La proclamation ci-jointe a été affichée dans toutes les villes de la Bavière. Le peuple bavarois est plein de bons sentimens. Il court aux armes et forme des gardes volontaires pour défendre le pays contre les incursions des cosaques.
Les généraux Deroi et de Wrede montrent la plus grande activité ; le dernier a fait beaucoup de prisonniers autrichiens. Il a servi pendant la guerre passée dans l'armée autrichienne, et il s'y est distingué.
Le général Mack ayant traversé en poste la Bavière pour retourner à Vienne, rencontra le général de Wrede, aux avant-postes près de l'Inn. Ils eurent une longue conversation sur la manière dont les Français traitaient l'armée bavaroise.
«Nous sommes mieux qu'avec vous, lui dit le général de Wrede ; nous n'avons ni morgue ni mauvais traitement à essuyer ; et loin d'être exposés les premiers aux coups, nous sommes obligés de demander les postes périlleux, parce que les Français se les réservent de préférence.
Chez vous, au contraire, nous étions envoyés partout où il y avait de mauvaises affaires à essuyer.»
Un officier d'état-major vient d'arriver de l'armée d'Italie. La campagne a commencé, le 26 vendémiaire. Cette armée formera bientôt la droite de la grande armée.
L'empereur a donné hier un concert à toutes les dames de la cour. Il a fait un accueil très distingué à madame de Montgelas, femme du premier ministre de l'électeur, et distinguée d'ailleurs par son mérite personnel.
Il a témoigné son contentement à M. de Winter, maître de musique de l'électeur, sur la bonne composition de ses morceaux, tous pleins de verve et de talent.
Aujourd'hui dimanche, 5 brumaire, l'empereur a entendu la messe dans la chapelle du palais.
Haag, le 16 brumaire an 14 (28 octobre 1805).
Treizième bulletin de la grande armée.
Le corps d'armée du maréchal Bernadotte est parti de Munich le 4 brumaire. Il est arrivé le 5 à Wasserburg sur l'Inn, et est allé coucher à Altenmarck. Six arches du pont étaient brûlées. Le comte Manucci, colonel de l'armée bavaroise, s'est porté de Roth à Rosenheim. Il avait trouvé également le pont brûlé et l'ennemi de l'autre côté. Après une vive canonnade, l'ennemi céda la rive droite. Plusieurs bataillons français et bavarois passèrent l'Inn, et le 6, à midi, l'un et l'autre pont étaient entièrement rétablis ; les colonels du génie Moris et Somis ont mis la plus grande activité à la réparation desdits ponts ; l'ennemi a été vivement poursuivi dès qu'on a pu passer ; on a fait à son arrière-garde cinquante prisonniers.
Le maréchal Davoust, avec son corps d'armée, est parti de Freysing, et s'est trouvé le 5 à Mulhdorf ; l'ennemi a défendu la rive droite, où il avait établi des batteries désavantageusement situées. Le pont était tellement détruit qu'on a eu de la peine à le rétablir. Le 6, à midi, une grande partie du corps du maréchal Davoust était passée.
Le prince Murat a fait passer une brigade de cavalerie sur les ponts de Mulhdorf, a fait rétablir les ponts d'Oeting et de Marckhl et les a passés avec une partie de sa réserve. L'empereur s'est porté de sa personne à Haag.
Le corps d'armée du maréchal Soult est bivouaqué en avant de Haag. Le corps du général Marmont couche ce soir à Wihsbiburg ; celui, du maréchal Ney à Landsberg ; celui du maréchal Lannes sur la route de Landshut à Braunau. Tous les renseignemens qu'on a sur l'ennemi portent que l'armée russe marche en retraite.
Il a beaucoup plu toute la journée ; tout le pays situé entre l'Iser et l'Inn n'offre qu'une forêt continue de sapins, pays fort ingrat.
L'armée a eu beaucoup à se louer du zèle et de l'empressement des habitans de Munich à lui fournir les subsistances qui lui étaient nécessaires.
Braunau, le 18 brumaire an 14 (30 octobre 1805).
Quatorzième bulletin de la grande armée.
Le maréchal Bernadotte est arrivé le 8, à dix heures du matin, à Salzbourg. L'électeur en était parti depuis plusieurs jours ; un corps de six mille hommes qui y était s'était retiré précipitamment la veille.
Le quartier-général impérial
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